Nous avons déjà pris le volant du nouveau Citroën C5 Aircross
L'INFO DU JOUR. A quelques semaines du lancement du nouveau C5 Aircross, modèle qui parachève le renouvellement de la gamme Citroën débuté il y a deux ans, Caradisiac a eu le privilège de prendre le volant d'un modèle de présérie.

Direction l’usine Citroën de Rennes. C’est là qu’a déjà débuté la production du nouveau Citroën C5 Aircross, nom de code CR3, sur les mêmes lignes que le modèle actuel dont la fabrication durera jusqu’à la fin du mois de septembre. Et c’est aussi de là que Caradisiac, ainsi que deux autres médias, a été récemment convié à participer à l’une des dernières étapes de roulage au volant de l’un des modèles de pré-série, au volant desquels les équipes de développement peaufinent les ultimes réglages et récoltent des informations permettant de réaliser les ultimes arbitrages. « Dans ce travail, tout est question de compromis », résume mon coéquipier du jour, membre émérite du service « synthèse client », en jargon interne.

Que ce soit sur la consistance de la direction, la qualité du filtrage de la suspension, l’ergonomie du système multimédia, le choix de tel ou tel matériau ou l’épaisseur de la mousse de la contreporte, tout est ausculté, évalué, et négocié entre les parties prenantes au cours des années de développement. «Par exemple, il fallait parvenir à obtenir le même moelleux au niveau des coudes, sur les contreportes, que sur la console centrale. Est-ce qu’on rajoute 1 mm d’épaisseur de mousse, 2 mm, combien ça coûte, etc.? C’est aussi tout cela notre travail. Idem pour les sièges.» Les équipes peuvent ainsi avoir de très longues discussions ou réunions sur tel ou tel aspect du véhicule, pour des éléments qui ne sauteront pas forcément aux yeux des utilisateurs mais auront exigé des heures et des heures de mise au point. On pense ainsi à l’ancien slogan de la publicité « Vous n’imaginez pas tout ce que Citroën peut faire pour vous », et quelques dizaines de kilomètre partagés avec les équipes de la marque permettent de comprendre à quel point celui-ci est proche de la réalité…tout en s’appliquant bien sûr aux autres constructeurs. D’ailleurs, mon équipier du jour a notamment œuvré sur le nouvel Opel Grandland, qui repose sur la même plateforme Stellantis STLA medium que le C5 Aircross : « nous sommes parvenus à définir deux modèles au caractère très différent alors même que la base technique est commune, et c’est un des aspects les plus intéressants du boulot.»
Bouche cousue
Sans surprise, le C5 Aircross reçoit les suspensions à butées hydrauliques progressives. La marque précise que l’on retrouve à l’avant deux butées progressives par amortisseur, une pour la compression et l'autre pour la détente : « contrairement à une butée mécanique dans un amortisseur conventionnel – qui absorbe l'énergie et réduit le confort en en libérant une partie sous forme de choc – la butée hydraulique progressive absorbe et dissipe cette énergie. » A l’arrière, la version hybride qui a fait l’objet de notre essai se contente d’une suspension dont la butée progressive ne fonctionne qu’en détente. Les petites routes de l’arrière-pays rennais, parcourues à train de sénateur, laissent entrevoir une précision de conduite en progrès, avec semble-t-il un amortissement au caractère un peu moins « chewing-gumesque » que précédemment. Mais répétons qu’il ne s’agissait que de modèles de présérie, et que ces premières impressions très parcellaires resteront à confirmer lors de nos premiers essais, prévus en septembre.

De fait, n’espérez pas lire ici un compte-rendu d’essai classique. Citroën a été clair sur ce point en nous adressant cette invitation: « Expression d’un premier ressenti global possible mais pas de communication sur l’essai en tant que tel. » Motus...ou presque! J’ai réalisé le parcours au volant de la version hybride 145 ch, qui devrait représenter une assez nette majorité des ventes du modèle. La gamme comprend aussi une motorisation hybride rechargeable 195 ch, pour laquelle Citroën fait miroiter une autonome de l’ordre d’une centaine de kilomètres en circulation urbaine (batterie 21 kWh), ainsi qu’une déclinaison 100% électrique avec deux batteries différentes. Accouplée à un moteur développant 210 ch, celle de 73 kWh offre une autonomie maximale de 520 km, tandis que son homologue de 97 kWh, associée à un bloc 230 ch, est censée pouvoir propulser l’auto sur 680 km. Vous retrouverez toutes les informations détaillées, en photo et vidéo, dans le sujet de présentation réalisé par mon collègue Alexandre Bataille.

