Pierre Fillon : "une minorité entretient une autophobie en France"
C’est au moment où la légende des courses automobiles en est à sa veillée d’armes, que le président d’un Automobile Club de l’Ouest organisateur de ce grand rendez-vous des sports mécaniques passe à l’offensive. Car assumer les 24 h 00 du Mans et sa passion pour les sports mécaniques, c’est, en ce moment, faire preuve d’un certain courage. Pierre Fillon en a et il parle clairement d’une dommageable autophobie entrée dans le registre folklorique, mais corrosif, de ce que l’on appelle l’exception française.
Pierre Fillon n’a pas mâché ces mots au moment où les 24 h 00 du Mans vont s’installer sous les feux de l’actualité. Une épreuve appréciée partout dans le monde et qui met à l’honneur une automobile qui est à la croisée des chemins. On pourrait s’enthousiasmer des futures perspectives et louer cette voiture qui nous sert tant et fait vivre beaucoup. Mais nous sommes en France. Ce qui change beaucoup de choses dans l’appréhension du secteur.
Le président de l’automobile club de l’ouest a ainsi été clair dans un entretien au quotidien Ouest France : « il y a une espèce « d'autophobie » en France, entretenue par une minorité ». Une charge contre une « bien-pensance » qui se love dans une politique d’écologie punitive assez bienvenue. Le même poursuit : « le gouvernement doit s'y opposer car elle n'a pas lieu d'être. Le secteur de l'automobile fait vivre beaucoup de Français. Les constructeurs français se battent pour vendre dans le monde entier. C'est la pollution qu'il faut condamner, pas l'automobile car on aura toujours besoin de voitures. Il faut axer le discours sur les technologies, la réduction d'émission de CO2 ».
Un bon sens qui ne s’applique pas seulement à l’air que l’on respire. Il est aussi tout autant adapté à une répression routière qui remplit les caisses de l’état tout en ne faisant pas baisser le nombre des morts sur les routes : « en matière de sécurité routière, il faut sortir du tout répressif. Confier les contrôles de vitesse à des sociétés privées ne va pas dans le bon sens. J'attends une politique plus orientée vers l'éducation à la route et la formation. L'ACO fera des propositions très concrètes en ce sens à l'automne ».
Ouf. Il n’y aurait donc pas encore de fatalité à voir notre automobile ostracisée, dépouillée, tandis que l’amoureux de la voiture n’est pas condamné à être considéré comme une espèce en voie de disparition, si ce n’est, même, à abattre. Ceci dit, le même Pierre Fillon est conscient d’une révolution culturelle dans l’appréhension même de ce qu’est un véhicule : « notre génération trouvait sa liberté dans la possession d'une voiture. Aujourd'hui, nous sommes dans une génération d'autopartage, de voiture collaborative ».
Mais plutôt que de rompre les ponts entre les générations, Pierre Fillon préfère construire des passerelles : "l'ACO a un rôle à jouer dans l'éducation des jeunes à la voiture. Depuis 60 ans, nous organisons le « critérium du jeune conducteur », qui sensibilise à la route dès l'âge de 7 ans. Nous allons relancer cette formule en réduisant son coût grâce à des partenariats afin de le rendre accessible à toutes les écoles et collectivités qui le désirent ".
C’est sûr, c’est plus compliqué à mettre en œuvre qu’un radar où coller une vignette. Mais c’est aussi plus respectueux, et pas seulement de l’environnement…
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