Peugeot à la conquête des particuliers pour atteindre 7 % de part de marché en Europe
Malgré des ventes globales en hausse depuis le début de l’année, Peugeot peine à retrouver la confiance des particuliers. Alain Favey, le directeur général de la marque dévoile sa stratégie pour améliorer l'image Peugeot et regagner la confiance du grand public.

Ce jeudi Poissy broie du gris. Ciel chagrin et petit crachin accompagnent les salariés jusqu’aux locaux flambant neufs du GrEEn Campus de Stellantis.
Un décor de 40 000 m2 d’espaces végétalisé et d’immeubles vitrés dans lequel Alain Favey, directeur général de Peugeot, a convié la presse pour exposer le futur de la marque et son plan de reconquête auprès des particuliers.

Prioriser les particuliers
Sur les huit premiers mois de l’année, Peugeot a écoulé 738 000 véhicules dans le monde, dont 560 000 (+ 3 %) en Europe. La dynamique est là, mais le volume ne fait pas tout. « La marque n’est pas au niveau qu’elle mérite », estime Alain Favey, lucide sur les limites d’une croissance tirée fortement par les canaux professionnels.
Si Peugeot performe auprès des flottes, « la priorité est de regagner du terrain sur le BtoC », insiste le dirigeant. Alors que Peugeot affiche une part de marché global de 14,5 % en France, la marque séduit seulement 9,5 % de particuliers. Alain Favey ambitionne d'attteindre les 12 % à 13 % sur ce canal en France.
L'opération reconquête auprès des particuliers des doit également permettre au constructeur d'accroître sa position sur le marché européen, avec en ligne de mire 7 % de parts de marché global ( 5,7 % actuellement). Une cible lointaine, mais à portée, selon le dirigeant, si les bons leviers sont activés au bon rythme.
Pas d'acharnement sur l'électrique
Peugeot entend jouer sur la cohérence de sa gamme adossée et des offres commerciales adaptées. Si l'objectif de décrbonation demeure, le chemin pour y parvenir ne se focalise plus sur l'électrique. « l’évolution de la gamme propose toutes les énergies sur l’ensemble des modèles », souligne Alain Favey. La marque au lion ne souhaite pas faire « d’acharnement sur les marchés qui ne veulent pas d’électrique. » La marque se veut pragmatique « En 2030 Peugeot continue les motorisations multi-énergies, même diesel », souligne le dirigeant de la marque. « Le client doit avoir le choix. L’objectif est que notre part de marché sur l’électrique soit alignée avec notre part de marché globale », explique le dirigeant. Actuellement, le mix électrique atteint 15 % en Europe, avec une cible de 20 % d’ici fin 2025.
Côté commercial, la marque multiplie les leviers : séries spéciales comme l’Envy sur la 208, ou offres de financement ciblées, à l’image de la formule à 208 € sur 49 mois sans apport, destinée à renforcer la demande sur les citadines.
Redonner confiance sur le terrain de la qualité
Mais reconquérir le public passe aussi par un travail sur la fiabilité perçue, abîmée par plusieurs années de tensions sur les moteurs PureTech.
« Certaines décisions passées ont eu un impact sur la perception de la marque. Il y a encore du travail pour redonner confiance sur le terrain de la qualité. »
Pour rassurer le client, Peugeot a adopté une politique plus offensive, avec des campagnes de rappel anticipées, une garantie étendue à 8 ans via Peugeot Care, et un accompagnement renforcé des clients concernés.
SUV, citadines et berlines
Les modèles 3008 et 5008, produits à Sochaux, restent des portes drapeaux du savoir faire français. En parallèle, la marque continue d’investir dans les silhouettes traditionnelles (berlines et breaks). « Les SUV auront toujours leur place. Mais nous croyons aussi beaucoup aux berlines », souligne Favey.
Concernant l'hypothèse de produire des modèles de segment A (Kei Car), le dirigeant laisse la porte entreouverte, sans y voir une priorité. Le prochain concept-car Polygon, une citadine équipée d’un volant Hypersquare, dévoilé en novembre, permettra de découvir les premiers contours du futur de Peugeot.
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