Peugeot 206 RC (2003-2006) : elle a bouffé du lion, dès 7 000 €
La plus puissante des 206 reste dans la droite ligne des 205 GTI, tant par sa technique que sa définition, et si elle n’a pas connu le même succès, elle mérite tout de même d’être préservée.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Peugeot 206 RC est-elle collectionnable ?
Aboutissement ultime de la gamme 206, la RC profite d’un bloc de 177 ch et d’un châssis affûté comme jamais. Une authentique GTI, même si elle n’en porte pas le nom ! Surtout, elle est la dernière à arborer ces réglages de train arrière qui ont fait la renommée des Peugeot sportives et se révèle très généreuse en sensations. Une petite machine à plaisir, simple, efficace et abordable, comme il n’en existera plus.
Comme les temps changent. Si la 205 doit une grande partie de son succès à ses versions sportives, les GTI, ainsi qu’à ses titres de championne du monde des rallyes (merci la fameuse T16), la 206 n’en a pas eu besoin. La stratégie de Peugeot avec cette dernière tranche d’ailleurs radicalement. Alors que la compétition a servi à promouvoir la 205 dès son début de carrière, elle n’est arrivée que pour entretenir celle, déjà magnifiquement engagée, de la 206.
En effet, la variante engagée en rallyes, la WRC, n’apparaît que fin 1999, soit plus d’un an après la présentation de la 206, en mai 1998. Il en va de même pour la S16, déclinaison plus rapide que vraiment radicale de la petite sochalienne. Pour une authentique sportive, digne descendante des GTI, il faut attendre 2003 : c’est cette année qu’apparaît la RC. Celle-ci entend capitaliser sur les trois championnats du monde des rallyes engrangés par la WRC, qui quitte alors la scène : drôle de stratégie.
D’ailleurs, en cette période où le président Chirac, réélu de façon inespérée, a déclaré la sécurité routière « Grande cause nationale », les dirigeants de PSA décident de s’en tenir à un certain politiquement correct en évitant d’insister, tant visuellement que commercialement, sur la sportivité de la RC, qu’ils s’interdisent d’ailleurs de nommer GTI en France… Cela se traduit par une décoration assez discrète, marquée surtout par de grandes jantes, une double sortie d’échappement et un béquet arrière imposant mais pas trop. Ceux qui voulaient une WRC de route en seront pour leurs frais !
Dommage, car sous le capot, le 2,0 l issu de la S16 bénéficie d’une jolie préparation, initiée chez Lotus. Les collecteurs sont largement optimisés, tout comme la culasse (fabriquée chez Mecachrome) et la gestion électronique, alors que l’arbre à cames d’admission bénéficie d’un calage variable en continu. Résultat, la puissance ressort à 177 ch, soit 40 ch de plus que pour la S16. Côté châssis, les ingénieurs ont travaillé là aussi. Les épures sont modifiées, les tarages de suspension et d’amortisseur durcis, alors que le train arrière reçoit deux bras transversaux supplémentaires pour un guidage optimisé.
Cela dit, l’habitacle révèle les vraies intentions de la RC : il comporte de beaux baquets, à la forte connotation sportive. Ils associent Alcantara et cuir, alors que l’équipement est plutôt luxueux. En effet, clim auto, sono, capteurs de pluie et de luminosité sont de série, alors que la casquette surplombant les cadrans est en cuir. On a même droit à un ESP déconnectable ! On aurait toutefois aimé plus de jauges et moins d’électronique…
Le prix ? À 21 500 € (26 700 € actuels selon l’Insee), la RC est plutôt bien placée, la Clio RS réclamant 450 € de plus pour 5 ch de moins (jusqu’à l’arrivée de la 182 ch). La 206 RC connaîtra son petit succès, un peu plus de 13 000 unités ayant été produites quand elle prend sa retraite en 2006, sans évolution notable.
Combien ça coûte ?
Pour une RC en bel état et restant juste sous les 200 000 km, comptez 7 000 €. À 150 000 km, comptez un minimum de 8 000 € alors que pour 10 000 €, on accède à des autos de moins de 80 000 km. À 13 000 €, le kilométrage tombe à environ 50 000 km. Certains réclament encore plus pour ce type d’auto, ce qui semble déraisonnable.
Quelle version choisir ?
Comme il n’y en a qu’une, le choix est simple. Préférez les exemplaires en parfait état d’origine et à l’entretien suivi, même si leur kilométrage est élevé.
