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Opel Manta (1970 - 1988) - Un mini pony-car dès 5 000 €

Fêtant son jubilé l’an prochain, le joli coupé Manta a rajeuni l’image d’Opel dans les années 70. Pony-car à l’européenne, il a aussi connu un beau succès tant en concession qu’en compétition. Et aujourd’hui, son charme vintage s’allie à sa popularité pour faire grimper sa cote !

Opel Manta (1970 - 1988) - Un mini pony-car dès 5 000 €

Ford ayant réussi un coup de maître avec la Mustang, la 1 pony-car (une sportive abordable), il le réédite en Europe avec une voiture adaptée : la Capri. Mais GM suit l’ovale bleu à la trace et réplique rapidement, avec les Chevrolet Camaro et Pontiac Firebird aux USA. De l’autre côté de l’Atlantique, c’est Opel qui est mis à contribution, déclinant de sa berline Ascona le très joli coupé Manta A, destiné à contrer la Capri et présenté en 1970. Son nom est d’ailleurs une référence à celui de la Corvette Stingray (raie pastenague).

Ironiquement, la manta est la plus grande des raies alors que l’Opel se pose en pony-car de poche... Elle tombe à point nommé pour rehaussé l’image très plan-plan d’Opel, malgré la présence dans sa gamme de la sportive GT, à laquelle la Manta emprunte les feux arrière. De profil, cette dernière rappelle furieusement le prototype FT que Bertone a réalisé sur base Jaguar, et lui greffe un profil fast-back alors très en vogue.

La Bertone FT de 1966, qui semble avoir largement inspiré la Manta A.
La Bertone FT de 1966, qui semble avoir largement inspiré la Manta A.

En résulte une auto fort séduisante qui rencontre un succès immédiat. Pratique avec ses quatre places et son grand coffre, plus charmeuse que l’Ascona à deux portes, dotée de liaisons au sol classiques mais bien conçues (propulsion, essieu arrière rigide, suspension au guidage soigné), au contraire de la Ford Capri, et profitant d’un large choix de moteurs (de 1,2 l à 1,9 l), elle est en outre la première Opel à se doter d’une injection, avec la version 1.9 GT/E de 105 ch. Produite à près de 500 000 exemplaires, elle cède la place à la Manta B en 1975. Celle-ci, inspirée de le Chevrolet Monza, surtout en version CC (bicorps, présentée en 1977) arbore une ligne beaucoup plus moderne et se dote de trains roulants optimisés, sans renoncer à l’essieu arrière rigide : Opel ignorait alors les roues arrière indépendantes et la traction... Néanmoins, avec une palette de moteurs aussi large que celle de sa devancière, elle connaît aussi un grand succès, renforcé par les victoires en course, surtout avec la 400 développée en 1981 pour les rallyes catégorie Groupe B. Restylée en 1982, la Manta B poursuit sa carrière jusqu’en 1988, avant d’être remplacée par la spectaculaire Calibra. Plus de 550 000 exemplaires ont été fabriqués : une belle réussite, surtout que les coupés ont été sévèrement concurrencés par les GTI dès la fin des années 70.

La Manta B en 1975. Son dessin aérodynamique cache des trains roulants améliorés et une bonne étude contre les chocs.
La Manta B en 1975. Son dessin aérodynamique cache des trains roulants améliorés et une bonne étude contre les chocs.

Combien ça coûte ?

Décimées par la rouille et l’usure, les Manta sont devenues bien rares, surtout les A. Moins fréquentes, celles-ci sont les plus chères. En très bon état, à partir de 6 000 € en 1,2 l, 7 000 € en 1,6 l, 9 000 € en 1,9 l et 15 000 € pour la GT/E.

Les B débutent, elles plutôt vers 4 000 € en 1,2 l. On préférera une 1,3 l (75 ch) à 5 000 €, une 1,6 l à 6 000 €., voire une 1,8 l à 7 000 € Mais les GT/E et GSI dépassent les 10 000 €. Quant aux rares 400 dérivant de la course (245 unités), elles réclament la bagatelle de 60 000 €. La 400 a inspiré une version sportive, l’i200, dont le i fait référence à Irmscher, préparateur allemand spécialiste des Opel qui a œuvré sur elle. Boostée à 125 ch et améliorée côté trains roulants, elle aurait été produite à près de 3 000 exemplaires. A partir de 20 000 €.

Dès 1977, la Manta se décline CC, une bicorps avec hayon.
Dès 1977, la Manta se décline CC, une bicorps avec hayon.

Quelle version choisir ?

D’abord, optez pour une auto en excellent état et surtout exempte de rouille. Ensuite, les plus sympas à conduire sont les mieux motorisées, les GT/E et GSI. Evidemment, hormis la 400, ce sont les plus chères ! Aussi, une 1,6 l de 75 ch ou une 1,8 l de 90 ch représentent-elles de bons compromis. Les petites 1,2 l de 60 ch sont vraiment poussives : un comble pour un coupé ! 

