Pénurie de pièces de rechange : des voitures bloquées en réparation !
Si la crise sanitaire a allongé les délais de livraison des véhicules neufs, elle a aussi entraîné la pénurie de certaines pièces de rechange. Et parfois, des véhicules en panne ou endommagés se retrouvent bloqués plusieurs mois au garage en attendant un approvisionnement. Le chef d'atelier d'une carrosserie agréée par les assurances nous raconte. Un exemple parmi des centaines d'autres en France.
Vincent se retrouve parfois désemparé quand des victimes d'accidents de la circulation lui demandent quand ils vont pouvoir récupérer leur voiture et pour cause : ce chef d’atelier d’une carrosserie des Hauts-de-France doit faire face à la pénurie de certaines pièces de rechange. Les cas sont rares, heureusement, mais peuvent entraîner des attentes interminables. Il nous raconte son embarras et les pertes financières que ces situations provoquent…
Caradisiac : quels types de pièces vous ont créé des soucis ? Et sur quels modèles ?
Vincent : J’ai eu quelques problèmes avec des optiques de phares. Par exemple, je viens de réceptionner une Citroën C4 victime d’un petit choc avant. Rien de grave, mais le projecteur droit est endommagé et doit être remplacé. Hélas, la marque ne parvient pas à me donner une date de livraison. Le véhicule est pourtant récent puisqu’il date de 2015.
Et sur les véhicules français, il m’est impossible de réparer avec un autre phare que celui du constructeur, alors que les marques étrangères autorisent des pièces adaptables homologuées. Résultat, la voiture est bloquée sur mon parc depuis trois semaines, et il m’est impossible de donner une date de restitution à mon client. J'ai bien entendu la possibilité de chercher une pièce d’occasion, mais elles se font rares.
Même problème avec une Renault Clio de cinquième génération, donc très récente également. L’optique en elle-même n’est pas endommagée, mais les pattes de fixation ont cédé. Et hélas, la marque ne prévoyant pas de kit de réparation, il faut changer le bloc. Le hic, c’est que Renault m’annonce une livraison en janvier 2023. J’ai pu « recoller les morceaux » pour dépanner le client, mais il devra revenir une fois la pièce reçue. Il se serait sans doute bien passé de ce contretemps…
Caradisiac : d’autres pièces problématiques ?
Vincent : au début de l’année, j’ai été particulièrement ennuyé avec le récent MG ZS EV. À la suite d’une rencontre entre le SUV et un sanglier, la face avant a dû être refaite en grande partie. Le problème, c’est que la marque n’est pas parvenue à fournir la calandre avant trois mois.
Le client a roulé comme ça de janvier à fin mars. Rien de dramatique me direz-vous, mais il s’inquiète de l’approvisionnement d’autres pièces en cas de besoin. Un stress qui lui fait quasiment regretter son achat.
Caradisiac : quel cas vous a causé le plus de problèmes ?
Vincent : une aide à la conduite active sur une Peugeot 308 récente (moins de quatre ans). Un choc avant, là encore. Une fois la face du véhicule remplacée et repeinte (moins de dix jours), personne n’aurait pu croire que la voiture n’était pas apte à repartir. Pourtant, il lui manquait une pièce déterminante, en l’occurrence le boîtier ARTIV qui détecte les obstacles et déclenche le freinage automatique d’urgence avec lequel la voiture a été homologuée.
Sans cet élément, impossible de rendre le véhicule au client. Et la marque a mis quatre moins à me livrer. Impossible de faire autrement, en prenant une pièce d’occasion par exemple, comme on peut faire pour un phare, car la pièce est liée au numéro de châssis. Je me suis démené pour que le client puisse continuer à aller travailler en lui fournissant un véhicule de courtoisie. Résultat, j’y suis de ma poche, car il m’a restitué le véhicule avec 17 000 km supplémentaires. Forcément, il a fallu la réviser, et elle a perdu de la valeur.
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