Les versions collector
Là encore, ce seront celles en parfait état d’origine, sans modifications et à très faible kilométrage. A fortiori si elles sont blanches ou rouges.
Que surveiller ?
Bonne nouvelle, la 206 RC profite d’une mécanique extrêmement solide, pour peu que sa courroie de distribution ait été changée en temps et en heure. Elle passe les 200 000 km sans ennui particulier.
En revanche, l’électronique pose plus de problèmes dans l’habitacle, notamment celle touchant à la gestion de la clim, les compteurs et les capteurs de pluie ainsi que de luminosité. Le multiplexage peut se révéler facétieux, sans que cela ne soit irrémédiable. Le bourrelet gauche du siège conducteur se déchire assez souvent, tandis que le mécanisme de basculement reste fragile.
Enfin, comme sur beaucoup de Peugeot de cette époque, à fort kilométrage, les roulements des bras de suspension arrière prennent du jeu et entraînent une modification du carrossage, qui devient négatif. L’échappement d’origine se révèle sensible à la corrosion. Pour le reste, cette 206 se contente d’un entretien classique et facile.
Au volant
La ligne de la 206 conserve un charme certain, même 23 ans après son apparition. À l’intérieur, le dessin du tableau de bord a bien vieilli, mais sa fabrication demeure basique. Curieusement, si le baquet maintient très bien le dos, il en va différemment pour les cuisses, alors qu’on se trouve toujours assis un peu haut. La position de conduite n’est donc pas idéale, mais on s’y fait.
Dès les premiers tours de roue, le moteur paraît plutôt sonore, mais d’emblée j’apprécie la bonne consistance de la direction. Moins la suspension, très ferme, presque tape-cul, et la commande de boîte, douce mais manquant de guidage.
Pied au plancher, le 2,0 l se révèle plutôt calme et pas tellement vigoureux à bas régime. Il commence à se réveiller vers les 3 000 tr/min, et pousse plus franchement dès 5 000 tr/min, le rupteur intervenant un peu avant 7 500 tr/min. Un bloc pas très démonstratif donc, mais sonnant bien et surtout assurant de belles performances : l’efficacité a primé sur les sensations ! Du reste, la boîte tirant long en 1re (près de 70 km/h à la zone rouge) permet de bien l’exploiter en montagne.
Côté châssis, c’est plutôt l’inverse. Très sèche à basse vitesse, la suspension gagne en capacité d’absorption à mesure que la vitesse augmente, tandis que le guidage séduit. Le train avant se révèle très précis, alors que si on a déconnecté l’ESP, l’arrière bouge nettement dès qu’on s’inscrit en virage sur les freins. Cela rend l’auto très agile et amusante quand on y va fort, mais attention, le tête-à-queue guette si on n’est pas extrêmement propre dans son pilotage. Sur route, mieux vaudra garder l’ESP enclenché. Le freinage s'avère heureusement efficace !
Il faudra attendre la 208 GTI 30th pour retrouver une Peugeot aussi prodigue en sensations dynamiques ! En conduite courante, où elle pourra se révéler un peu fatigante, la 206 RC avale 9,5 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Peugeot 205 GTI 1.9 (1986-1994)
L’aboutissement ultime de la gamme 205 de série, c’est la GTI 1.9, apparue fin 1986. Pourquoi ? Parce que son bloc XU 1,9 l offre 130 ch, ce qui en fait la reine des petites sportives. Ensuite, son châssis affûté, doté de jantes de 15 pouces, se révèle d’une efficacité redoutable. Enfin, son habitacle présente un certain raffinement, grâce aux sièges dotés de renforts latéraux en cuir.
Aussi séduisante à regarder qu’à conduire, la GTI 1.9 bénéficie d’une image en béton et fait baver tous ceux qui la voient dans la rue, même si la R5 GT Turbo lui tient la dragée haute. Affublée d’un catalyseur faisant chuter la puissance à 122 ch en 1993, la GTI 1.9 disparaît en 1994. Très fiable et estimée, la Peugeot coûte aujourd’hui fort cher, après une longue période de purgatoire : dès 15 000 € en bon état.
Peugeot 206 RC (2003), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 997 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; bras tirés, tirants transversaux, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 177 ch à 7 000 tr/min
- Couple : 202 Nm à 4 750 tr/min
- Poids : 1 100 kg
- Vitesse maxi : 220 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,5 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de 206 RC, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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