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Mercedes-Benz 250 C-280 CE W114 (1968 – 1976), classique et moderne, dès 10 000 €

Dans Rétro / Youngtimer

Stéphane Schlesinger

Sous une ligne sobre et classique, ces coupés cachent des avancées technologiques importantes pour Mercedes, sans renoncer à la proverbiale qualité de fabrication typique de la marque. 

Mercedes-Benz 250 C-280 CE W114 (1968 – 1976), classique et moderne, dès 10 000 €

Les collectionnables, c’est quoi ?

Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !

Pourquoi la Mercedes 250 C-280 CE est-elle collectionnable ?

Associant look traditionnel et technologie moderne pour son époque, la Mercedes W114 propose un parfum très particulier, voire unique. Certes, elle est en collection depuis déjà un certain temps, mais sa cote est restée raisonnable, malgré ses qualités évidentes et l’agrément de ses 6-cylindres. Il est donc temps de se pencher sur cette élégante allemande, pas si courante en excellent état, avant que ses cours ne deviennent inabordables.

 

C’est une petite révolution qui a lieu chez  Mercedes quand est présentée la berline W114-115 en janvier 1968, dite "Strich acht" pour "/8", référence à son année de lancement. Incarnant l’entrée de gamme de la marque à l’étoile, elle introduit pourtant un important élément de modernité : une suspension arrière entièrement indépendante. Auparavant, le train arrière était de type « brisé », doté d’une seule articulation, côté pont, une solution héritée des années 30.

Grande pureté de lignes pour la Mercedes 250 C, ici à ses tous débuts fin 1968. Notez les vitres sans encadrement et l'absence de montant central.
Grande pureté de lignes pour la Mercedes 250 C, ici à ses tous débuts fin 1968. Notez les vitres sans encadrement et l'absence de montant central.

Désormais, il se compose de deux demi-arbres dotés de joints homocinétiques à chaque extrémité, ce qui garantit une bien meilleure géométrie ! Cette avancée s’installe dans une toute nouvelle coque, dotée de zones à déformation programmée, selon l’invention de Béla Barényi, le tout s’habillant d’une carrosserie sobre largement due au designer français Paul Bracq. Celle-ci conserve les projecteurs verticaux caractéristiques des productions Mercedes, mais ce sera la dernière !

En novembre 1968 apparaît le coupé 250 C, doté d’un 6-cylindres 2,5 l à deux carburateurs, développant 130 ch. Plus intéressant, quelques semaines plus tard, ce bloc inaugure chez le constructeur une injection Bosch D-Jetronic, un des premiers systèmes électroniques au monde ! Cette fois, la puissance s’établit à 150 ch, pour une vitesse maxi de 190 km/h. Ce moteur s’associe à une boîte 4, manuelle ou automatique. Le prix est évidemment élevé : 30 500 F quand le coupé 250 CE est commercialisé en 1969, soit 38 400 € actuels. En 1972, le bloc 2,5 l est remplacé par deux 2,8 l.

En 1969, la 250 CE est la première Mercedes à se doter d'une injection électronique.
En 1969, la 250 CE est la première Mercedes à se doter d'une injection électronique.

Un 2 778 cm3 simple arbre de 130 ch, toujours à carbus, s’installe dans la 250 C, alors que la 250 CE cède la place aux 280 C (2 746 cm3 double arbre, 160 ch) et 280 CE (185 ch). Cette dernière pointe à 200 km/h, alors que ces moteurs peuvent s’atteler à une boîte manuelle à cinq rapports. En septembre 1973, les W114-115 sont restylées : gouttières antiprojection, feux arrière striés, rétros extérieurs réglables de l’intérieur, calandre moins haute et plus large, parechocs revus, retrait du cerclo-avertisseur au profit d’un nouveau volant… Techniquement, il n’y a, en revanche, pas d’évolution notable. Le coupé Mercedes W114 termine sa carrière en août 1976, produit à environ 67 000 unités.

En septembre 1973, la Mercedes coupé W114 est modifiée : parechocs simples portant la plaque d'immatriculation, gros rétros, calandre moins haute et plus large...
En septembre 1973, la Mercedes coupé W114 est modifiée : parechocs simples portant la plaque d'immatriculation, gros rétros, calandre moins haute et plus large...

Combien ça coûte ?

Un coupé 250 C/CE sain se déniche dès 10 000 €, alors qu’il faut compter 15 000 € pour accéder à un 280. Pour des autos vraiment impeccables et bien optionnées, n’hésitez pas à rajouter 5 000 €, tant toute réparation s’avère chère sur ces autos.

En septembre 1973, à l'arrière, la Mercedes W114 reçoit des feux striés anti-salissures, sur le modèle des ceux des roadsters SL et berlines W116.
En septembre 1973, à l'arrière, la Mercedes W114 reçoit des feux striés anti-salissures, sur le modèle des ceux des roadsters SL et berlines W116.

Quelle version choisir ?

La plus désirable sera la 280 CE, en raison de ses performances, mais la 250 CE, moins chère et déjà rapide, réalise un bon compromis.

Par sa rareté, la 280 CE pré-restylage est la plus recherchée des Mercedes W114 coupé.
Par sa rareté, la 280 CE pré-restylage est la plus recherchée des Mercedes W114 coupé.

Les versions collector

Tous ces coupés sont collector, à condition de se trouver en parfait état. Surtout les 280 d’avant restylage, de par leur rareté (produits durant un an seulement).

