Nissan Micra 1.6 C+C vs Peugeot 207 CC VTi 120 : deux petits cabrios tout-temps, dès 2 800 €
Avec leur toit dur rétractable, ces deux citadines stylées se montrent agréables en été comme en hiver, tandis que bien motorisées, elles ne craignent pas l’autoroute. Et on les trouve à prix très doux. Mais laquelle choisir ?
Très à la mode dans les années 2000, les coupés-cabriolets se sont déclinés dans presque toutes les catégories, y compris les citadines. Peugeot a défriché le terrain avec sa 206 CC en 2000, puis conforté ses positions avec la 207 CC. Mais la concurrence a réagi, surtout au Japon, qui nous a livré une très décalée Micra C+C, au style fort, contrairement à celui de la Mitsubishi Colt CZC par exemple.
La Peugeot et la Nissan existent avec des motorisations exactement rivales, un 1,6 l atmosphérique essence développant 110 ch dans la japonaise et 120 ch dans la française. Ces deux petites permettent de rouler en plein air l’été, de profiter d’un cockpit douillet l’hiver et d’affronter sans complexes l’autoroute.
Les forces en présence
Nissan Micra C+C 1.6 (2005-2009) : cabriolet 2 portes, 4 cylindres en ligne, 1,6 l atmo, 110 ch, 1 250 kg, 190 km/h, à partir de 2 800 €.
Peugeot 207 CC 1.6 VTi (2007-2014) : cabriolet 2 portes, 4 cylindres en ligne, 1,6 l atmo, 120 ch, 1 352 kg, 200 km/h, à partir de 2 800 €.
Présentation : charme vs dynamisme
Si la Nissan Micra de première génération, lancée en 1982, se signalait par un design moderne mais peu charmeur, cela a changé dix ans plus tard, avec sa remplaçante au look un tantinet rétro. A celle-ci succède en 2002 la Micra de type K12 au design bien plus fort. Elle cherche à créer le coup de cœur avec son look réussi de gros insecte issu d’un manga. Pas néo-rétro comme la Mini qui a forcément eu une influence, elle regorge pourtant de caractère.
Techniquement, la japonaise inaugure la plateforme, codéveloppée par Renault et Nissan, qui servira notamment aux Clio III et IV. C’est donc une auto très moderne, qui rencontre un joli succès initial. En juin 2005, elle se décline en C+C, pour Coupé + Cabriolet, une formule mise à la mode par la 206 CC. Contrairement à la Peugeot, la Nissan profite d’un toit vitré et dont le fonctionnement est entièrement automatique, verrouillage compris.
Etirée de 9 cm face à la Micra fermée, mais également abaissée de 1,1 cm et dotée d’un pare-brise plus incliné, la C+C a bénéficié d’une étude soignée. Elle comporte aussi un coffre spacieux, variant de 255 l à 455 l (suivant que le toit est replié ou déployé), mais les places arrière sont réduites à presque rien.
Deux moteurs sont proposés, un 1,4 l de 88 ch et un 1,6 l CR16DE de 110 ch qui semble préférable car la petite s’alourdit de plus de 200 kg en perdant son toit ! Avec le gros bloc, elle pointe tout de même à 190 km/h, passant de 0 à 100 km/h en 10,6 s. Suffisant ! Deux finitions sont proposées.
Facturée 17 900 € (21 700 € actuels selon l'Insee), la Spicy inclut la clim manuelle, la radio-CD, les jantes alu, les antibrouillards ou encore l’ordinateur de bord. A 19 500 €, la Tekna ajoute la clim auto, les jantes de 16, la sellerie mi-cuir ou encore le chargeur de CD. En 2006, une série spéciale Lolita Lempicka est lancée, sur la base de la Tekna, agrémentée d’une sellerie tout cuir (20 400 €), sans oublier une Marie-Claire (Spicy + clim) et une Elégance (Tekna + Alcantara, version permanente) mais, curieusement, les ventes ne décollent pas. La Micra C+C est retirée en avril 2009, produite à environ 30 000 unités chez le carrosserie allemand Karmann.
Peugeot a tiré le gros lot avec la 206. Enorme succès dès son lancement en 1998, elle se décline en coupé-cabriolet dès 2000. Encore un hit ! Aussi, pour remplacer la 206, le sochalien ne prend-il pas trop de risques.
