Mercedes-Benz SL R230 (2001 – 2008), le roadster technologique, dès 10 000 €
Hi-tech, puissant et luxueusement équipé, le roadster R230 incarne merveilleusement la découvrable de très haut de gamme, sans pour autant vous ruiner à l’achat en occasion. Reste à bien le choisir !
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Mercedes SL R230 est-elle collectionnable ?
Fut un temps où les roadsters SL séduisaient par leur esthétique. Le R230 est le dernier de ce genre, du moins jusqu'à son restylage malheureux de 2008. Les suivants, y compris l'actuel, ne sauront recouvrer cette association d'élégance, de finesse et de sobriété qui n'exclut pas un fort caractère ! Par ailleurs, le R230 s'équipe encore de bon gros moteurs atmos, et présente déjà des caractéristiques de sécurité, de confort et de performances actuelles. En somme, il commence à se parer d'un charme vintage sans renoncer aux agréments de la modernité.
On a souvent tendance à considérer la 300 SL Papillon de 1954 comme l’ancêtre des roadsters Mercedes de l’après-guerre. C’est une erreur, car il s’agissait là d’une pure voiture de course transformé en modèle de tourisme pour des raisons commerciales non prévues au début de sa conception. De plus, la 300 SL n'existait initialement qu'en coupé, signalé par d'extraordinaires portes s'ouvrant vers lehaut.
Celle qui peut marquer le début des SL telles que nous les connaissons, c’est la 190 SL de 1955, qui, si elle s’inspirait esthétiquement de la 300 SL, n’avait pas grand-chose de sportif, préférant le confort et le raffinement. Elle dérivait de la berline 180 « Ponton », et à son image, ses descendantes se baseront presque toutes sur la familiale moyenne de l’étoile à leur époque. Ainsi des Pagode, R107 et R129.
La R230 qui nous préoccupe ici ? Pas tout à fait. Présentée à l’été 2001, cette découvrable de luxe, un peu à l’image de la R107, inaugure des éléments qui se répandront ensuite au sein de Mercedes. Par exemple, les freins SBC (Sensotronic Brake Control), à commande électronique et non plus hydraulique. Une première mondiale ! Ils se retrouveront bien sur la Classe E W211, présentée… en 2002. La SL bénéficie aussi de raffinements tels que l’ESP, la suspension active ABC, ou encore l'amplificateur de freinage.
Pour ce qui constitue réellement une voiture, notons ses trains roulants recourant très largement à l’aluminium, et dotés d’épures raffinées : bras superposés à l’avant, essieu multibras à l’arrière. Le tout s’installe dans une nouvelle plateforme, habillée d’une carrosserie inédite, due à Steve Martin, sous la direction de Bruno Sacco. Dynamique et relativement fine, elle séduit par sa modernité et son élégance, un tour de force sachant qu’elle abrite un toit dur rétractable (comme sur la Lexus SC430), qui se replie et se déploie en 16 s. Le tout, en soignant particulièrement l’aérodynamique, le Cx ressortant à 0.29 toit levé ou 0.32 en mode plein air.
Sous le capot, on trouve initialement une vieille connaissance, le V8 5,0 l M113, atmosphérique mais doté de 3 soupapes par cylindre. Développant 306 ch, il s’associe uniquement à une boîte auto à 5 rapports, et permet à la SL 500 de franchir les 1 000 m en moins de 27 s, malgré les 1 845 kg qu’elle pèse… Le prix ? Il est stratosphérique : 698 534 F, soit 146 900 € actuels selon l’Insee. La Mercedes offre de série le cuir, la clim bizone, le GPS, le lecteur CD ou encore les projecteurs au xénon. Pas mal, mais les accessoires sympas tels que la hifi Bose, les sièges multicontours, ou encore le radar interdistance couplé au régulateur de vitesse demeurent en supplément.