Long de 4,66 m (+15 cm), le nouveau C5 Aircross s’allonge de 15 cm par rapport à celui qu’il remplace. Son empattement s’étire de 6 cm, (2,78 m.), ce qui profite directement aux passagers installés à l’arrière. Le tout forme une voiture imposante, dont personne n’attendra de performances ébouriffantes quand c’est le moteur d’entrée de gamme qui s’ébroue sous le capot. Le bloc 1.2 fait preuve d’un silence de fonctionnement assez remarquable, qu’accompagne juste un petit sifflement électrique lui conférant une note « techno » assez réussie.
Loft story

Mais la vérité est ailleurs, avec un habitacle particulièrement lumineux quand il est éclairé par le toit vitré panoramique de grande taille (1,07 x 72 cm). Au centre de ce cocon trône une dalle multimédia dont Citroën précise qu’il s’agit du « plus écran central tactile HD jamais proposé au sein de Stellantis ». Celle-ci participe pleinement de la montée en gamme d’un C5 Aircross à l’atmosphère valorisante, où le soin apporté au détail se retrouve même dans les chevrons composant le revêtement de la commande rotative de l’écran, au bas de la console centrale. Des chevrons qui forment aussi la trame laquée du bas de la console centrale, et ornent également la surface de la station d’accueil permettant la recharge sans fil du téléphone.

Toujours au chapitre des nouvelles technologies, notons que le C5 Aircross est en mesure de proposer une conduite autonome de niveau 2 avec changement de file semi-automatique, à laquelle s’ajoutent une alerte de trafic arrière et une détection étendue des angles morts (portée maximale de 75 mètres). A signaler aussi, un (vilain) cube surplombant la colonne de direction et abritant une caméra de surveillance du conducteur : « une caméra surveille en permanence les yeux du conducteur et une autre la trajectoire de la voiture, notamment si elle dévie de sa ligne de circulation. Lorsqu’un risque est détecté, un signal sonore et lumineux est déclenché. », précise Citroën. On voyage donc sous bonne garde !
Production en circuit (presque) court

Après les lancements des C3, C3 Aircross et les restylages des C4 et Ami, Citroën aura donc avec le C5 Aircross achevé renouvellement de sa gamme en moins de deux ans. Mais le dernier venu présente un atout supplémentaire : celui d’être fabriqué en France, au sein d’une usine de Rennes profondément modernisée au cours des quatre dernières années et à l’empreinte carbone réduite. Citroën se targue ainsi d’y avoir réduit de 60% la part de kW par voiture, avec le concours notable d’une chaufferie alimentée par biomasse (le gaz est remplacé par de l’eau chauffée au bois) et d’installations photovoltaïques. De même, tous les assemblages complexes sont réalisés dans un périmètre de moins de 100 km autour de l’usine – les projecteurs viennent par exemple de l’usine Valeo d’Angers – tandis que les pare-chocs sont fabriqués sur place.

Un gros effort de logistique est également réalisé, avec une flotte d’une quarantaine de camions prêts à livrer directement les voitures au réseau. L’usine a produit 69 000 voitures l’an dernier, et espère rapidement franchir le cap des 100 000 avec le nouveau modèle. Un objectif d’autant plus réaliste que Citroën positionnera son SUV familial dans la fourchette basse des tarifs de la catégorie, avec un premier prix qui devrait osciller autour des 35 000 €, sachant que la structure de gamme et les tarifs seront officialisés dans les jours qui viennent. Le « made in France » bouge encore, et c’est la première bonne nouvelle accompagnant le lancement de ce C5 Aircross.



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