Pour la 207, dévoilée en 2006, l’équipe de designers chapeautée par Gérard Welter en reprend le thème esthétique et l’actualise plus adroitement qu’on ne le pense. La calandre béante et les projecteurs très étirés confèrent à l’auto un air plus agressif, jugé caricatural par certains, mais d’autres détails originaux apparaissent, comme les passages de roue à pan coupé. La 207, tout comme la 206, se décline en coupé-cabriolet dit CC.
Celui-ci sort en 2007, et, contrairement à la 206 du même nom, il a été étudié et réalisé en interne, et non plus chez Heuliez. De plus, le toit est cette fois entièrement automatisé : plus d’intervention manuelle pour le déverrouillage. Il se déploie et se replie en 25 secondes, chose possible jusqu’à 10 km/h. Des progrès, mais on note que face à la 206, la 207 s’est nettement alourdie.
En effet, elle utilise la plateforme 2 inaugurée par la Citroën C3, bien plus mais également plus pesante. C’est pire sur la CC, dont les les renforts de structure imposés par la transformation en cabriolet, alourdissent le tout de 200 kg. Plusieurs moteurs sont proposés, le 1,6 l 16v à injection directe de 120 ch étant le plus abordable.
Malgré un poids de 1 352 kg, la 207 CC 1.6 16v frôle les 200 km/h et passe les 100 km/h en 9,8 s. Elle est proposée en trois finitions : Sport (radio CD, vitres et rétros électriques), Sport Pack (clim auto bizone, ESP, radio MP3, régulateur de vitesse) et Féline (cuir, chargeur CD, radar de recul). Les prix ? 18 450 € (21 700 € actuels selon l'Insee), 20 950 € et 22 800 € respectivement.
Par la suite, la 207 CC relativement peu évoluer. Restylée comme le reste de la gamme en 2009 (boucliers et feux revus), elle demeure au catalogue jusqu’en 2014, malgré l’apparition de la 208 en 2012. Quand la CC disparaît, elle a été produite à quelque 190 000 unités (joli score), et n’a pas de descendance : c’est la dernière Peugeot découvrable en date.
Fiabilité/entretien : plus fiables qu’on ne l’imagine
Apparue en 2005, la Micra C+C est apparue après que la version standard a globalement résolu ses multiples soucis électroniques. Contrairement au 1,2 l, le 1,6 l ne pose pas de problème de décalage de la distribution, toujours effectuée par chaîne. En revanche, on lui trouve quelques soucis d’assistance électrique de direction, et divers pépins électroniques mais sans gravité. Le toit se révèle globalement fiable, même si on ne tombe pas çà et là sur des avaries de capteur ou de joint d’étanchéité.
La 207 CC a connu plus de pépins de jeunesse, sans que cela ne tourne à la catastrophe. Des soucis de chaîne de distribution sont apparus, mais ont été résolus, tout comme les avaries de bobine d’allumage. Avec l’âge, divers capteurs moteur défectueux peuvent engendrer des dysfonctionnements, tandis que le toit fait des siennes. Suspectez, là aussi, des capteurs capricieux (un nettoyage suffit souvent à leur rendre leur superbe), des durits faiblardes et, plus rarement, une pompe hydraulique HS.
Avantage : Nissan. La Micra C+C pâtit de moins de petits soucis que la 207 CC, même si cela tend à s’équilibrer avec l’âge.
Vie à bord : astuces nippones vs chic français
La Micra bénéficie d’une présentation plutôt fraîche, décalée et avenante, complétée d’une finition convenable à ce niveau de gamme (plus par les assemblages que la qualité des plastiques). On l’a vu, l’équipement est intéressant dès l’entrée de gamme, qui inclut la clim. A l’avant, on trouve ses aises, et on apprécie la présence de nombreux rangements, notamment sous le siège avant droit, où se trouve un espace verrouillable. A l’arrière… Les places ne conviendront qu’à de petits enfants sur de courts trajets. Toit fermé, le pavillon vitré apporte une luminosité bien agréable, même si le panneau transparent demeure petit.
