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Nos ministres demandent à l’Europe de « lisser les objectifs sur plusieurs années »

Dans Economie / Politique / Industrie

Julien Bertaux

Trois de nos ministres demandent à la Présidente de la Commission européenne de « prendre ses responsabilités » et dénoncent une « double peine » pour l’industrie automobile.

Nos ministres demandent à l’Europe de « lisser les objectifs sur plusieurs années »
La présidente de l'Union européenne va-t-elle entendre nos élus ? (Crédit photo : MaxPPP)

Ils se sont fendus d’une tribune dans Les Échos vendredi dernier. Marc Ferracci (Ministre chargé de l’Industrie et de l’Energie), Agnes Pannier-Runacher (Ministre de la Transition écologique) et Benjamin Haddad (Ministre délégué, charge de l’Europe) se sont adressés à Ursula Von der Leyen au sujet des contraintes environnementales liées à l’industrie automobile.

Ils indiquent tout d’abord que l’industrie automobile a pris du retard, « faute de pouvoir soutenir autant que les États-Unis ou la Chine l’achat de véhicules électriques européens par les ménages ». Si la France a durci les règles pour obtenir le bonus, l’Allemagne a été plus radical en supprimant les aides fin 2023.

Pour nos politiques, « cette faible demande impose une "double peine" car la réglementation européenne prévoit des amendes si la trajectoire n’est pas respectée. Nos constructeurs sont donc exposés jusqu’à 15 milliards d’euros de pénalités en 2025, alors qu’ils ne sont en rien responsables de la baisse de la demande en véhicules électriques. »

En fin de semaine dernière, le groupe Volkswagen évoquait une possible amende de 1,5 milliard, faute de répondre à la norme CAFE. Quant au président de l’ACEA, Luca de Meo, il évoquait également un montant de l’ordre de 10 à 15 milliards d’euros. À l’inverse, BMW a précisé qu’il répondra favorablement aux contraintes de la CAFE.

Une bouteille à la mer ?

Pour nos ministres, l’industrie est confrontée à « deux mauvaises options ». La première consiste à se diriger vers des constructeurs produisant uniquement des voitures électriques comme Tesla pour leur acheter des « crédits d’émission ». L’autre solution serait de vendre moins de véhicules thermiques, avec le risque de licenciement qui en découlerait.

Au final, « l’application stricte d’une réglementation dépassée par la conjoncture, qui aboutirait à transférer plusieurs milliards d’euros aux constructeurs chinois qui ont conquis leurs parts de marché par des pratiques déloyales, ou à Tesla, serait à nos yeux une grave erreur politique ».

On ne peut que se soutenir la démarche de nos ministres, mais il n’est pas certain qu’ils seront entendus par notre boss de l’Union européenne.

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