Pneu hiver et loi Montagne, Caradisiac fait le point
La loi Montagne qui s’applique depuis ce 1er novembre pose question. Faut-il s’équiper en pneus hiver, ou simplement en chaînes ? Risque-t-on une amende ? Suis-je assuré en cas d’accident ? Caradisiac fait le point et répond à toutes ces interrogations.
Que dit la loi Montagne ?
C’est la troisième année qu’elle s’applique, du 1er novembre au 31 mars. Elle indique qu’il faut s’équiper en matériel spécifique durant cette période, dans 34 départements en France, principalement dans les massifs montagneux (Alpes, Pyrénées, Massif vosgien…). Une carte interactive permet de localiser précisément les départements et les communes soumises à cette loi.
En revanche, elle ne mentionne pas qu’il faut nécessairement s’équiper en pneus hiver ou toutes saisons. Il est possible de circuler dans ces zones avec des pneus été, mais dans ce cas, il faut détenir dans le coffre des chaînes métalliques ou des chaussettes. Elles doivent être au nombre de deux afin d'équiper les roues motrices.
Quel est l’intérêt du pneu hiver ?
C’est clairement le meilleur outil pour circuler pendant la saison hivernale, même sans neige. À l’inverse des pneus été qui perdent de leurs propriétés lorsque la température descend en dessous de 7°, les enveloppes hiver profitent d’un mélange de gomme qui assure un grip important à basse température, notamment sur sol mouillé. De plus, elles se révèlent plus résistantes à l’effet d’aquaplaning en assurant une meilleure évacuation de l’eau.
Sur la neige, il n’y a pas photo. Lorsqu’une voiture lancée à 50 km/h équipée en pneus hiver demande environ 25 mètres pour s’arrêter. La même voiture dotée de pneus été nécessite plus de 50 mètres, le double ! Pouvoir directionnel, motricité, stabilité, le pneu hiver est meilleur sur tous les plans grâce au mélange de gomme spécifique, mais aussi aux différentes lamelles qui composent la bande de roulement.
En revanche, un pneu hiver s’use plus rapidement en été lorsque la température grimpe. Dans ce cas, il est possible de s’orienter vers les enveloppes toutes saisons ou quatre saisons. Comme leur nom l’indique, elles peuvent être utilisées toute l’année. Il faut toutefois garder à l’esprit que ces pneus offrent un compromis, ils n’excellent donc dans aucun domaine.
Dernier point, il faut impérativement équiper les quatre roues sous peine de rendre votre auto instable et difficilement prévisible.
Quel prix pour les pneus hiver ?
Bien sûr, cela nécessite un effort financier. Par rapport à des pneus été, le surplus est de l’ordre de 15 %. Par contre, il ne faut pas oublier de les permuter à la fin de la période hivernale. Cet échange nécessitera entre 15 et 20 € par pneu, sans compter par la suite le stockage, pas si simple. Plusieurs enseignes de centres autos proposent un service de gardiennage : environ 30 € pour deux pneus pendant six mois.
Les pneus toutes saisons évitent ces « frais annexes » et sont un peu moins gourmands avec + 10 % environ. C’est pourquoi ils sont davantage plébiscités ces dernières années.
Quid des chaînes et chaussettes ?
La loi Montagne autorise le montage de chaînes ou de chaussettes. Deux solutions moins coûteuses que des pneumatiques (entre 40 et 200 € la paire), mais qui doivent être considérées comme du dépannage. Il est parfaitement contre-indiqué de rouler à plus de 50 km/h sous peine de les casser. Idem si vous évoluez sur du bitume, leur espérance de vie ne sera que de quelques kilomètres, au mieux. Par contre, leurs performances sont assez étonnantes sur la neige. La motricité et le freinage sont d’un bon niveau.
Amende, assurance, que risque-t-on ?
La loi existe, mais ne s’applique pas. Pour cette saison 2023-2024, aucune sanction ne sera appliquée afin de « laisser le temps de s’adapter à l’obligation de disposer d’équipements hivernaux telle que prévue par la loi Montagne et son décret d’application ». Pour la troisième année consécutive, le gouvernement applique la tolérance.
En ce qui concerne l’assurance, les choses ne sont pas très claires du fait que cette loi ne soit pas appliquée. Néanmoins, votre assurance peut en théorie ne pas vous couvrir en cas d’accident si vous n’êtes pas équipé en conformité avec la loi. En pratique, l’assureur doit prouver que le défaut d’équipement est la cause directe de l’accident, ce qui dans les faits n’est pas si simple. Pour de la simple tôle froissée, le risque qu’une expertise soit lancée est faible. Cependant, éplucher votre contrat ou passer un coup de fil à votre conseiller au préalable est conseillé.
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