A partir de 1982, la Manta s’équipe de boucliers en synthétique, et en 1984, la GT/E devient GSI.
A partir de 1982, la Manta s’équipe de boucliers en synthétique, et en 1984, la GT/E devient GSI.

Les versions collector

Incontestablement, ce sont les 1,9 GT/E, 2,0 l GSI, i200 et les 400. Cela dit, il est une série limitée française des plus sympathiques : la Guy Fréquelin, sur base 1,8 S (90 ch) du nom du pilote qui fut champion de France des rallyes à son volant. Comptez 9 000 €.

La Manta 400 (1981) a bien marché en rallye mais n’a pas remporté de championnat international.
La Manta 400 (1981) a bien marché en rallye mais n’a pas remporté de championnat international.

Que surveiller ?

Ne faisant appel qu’à des mécaniques simples et éprouvées, la Manta, qu’elle soit A ou B, profite d’une excellente fiabilité, à condition, bien sûr, d’avoir été bien entretenue. En réalité, son vrai souci reste la corrosion, à plus forte raison s’il s’agit d’une A. Problème, elle attaque souvent des éléments structurels peu visibles, comme les longerons. Inspection sur un pont à l’aide d’un aimant et d’un tournevis recommandée avant achat.

Un tableau de bord de Manta B (1977) net et sans fioritures, un peu austère mais pratique.
Un tableau de bord de Manta B (1977) net et sans fioritures, un peu austère mais pratique.

Au volant

Choix intermédiaire respectable, la Manta B 1,6 S de 75 ch représente un bon compromis. La carrosserie présente un délicieux parfum 70s, qu’on retrouve dans l’habitacle aux sièges revêtus d’un agréable tissu. Cela dit, s’il est clair et fonctionnel, le tableau de bord reste triste. Mais l’ensemble se révèle net et bien fabriqué, et les places arrière assez utilisables. Dynamiquement, l’auto est saine. Certes, la direction non assistée est un peu lourde, et la suspension arrière ferme, engendrant des réactions peu plaisantes sur les irrégularités, mais l’auto se montre tout de même plutôt confortable. Elle est de surcroît tout à fait sûre et bien équilibrée. La tenue de route rassurante n’est pas mise à mal par le moteur manquant un peu de pêche à mi-régime, mais celui-ci se voit secondé par une excellente commande de boîte qui permet de le relancer efficacement. En ressort un certain agrément de conduite, l’auto acceptant d’être malmenée même si son freinage est faiblard. Quant à la consommation, elle ressort à 8,5 l/100 km en moyenne. Raisonnable. Une auto homogène, qui se comporte plus comme une berline qu’un vrai coupé, mais offre un vrai charme vintage sans les soucis qui vont avec.

L’alternative Newtimer*

La Calibra offrait dès 1989 un Cx record : 0,26.
La Calibra offrait dès 1989 un Cx record : 0,26.

Opel Calibra 1989 – 1997

La Calibra est à la Vectra ce que la Manta était à l’Ascona : une version coupé. Seulement, la Calibra a marqué les esprits par son look spectaculaire et son aérodynamique record : Cx de 0,26 ! Les dessous étaient moins glorieux, puisque identiques à ceux de la Vectra (traction, essieu arrière de torsion), mais la version 2,0 l turbo 4x4 (204 ch) offre encore de bien belles performances, et la 2,5 l V6 (170 ch), un bel agrément moteur. Les 2,0 l 115 ch et 2,0 l 16 V (136 et 150 ch) sont plus paisibles. A partir de 2 500 € en très bon état.  

Une Manta B de 1976, en finition intermédiaire Luxus. Notez la raie stylisée sur l’aile avant.
Une Manta B de 1976, en finition intermédiaire Luxus. Notez la raie stylisée sur l’aile avant.

Opel Manta B 1,6 l S 1977 : la Fiche technique 

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 584 cm3
  • Alimentation : carburateur Solex 
  • Suspension :bras superposés, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu rigide, ressorts hélicoïdaux, tirants longitudinaux, barre Panhard, barre antiroulis (AR) 
  • Transmission : boîte 4 manuelle, propulsion 
  • Puissance : 75 ch à 5 000 tr/mn 
  • Couple : 117 Nm à 3 800 tr/mn 
  • Poids : 980 kg 
  • Vitesse maxi : 163 km/h (donnée constructeur) 
  • 0 à 100 km/h : 14,5 s (donnée constructeur) 

 

* Les newtimers sont des véhicules iconiques ou sportifs plus récents que les youngtimers, mais dont la valeur monte. Plus fiables et faciles à utiliser au quotidien, ils doivent leur essor à des caractéristiques techniques souvent disparues, comme de gros moteurs atmosphériques. Les BMW Z3 à 6 cylindres, Porsche Boxster 986 et autre Renault Clio V6 représentent bien cette nouvelle tendance.

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