Mécanique extrêmement robuste pour les coupés Mercedes W114, ici le 2,8 l de la 250 C en 1972. Mais la rouille peut faire des ravages !
Mécanique extrêmement robuste pour les coupés Mercedes W114, ici le 2,8 l de la 250 C en 1972. Mais la rouille peut faire des ravages !

Que surveiller ?

Soigneusement mis au point et rigoureusement construits, ces coupés se révèlent très, très robustes d’un point de vue mécanique. Ils se contentent de vérifications classiques (fumées à l’échappement, fuites), et d’une surveillance des chaînes de distribution passé 100 000 km. La boîte auto demande à être vidangée régulièrement pour durer longtemps, et les carburateurs Zenith s’avèrent difficiles à régler. Dans l’habitacle, la montre tombe régulièrement en panne, la coiffe du tableau de bord se craquèle et surtout, le ventilateur de chauffage s’avère extrêmement difficile à changer. Rien de très méchant.

En revanche, la rouille peut faire des dégâts considérables : tours de projecteurs, bas de caisse, planchers, ailes et passages de roue sont des points particulièrement sensibles : c’est là la principale cause de disparition de ces Mercedes. Dommage, car en réseau, on trouve presque tout ce qu’il faut pour les entretenir et les réparer, mais au prix fort, bien entendu.

 

Sur la route

Même avec le moteur de 130 ch, la Mercedes W114 coupé se révèle vive sur route, en plus d'offrir un excellent comportement routier.
Même avec le moteur de 130 ch, la Mercedes W114 coupé se révèle vive sur route, en plus d'offrir un excellent comportement routier.

Sobre et élégante, la Mercedes 250 C 2,8 l évite tout excès esthétique. Rien à voir avec les Mercedes actuelles ! Dans l’habitacle, on découvre une fabrication solide et une présentation à l’aune de l’extérieur, raffinée sans trop en faire. Parements en bois discrets, touches de chromes savamment distribuées… Cette ambiance sixties a plus de charme que celle des Mercedes suivantes, très plastique !

Ambiance sobre et raffinée dans le coupé Mercedes W114, mais le compte-tours brille par son absence.
Ambiance sobre et raffinée dans le coupé Mercedes W114, mais le compte-tours brille par son absence.

Seulement, elle se distingue peu de celle de la berline. Le siège, ferme, se montre plutôt confortable, et malgré le grand volant, la position de conduite est bonne. Le moteur, plutôt musical, présente une souplesse de tous les instants, et garantit d’excellentes reprises à mi-régime, et plus encore quand le kick-down entre en action ! Plus haut dans les tours, il adopte une sonorité agréablement métallique, tandis que la boîte auto à 4 rapports, plutôt vive, le seconde bien.

La boîte auto Mercedes compte déjà 4 rapports, et si elle est vive, elle manque un peu de douceur.
La boîte auto Mercedes compte déjà 4 rapports, et si elle est vive, elle manque un peu de douceur.

Consistant, le volant assisté commande un train avant précis, secondé par une poupe bien tenue. La Mercedes affiche une excellente tenue de route, du moins sur le sec, et les freins à quatre disques assurent des décélérations étonnamment actuelles ! Mieux, la suspension absorbe efficacement les aspérités, et le niveau sonore demeure contenu. En clair, voici un coupé sixties aux prestations encore modernes, capable de vous emmener sur de longs voyages sans vous fatiguer. A ceci près qu’il avale ses 14 l/100 km…

 

L’alternative youngtimer

Mercedes 280/300/320 CE C124 (1987 – 1995)

Lancé en 1987, le coupé Mercedes 300 CE séduit par sa grande pureté et annonce les bas de caisse qui seront montés sur les autres modèles dès 1988.
Lancé en 1987, le coupé Mercedes 300 CE séduit par sa grande pureté et annonce les bas de caisse qui seront montés sur les autres modèles dès 1988.

Sorte de 190 géante, la Mercedes W124 apparaît en 1984 mais attend 1987 pour se décliner en coupé. Vu son élégance saisissante, cela valait le coup d’attendre ! Sous le capot, la 300 CE, c’est son nom, ne reçoit qu’un 3,0 l de 188 ch. Légèrement restylée fin 1988, elle reçoit en 1989 une culasse à 24 soupapes, portant la puissance à 220 ch (300 CE 24), puis une boîte auto à non plus 4 mais 5 rapports en 1990. Une deuxième refonte, légère elle aussi, intervient en 1993, signalée par un capot descendant entre les projecteurs. Sous celui-ci, on trouve un 2,8 l de 193 ainsi qu’un 3,2 l de 220 ch, mais la qualité globale accuse une légère baisse. A partir de 7 000 €.

Les jantes alliage de style Barock ont peut-être moins de charme que les enjoliveurs peints livrés d'origine sur les Mercedes coupé W114, ici en 1974.
Les jantes alliage de style Barock ont peut-être moins de charme que les enjoliveurs peints livrés d'origine sur les Mercedes coupé W114, ici en 1974.

Mercedes-Benz 250 C (1972), la fiche technique

  • Moteur : 6 cylindres en ligne, 2 778 cm3
  • Alimentation : deux carburateurs Zenith
  • Suspension : doubles triangles, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV); bras obliques, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 4 ou 5 manuelle ou 4 automatique, propulsion
  • Puissance : 130 ch à 5 000 tr/min
  • Couple : 215 Nm à 3 200 tr/min
  • Poids : 1 395 kg
  • Vitesse maxi : 180 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 11,5 s (donnée constructeur)

> Pour trouver des petites annonces de coupés Mercedes, rendez-vous sur le site de La Centrale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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