En fin d’année apparaît la version sportive 55 AMG. Motorisée par un V8 5,4 l à compresseur produisant 476 ch, elle atteint les 100 km/h en 4,7 s malgré ses 1 955 kg. Les trains roulants affermis s’accompagnent de jantes majorées à 18 pouces, sans renoncer au système ABC. Le prix frôle le surréaliste : 908 500 F (191 100 € selon l’Insee). En 2002, c’est l’inverse, la gamme SL se déploie vers le bas avec la 350, au V6 M112 3,7 l offrant 245 ch.
S’en tenant à 1 680 kg, elle n’accélère pas tellement fort que la 500, avec un 0 à 100 km/h effectué en 7,2 s, tandis que le prix chute à 84 350 € (114 200 € actuels). Cela dit, elle perd le système ABC, le GPS et les xénons. En 2003 apparaît la SL600, dotée d’un V12 M275 5,5 l biturbo de 500 ch, suivie en 2004 de monstrueuse SL 65 AMG, au V12 6,0 l biturbo. 612 ch, 1 000 Nm de couple (!), pour un 0 à 100 km/h en 4,2 s… Une vraie brute !
En 2006, la SL R230 bénéficie d’un léger restylage (calandre, jantes). Techniquement, la suspension ABC se voit optimisée, mais moins que les moteurs. Le V6 de la 350, renouvelé (c’est un M272 désormais), chute à 3,5 l mais produit 272 ch, s’équipant de 24 soupapes contre 18 précédemment.
Les performances progressent et la consommation baisse. Des remarques valables pour le nouveau V8 M273 de la 500 : 5,5 l, 32 soupapes, 388 ch. Ces deux blocs s’attèlent désormais à une boîte auto à 7 rapports. Le V8 M113 de la 55 AMG et le V12 M275 de la 600 passent simplement à 517 ch, tandis que la SL 65 AMG reste à 612 ch. Tous ces moteurs conservent la boîte 5 automatique.
En 2008, la SL R230 subit une profonde mise à niveau, où il change de look, méritant un traitement séparé.
Combien ça coûte ?
A 10 000 €, on trouve des SL 500 en bel état même si elles frôlent les 300 000 km, alors qu’à 13 000 €, elles n’en affichent plus que 250 000. A ce montant, on déniche des 350 un peu moins kilométrées. A 15 000 €, les kilométrages chutent à 150 000 environ, alors qu’à 18 000 €, on s’offre une auto, en 350 ou 500, de moins de 100 000 km.
A 25 000 €, on repart avec un exemplaire de 50 000 km. Les 600 et 55 AMG débutent à 32 000 €, et les 65 à 50 000 €, à plus de 150 000 km. Les phases 2 réclament environ 4 000 € supplémentaires. Des montants sujets à variations en fonction des options.
Quelle version choisir ?
A moins de 20 000 €, autant opter pour une 500, plus puissante et équipée. Cela dit, si on cherche avant tout à limiter les dépenses, une 350 d’avant restylage sera plus intéressante, car plus fiable et simple à entretenir. Si on a le budget, une 55 AMG constitue un bon compromis, étant un peu moins chère à entretenir que les 600 et 65 AMG, en raison de leur V12.
Les versions collector
Toutes, dès qu’elles sont en parfait état d’origine et peu kilométrées (moins de 50 000 km). Cela dit, les versions V12 le sont encore plus, surtout la 65 AMG, dont le tarif en état collection dépasse déjà les 80 000 €…
Que surveiller ?
Voiture très complexe techniquement, la Mercedes SL se montre fiable à condition d’être bien entretenue, ce qui peut coûter très cher. A surveiller en priorité, la suspension ABC, sujette à des fuites. La voiture doit se lever sans faiblir et de façon uniforme aux quatre roues. Sinon, chaque jambe du système coûte 1 000 € au bas mot, sans compter la main d’œuvre. La vanne principale du dispositif est aussi un point sensible. Toute opération nécessite une réinitialisation, passant par l’usage d’un logiciel Mercedes.
