Reportage - Salon du véhicule électrique d'Oslo : la manifestation qui tombe à pic
Michel Holtz , mis à jour
Le salon de la voiture électrique du pays le plus équipé au monde en EV ouvre ses portes ce matin dans la capitale norvégienne. Un évènement qui débute moins d'une semaine après le vote de Strasbourg qui entérine et enterre l'interdiction du thermique en 2035 et donne l'exclusivité à l'électrique. Résultat : tous les professionnels du secteur se retrouvent aujourd'hui à Oslo pour évoquer l'avenir.
La Norvège a refusé par deux fois et par référendum d’entrer dans l’Union européenne. Pourtant, depuis ce matin et pour trois jours on ne parle que d’Europe à Oslo. Le traditionnel salon de la voiture électrique EV (Electric Vehicle Symposium) d’Oslo, n’a jamais attiré autant de visiteurs venus des autres pays de l’Union que cette année. Et pour cause, puisque mercredi dernier a été votée à Strasbourg la future directive interdisant la production, et la vente de voitures thermiques neuves à partir du 1er janvier 2035.
Alors, tous les professionnels des 27 pays concernés ont pris la route d’Oslo pour voir comment un pays ou 64 % des voitures neuves vendues l’an passé étaient 100 % électriques, gère le phénomène. Une ruée confirmée par la direction du salon, qui avoue, avec un grand sourire, avoir enregistré un afflux de réservations de billets ces derniers jours. Pourtant, dans les allées de la manifestation qui s’étale sur trois halls, point de bousculade sur les stands.
Il faut dire que les nouveautés ne sont pas pléthores au salon norvégien. Seul le Vietnamien Vinfast débarque en force avec deux premières : son énorme SUV VF9 de 5,12 m et sa toute nouvelle compacte VF7 dévoilée ici en exclusivité. Deux nouveautés dont nous vous ferons faire le tour du propriétaire très vite. D’autres marques, comme les Chinois Ora ou Wey tentent également l’aventure européenne avec une intéressante citadine au look neo rétro pour le premier et un grand SUV ultra-chromé et statutaire pour le second.
Mais où est Tesla ?
Hormis ces quelques nouveautés, les marques comme MG proposent leurs modèles Marvel et le break MG5 déjà connus, tout comme Polestar, toujours invisible en France et qui expose à Oslo son modèle 2. Sa maison mère Volvo est également venu en voisin avec sa C40 électrique. En revanche, on a beau arpenter les trois halls du salon : impossible de mettre la main sur le stand Tesla.
Avec sa Model 3, l’Américain réalise pourtant le tour de force de décrocher la tête des ventes en Norvège auprès des particuliers (en France, ce titre revient à la Dacia Sandero). Se reposant sur ses lauriers, la marque d’Elon Musk n’a même pas jugé utile de se fendre d’un stand, se contentant de mettre deux voitures à la disposition de l’organisateur qui organise des essais destinés au public sur les routes alentour. C’est donc au fond d’un hangar qu’il faut aller dénicher la star du salon qui refuse de s’y montrer.
Mais si les stands des constructeurs ne créent pas d’émeutes, d’autres exposants attirent du monde. Et notamment les fabricants de câbles, de bornes de recharge publiques ou de Wallbox privées. Ce chargé de mission d’une grande région française sort du stand de l’une de ces entreprises et a déjà de la documentation plein les bras. Mais il ne vient pas faire ses courses, « j’observe et je me documente, pour que, lorsque des entreprises me proposeront leurs services, je sache de quoi je parle ». Lui, avait préparé sa venue de longue date, bien avant le vote de Strasbourg.
Ce n’est pas toujours le cas des auditeurs des différentes conférences qui font salle comble et risquent de refuser du monde jusqu’à la fin de la manifestation prévue mercredi soir. Dédiées aux évolutions de la charge rapide, à l’électrification des transports publics, à la recherche en matière de batteries, elles semblent intéresser les Européens bien au-delà des modèles exposés au salon et que, pour beaucoup, ils connaissent déjà.
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