Pourquoi Dacia n'est pas le roi de la vanlife ?
Sa nouvelle image outdoor et baroudeuse lui réussit. Ses "pack-sleep" et autres accessoires de plein air se vendent bien. Pourtant, Dacia, faute de modèles, n'est pas présent dans le domaine des vans et fourgons aménagés. Dommage.
Difficile de parler d’un raz de marée. Et pourtant. Depuis son lancement, le « pack sleep » connaît un joli succès. Ce système, qui permet de dormir dans sa Dacia, a rencontré sa clientèle. Plus de 3 200 de ces lits étonnants se sont vendus sur le Jogger (dont 1 100 rien qu’en France). Quant au Duster, en vente depuis quelques mois seulement, il s’équipe du même pack sur plus de 800 modèles immatriculés, dont la moitié dans l’hexagone.
Ce qui signifie que 4 000 propriétaires de Dacia sillonnent actuellement les routes en dormant à l’arrière de leur habitacle le temps d’un week-end ou lors de leurs vacances. Parfois, ils dorment aussi sur le toit de leur auto. Tous les fabricants de tentes de toit l’affirment : les propriétaires des voitures de la marque franco roumaine sont ultra-majoritaires parmi leur clientèle, ce qui a d’ailleurs poussé la marque à soutenir le premier festival célébrant ce mode de camping et à vendre nombre d’accessoires en lien avec la vanlife dans son réseau.
L'outdoor : la nouvelle image Dacia
Une vanlife qui correspond parfaitement à l’image que Dacia essaie de se donner depuis deux ans, depuis la création de son concept car Manifesto, et son engagement au Dakar 2025 avec la star des stars : Sébastien Loeb. Une nouvelle image qui fonctionne parfaitement et qui a réussi, partiellement, à estomper celle, plus bas de gamme, de low cost, qui lui collait à la peau depuis sa naissance, il y a deux décennies.
Du coup, on peut légitimement se demander pourquoi Dacia ne va pas plus loin. La marque, championne du camping itinérant, pourrait devenir celle de la vanlife globale. Mais pour réaliser un camping-car ou un fourgon aménagé, il faut un fourgon, justement. Or, la marque ne dispose d’aucun utilitaire, base nécessaire à un tel aménagement.
Elle semble même farouchement opposée à la clientèle professionnelle et vend plus de 80% de ses autos à des particuliers, un record parmi les constructeurs. Pourquoi tourner le dos à cette clientèle de pros ? Une peur du groupe de voir les produits Dacia cannibaliser ceux de Renault comme le Trafic s’il était rebadgé Dacia ? Possible, car l’utilitaire, vu ses tarifs affichés, reste ultra-attractif pour un constructeur. Et les prix, plus bas, affichés par Dacia, peuvent attirer des artisans vers ses modèles.
Pas d'utilitaire au catalogue
D'ailleurs la marque, en 2012 a osé s’aventurer sur ce terrain avec le Dokker. Disponible en VP comme en VU, il s’est vendu, pour la moitié de ses 400 000 modèles fabriqués, à des professionnels justement. Sauf que depuis 2020, et la fin de l’aventure Dokker, plus aucun utilitaire n’est badgé Dacia.
La marque n’a certes pas besoin d’investir dans ce domaine, puisque ses finances se portent plutôt bien. Mais ce manque de produit limitera forcément son image d’aventurier pour le cantonner au roi de la tente de toit, et du lit qui se déplie dans l’habitacle.
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