La Peugeot n’a rien à envier à la Nissan côté présentation. Ce serait même l’inverse car à son bord, on a l’impression de se trouver dans une voiture de la catégorie supérieure. En effet, l’ambiance est plus chic, surtout avec l’option cuir étendu au tableau de bord. En Féline, on dispose même d’une dotation luxueuse ! La sellerie apparaît également plus opulente et confortable. De plus, l’espace est supérieur en largeur, ce qui compense des rangements moins nombreux. On ne peut pas non plus bénéficier de toit vitré, un défaut qui s’oublie quand on est en mode cabriolet.
Avantage : Peugeot. Mieux présentée et plus richement dotée dans ses versions supérieures, la 207 prend le dessus malgré des aspects pratiques moins développés.
Sur la route : vive Micra, rassurante 207
Dans la Micra, le volant ne se règle qu’en hauteur. On obtient tout de même une bonne position de conduite, complétée par un siège adroitement dessiné et une ergonomie claire. Le moteur, doux et souple, révèle toutefois le meilleur passé 4 000 tr/min. Et, honnêtement, il donne le change. Vif et performant, il confère à la Micra de bonnes performances.
La boîte, agréable à manier, le seconde bien. Si le pare-brise un peu tremblant sur les aspérités trahit une coque qui travaille, la tenue de route demeure saine et sans surprise, mais pas sportive. L’auto prend un peu de roulis, mais, revers de la médaille, préserve un confort de roulement très convenable. Toit fermé, la Micra est reposante, tant qu’on ne sollicite pas exagérément son moteur qui devient alors bruyant.
A bord de la 207 CC, on profite d’un volant réglable en hauteur et en profondeur. Parfaitement installé, on apprécie le siège fort plaisant, moins l’ergonomie compliquée de la console centrale. Souple, le moteur ne manque ensuite pas de bonne volonté, mais on sent que le poids le handicape, plus que dans la Micra. Conséquence, il apparaît moins vif et les performances un peu moins bonnes, malgré la puissance supérieure.
La commande de boîte se révèle un moins fluide que celle de la Micra. Côté châssis, la 207 se montre plus rigoureuse et sûre que la Micra, trop peut-être car l’agilité n’est pas son fort. Mais sa précision apparaît supérieure, tout comme le confort prodigué par la suspension. Toit relevé, la Peugeot semble davantage isolée des bruits aérodynamiques, mais pas de son moteur à haut régime.
Avantage : égalité. La Micra, plus vive et performante, se montre plus fun que la 207. Mais celle-ci compense par un comportement et un confort supérieurs.
Budget : elles se marquent à la culotte
La Micra 1.6 C+C se déniche dès 2 800 € en bon état, mais en affichant certes plus de 200 000 km. A 4 500 €, on accède à des autos avoisinant les 100 000 km, les exemplaires les plus beaux ne dépassant pas 6 000 €. Quant à la consommation, elle se révèle plutôt modérée, tournant autour de 6,5 l-7,0 l/100 km.
Tarifs très similaires pour la 207 1.6 VTi CC, qui débute, elle aussi, à 2 800 € en bon état autour de 200 000 km. Tout comme la Nissan, les exemplaires tombant vers les 100 000 km s’affichent à environ 4 500 €, mais en finition de base. Ensuite, les prix montent plus haut car on trouve des 207 plus récentes et moins kilométrées que les Micra : 13 000 € pour une auto de 2013 à 20 000 km. La consommation s’établit entre 7,0 l et 7,5 l/100 km en moyenne.
Avantage : Nissan. La Micra emporte une courte victoire, car si elle n’est pas moins chère, elle se montre un peu moins gourmande et souvent mieux équipée.
Verdict : la Micra, plus amusante et frugale
Surprise, malgré sa conception plus ancienne, la Micra C+C prend le dessus, certes de peu. Pourquoi ? Parce qu’elle est plus légère, ce qui la rend plus alerte que la Peugeot, par ses performances et son comportement, mais aussi moins exigeante en carburant. Elle jouit aussi d’une fiabilité légèrement supérieure.
La Peugeot a beau contrer par sa présentation plus chic, sa tenue de route plus sûre et son confort supérieur, elle ne peut que s’incliner. Restent des considérations esthétiques, mais là, il ne nous appartient pas d’établir de hiérarchie.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Nissan |
Vie à bord | Peugeot |
Sur la route | Egalité |
Budget | Nissan |
Verdict | Nissan |
> Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Nissan Micra C+C et Peugeot 207 CC.
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