Quand les futurs ingénieurs français se lancent dans la compétition
L’Ecole National d’Ingénieurs de Metz, qui forme les futurs petits génies en mécanique, se lance à nouveau dans la Formula Student, une compétition internationale qui récompense la meilleure monoplace conçue. Un championnat dont le niveau est élevé !
Cette formule est peu connue du grand public, elle existe pourtant depuis 1978 et permet aux étudiants ingénieurs du monde entier de développer leurs connaissances et leurs compétences en conception et fabrication d’une monoplace. Leurs réalisations sont alors jugées lors de courses réparties aux quatre coins du globe.
C’est ainsi que l’École Nationale d’Ingénieurs de Metz (ENIM) se lance à nouveau dans l’aventure via la « Metz Racing Team ». Depuis 2009, les élèves ont la possibilité lors de la dernière année de formation de concevoir et construire une monoplace dans le cadre du championnat Formula Student.
Vingt-quatre étudiants se penchent sur leur nouveau bolide selon plusieurs pôles : électrique, trains roulants, châssis et aérodynamique. Le projet, nommé Zéphyr, n’en est qu’à ses débuts, en phase de modélisation en trois dimensions, mais la fabrication débutera mi-décembre. À noter que tous les éléments de cette monoplace sont développés en interne, comme la partie électrique. Il s’agit d’ailleurs du point de progression le plus important cette année, comme nous l’explique Arnaud Munch, responsable de la communication et du sponsoring : « la batterie va évoluer en gain de poids, en passant de 87 à 53 kg ». La fiabilité fait également parti des critères, comme « le faisceau électrique qui doit répondre à des exigences de sécurité strictes. Il n'est pas question qu'il y ait un risque d'électrocution ».
100 km/h en 4 secondes
Cette batterie, entièrement conçue en interne, fonctionne sous 600 Volts et permet une autonomie de 25 km environ. Le moteur électrique peut développer 124 kW (soit 169 ch), mais sa puissance est limitée à 80 kW (soit 109 ch) lors des épreuves. Une puissance qui peut paraître modeste au premier abord, mais ces kilowatts n’ont que 293 kg à déplacer, hors pilote. D’ailleurs, le chanceux qui prendra le volant est déterminé en fonction d’épreuves en karting ou sur simulateur. Il profitera de fortes accélérations puisque les 100 km/h peuvent être atteints en quatre secondes !
Les compétitions ne se déroulent pas comme une course classique, mais selon trois épreuves bien distinctes. La première est l’homologation afin de s’assurer que la voiture est conforme : équipements de sécurité, étanchéité de la partie électrique ou encore freinage sont vérifiés.
La deuxième épreuve est uniquement statique, elle vise à noter le choix des technologies appliquées, la justification et la réduction des coûts et la présentation d’un business plan, telle une voiture destinée à la vente.
C’est enfin le tour de la partie dynamique avec une épreuve sur un tracé sinueux de 800 mètres, un test d’accélération, mais aussi un test d’endurance avec deux relais de 11 kilomètres, chronométré bien sûr. Enfin, la consommation moyenne est également évaluée. Le week-end dernier, la Metz Racing Team a terminé vainqueur devant quinze équipes françaises. Une place pour le moins encourageante pour la suite.
Dans ce type de compétition, la recherche de sponsors est le nerf de la guerre afin d’effectuer un maximum de manches, qui se dérouleront d’août à septembre 2024. L’équipe aura d'ailleurs l’occasion de présenter leur projet très prochainement au Louvre, à Paris, devant les acteurs de la PFA, la filière automobile et mobilités.
Pour le moment, deux épreuves sont au programme, en Espagne et au Portugal. Souhaitons bonne chance à la Metz Racing Team !
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