Permis de conduire : comment le gouvernement veut baisser son coût de 30 %

C'était un souhait qu'Emmanuel Macron avait exprimé par surprise en novembre 2018. Lors d'un déplacement, le chef de l'État avait promis une baisse drastique du coût du permis de conduire, sans en dire davantage sur les modalités.

Le sujet n'avait plus été évoqué par l'exécutif, jusqu'à ce 2 mai. Lors de la visite d'un CFA en Charente, le Premier Ministre Édouard Philippe a annoncé une baisse de 30 % du coût du permis. Au total, l'examen réclame en moyenne dans le pays 1 800 €.

Une mission parlementaire sur une réforme du permis pour le rendre moins cher et plus rapide avait été lancée à la rentrée 2018. Elle était menée par deux députés LREM qui ont remis leur rapport en février. La plupart des mesures retenues viennent de celui-ci. Elles ont été détaillées par le Ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

Élément phare pour baisser la facture, le simulateur de conduite : son usage pourra passer de 5 à 10 heures. Ces heures, moins onéreuses que celles en voiture avec un formateur, comptent dans celles obligatoires. Les auto-écoles qui ne sont pas équipées de l'appareil vont bénéficier d'une incitation fiscale.

Le gouvernement veut aussi promouvoir le permis avec la boîte automatique, qui ne demande que 13 heures de formation au minimum, contre 20, et est donc du départ moins cher. Le délai pour avoir la formation complémentaire pour la boîte manuelle sera réduit de six à trois mois.

Pour permettre aux jeunes d'avoir au plus vite le fameux sésame, il sera possible à ceux qui font la conduite accompagnée de passer l'examen pratique dès l'âge de 17 ans, contre 17 ans et demi actuellement. Mais en cas d'obtention, il faudra toujours attendre les 18 ans pour conduire seul. Concernant le code, les volontaires au nouveau service national le passeront gratuitement.

Il y aura aussi d'ici quelques mois un test en Occitanie pour permettre aux candidats de s'inscrire à l'examen pratique en ligne. L'idée est de responsabiliser les candidats pour les inciter à passer le permis s'ils se sentent prêts. En cas d'échec, le délai pour se représenter dépendra du résultat : plus le niveau sera faible, plus l'attente sera longue. Toutefois, pour éviter de reprendre des heures de cours, le gouvernement compte développer le permis encadré, qui permet de conduire avec un accompagnateur dans le cadre d'une formation professionnelle.

On note que la réduction du coût du permis annoncée ne passe donc pas par une baisse des tarifs des prestations dans les auto-écoles… ce qui était impensable et infaisable. Elle passera donc surtout par la mise en avant de moyens de formation moins onéreux.