Mécaniquement, les V6 et V8 des 350 et 500 initiales connaissent des faiblesses. La chaîne de distribution se détend parfois, ce qui suppose de la changer, une opération très longue. Sur la 350 à moteur M272, on note aussi une usure prématurée du pignon d’arbre d’équilibrage.
De son côté, le freinage SBC a dû défaillir sur à peu près tous les exemplaires, et être rectifié chez Mercedes sous garantie. Vérifiez que cela a été fait.
Sur la 55 AMG, le compresseur a sa propre vis de purge, à ôter en cas de changement de liquide de refroidissement. Sinon, il va surchauffer à la longue. Les V12 ne souffrent pas de tare particulière, mais la facture pique quand il faut changer les… 24 bougies !
Pour sa part, la boîte auto doit être vidangée tous les 60 000 km, et ses capteurs faiblissent assez régulièrement.
Le toit doit être inspecté, vu sa complexité, le calculateur gérant ses mouvements pouvant défaillir. Attention aussi à l’état de ses joints.
Dans l’habitacle, la finition vieillit très bien mais on relève des pépins électroniques, tandis que la pompe à vide de la centralisation n’est pas éternelle.
Au volant
Dans la SL 500, on est surpris par le luxe et le confort total. Le siège maintient impeccablement, et se règle électriquement, tout comme le volant. Les commandes s’avèrent relativement simples à comprendre, même s’il faut s’habituer au commodo unique actionnant les phares, les clignos et les essuie-glaces.
Dès qu’on roule, on est surpris par la douceur générale, entre le moteur onctueux, la suspension prévenante et la boîte changeant imperceptiblement de vitesse. Sur route, on exploite un peu mieux le V8 de 306 ch, au grondement lointain mais très agréable. Il procure d’excellentes performances, et ne rechigne pas à prendre des tours, se montrant disponible à tous les régimes. Cela dit, les chronos ne mettent pas la SL500 à l’abri d’une petite sportive moderne, telle qu’une Renault Clio IV RS…
La boîte, un peu lente et parfois sèche en conduite rapide, n’aide pas optimalement le V8. Heureusement, le comportement routier est excellent, précis, équilibré et prévisible. En mode Sport, on durcit la suspension, pour des réactions plus alertes de la voiture, même si celle-ci ne masque pas bien longtemps son poids. Néanmoins, elle communique correctement, même si la pédale de frein présente une sensation étrange, car elle ne s’affermit jamais. Cela n'empêche pas la SL500 de stopper court.
Cela dit, c’est en mode cruising, toit baissé et chauffage des sièges activé par un matin frais qu’elle se montre le plus agréable, dans le glou-glou de son V8. On pourra peut-être alors faire tomber la consommation sous les 14 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Mercedes-Benz SL R107 (1971 – 1989)
Comme la R230, la SL R107 a annoncé l’avenir de Mercedes. Non par sa technique mais son design, inaugurant la calandre et les projecteurs horizontaux, les feux arrière striés et les gouttières aérodynamiques. Très bien étudiée en matière de sécurité passive, la R107 plaît tout particulièrement aux USA, où elle fera un carton.
Initialement proposée avec un V8 3,5 l de 200 ch, elle gagnera en haut de gamme un V8 4,5 l, puis un 5,0 l et un 5,6 l (sauf en Europe pour ce dernier), sans oublier les 3,8 l et 4,2 l intermédiaires, ni le 2,8 l « premier prix », remplacé par un 3,0 l lors du gros restylage de 1985. 237 287 unités seront produites jusqu’en 1989 : sacré score ! A partir de 18 000 €.
Mercedes-Benz SL 500 (2001), la fiche technique
Moteur : 8 cylindres en V, 4 966 cm3
Alimentation : injection électronique
Suspension : jambes de force, 4 bras, ressorts pneumatiques, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts pneumatiques, barre antiroulis (AR)
Transmission : boîte 5 automatique, propulsion
Puissance : 306 ch à 5 600 tr/min
Couple : 460 Nm à 2 700 tr/min
Poids : 1 845 kg
Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
0 à 100 km/h : 6,3 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Mercedes SL R230, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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