Match fiabilité : Peugeot 3008 II vs Volkswagen Tiguan II
Julien Bertaux , mis à jour
Depuis près de sept ans, ces deux SUV se livrent une bataille féroce. Pour chacune des deux marques, ils se sont révélés être de beaux succès, les modèles sur le marché de l’occasion sont donc nombreux. Reconnus pour leurs qualités, ils ne sont pas non plus exempts de défaut côté fiabilité. Alors, lequel vous amènera à bon port sans souci ? Réponse dans ce match.
Ces deux SUV ont une histoire commune. Il s’agit pour tous les deux de la deuxième génération, ils sont sortis à quelques mois d’écart, en 2016, et visent la même clientèle. Appartenant à la catégorie des compacts, ils doivent répondre aux besoins d’une famille, être capable de parcourir de longues distances dans un bon confort tout en étant relativement à l’aise en ville.
Répondant à ces critères, ces deux modèles n’ont pas eu de mal à séduire. Mais ils ne l’ont pas fait de la même manière. Style fort et comportement routier dynamique pour le Peugeot, forme rassurante et aspects pratiques bien pensés pour le Volkswagen.
En effet, Peugeot s’est lâché en termes de style avec son 3008, et les chiffres de ventes lui ont donné raison. Un look plaisant que l’on retrouve à l’intérieur avec une planche de bord innovante lors de sa sortie en 2016. Bien équipé, habitable et profitant d’un grand coffre, il séduit sans mal les familles, mais aussi les entreprises qui voient en lui un véhicule d’image. De plus, il ravit les conducteurs grâce à une direction précise et un comportement routier de haut vol. Enfin, son large panel de moteur (essence, diesel, hybride rechargeable) achève de convaincre.
En face, Volkswagen n’a pas choisi la même stratégie. Comme à son habitude, la marque a préféré faire évoluer le premier opus en restant dans un style sage et rassurant. Un look qui est en accord avec la finition et la présentation intérieure, sérieuses. De plus, il profite de rangements nombreux et accueillants, d’un grand coffre et d’une belle habitabilité. Il se démarque également par une modularité plus poussée grâce à une banquette coulissante. S’il se montre moins « aiguisé » sur la route, il n’en demeure pas moins efficace. Enfin, comme le Sochalien, sa palette de motorisations est large avec plusieurs offres : essence, diesel et hybride rechargeable.
Conséquence logique de leur succès en neuf, ces deux modèles sont très répandus sur le marché de la seconde main. Il y a donc beaucoup de choix, d’autant que chaque constructeur a commercialisé de nombreuses versions. Enfin, la fourchette de prix est large.
Les forces en présence
Peugeot 3008 II |
Volkswagen Tiguan II |
||
Commercialisation |
Depuis octobre 2016 | Commercialisation | Depuis mai 2016 |
Les moteurs essence |
1.2 PureTech 130 ch 1.6 THP 165 ch 1.6 PureTech 180 ch1.6 Hybrid 180 ch 1.6 Hybrid 225 ch 1.6 Hybrid4 300 ch |
Les moteurs essence |
1.4 TSI 125 ch 1.5 TSI 130 ch 1.4 TSI 150 ch 1.5 TSI 150 ch 2.0 TSI 180 ch 2.0 TSI 190 ch 1.4 eHybrid 245 ch 2.0 TSI 320 ch |
Les moteurs diesel |
1.6 BlueHDi 100 ch 1.6 BlueHDi 120 ch 1.5 BlueHDi 130 ch 2.0 BlueHDi 150 ch 2.0 BlueHDi 180 ch |
Les moteurs diesel |
2.0 TDI 115 ch 2.0 TDI 150 ch 2.0 TDI 190 ch 2.0 TDI 200 ch 2.0 Bi-TDI 240 ch |
Les soucis récurrents de l’un et l’autre
Nous n’avons retenu que les soucis les plus graves. Précision utile : tous les modèles ne sont pas affectés par tous les soucis évoqués. Pour plus de détails, vous pouvez consulter les maxi-fiches respectives des deux modèles :
Maxi-fiche fiabilité du Peugeot 3008 II
Maxi-fiche fiabilité du Volkswagen Tiguan II
Peugeot 3008 II | Volkswagen Tiguan II | |
Les pannes lourdes ou immobilisantes |
- 1.2 Puretech 130. Cas pas si rares de casse moteur, pure et simple, à des kilométrages faibles (parfois moins de 20 000 km). La cause est parfois floue, mais les responsables les plus courantes sont les bougies, qui peuvent casser et tomber dans le cylindre. Peugeot prend en général en garantie sans discuter. - Distribution. Les cas sont un peu plus rares que pour les premiers modèles dotés de ce 1.2 130 ch, mais toujours de nombreux cas de courroie de distribution fragile, à remplacer, qui s'accompagne alors souvent d'une alerte de défaut de pression d'huile, sur les modèles fabriqués jusque fin 2017. Cela peut aller jusqu'à la casse moteur. Un rappel a eu lieu en janvier 2021. Attention, cette faiblesse touche aussi quelques 1.5 BlueHDI 130 (courroie bruyante), les témoignages sont de plus en plus nombreux. |
- Frein de parking. Les Tiguan « cloués au sol » sont heureusement peu nombreux. Cependant, il se peut que le système de frein à main grippe quelque peu. Plus grave, cette fonction « Autohold » peut parfois rester bloquée. - Batterie. Plusieurs utilisateurs se plaignent de la durée de vie de la batterie, jugée insuffisante. Elle peut se décharger jusqu’à ne plus assurer la fonction de démarrage. |
Les autres pannes ou faiblesses | - Boîte EAT8. Possibles à-coups entre les rapports 2 et 3, surtout au rétrogradage. - Boîte EAT6. Possible patinage important à froid, qui rentre dans l'ordre à chaud. -Trains roulants. Bruits dans le train avant (biellette de direction ou bras de suspension) et/ou le train arrière (coupelles de suspension) |
- Consommation d’huile. Rien de bien méchant, mais le 2.0 TDI de 150 ch semble un peu penché sur la boisson. Il convient de vérifier régulièrement le niveau et de compléter si nécessaire. - DSG7. Cette transmission peut se mettre en mode « dégradé » nécessitant un remplacement de la mécatronique. Mais certains cas sont plus graves puisqu’elle peut émettre des bruits de frottements ou de claquement, parfois même à de faibles kilométrages (environ 60 000 km). Il faut alors purement et simplement la remplacer. - Pompe à huile. Sur le bloc à essence 1.4 TSI de 150 ch, quelques utilisateurs se sont plaints de bruit de moteur au démarrage. Dans ce cas, la pompe à huile doit être changée. - Trains roulants. Le train avant peut se révéler bruyant au braquage. Les roulements et paliers des jambes de force sont alors en cause. Par ailleurs, plusieurs propriétaires se plaignent de grincements ou de claquements. Il faut alors graisser les biellettes de barre stabilisatrice ou les triangles. - Durite. Le problème n’est pas nouveau, mais il persiste. De l’amidon étant présent dans certains insonorisants et durites, les rongeurs s’en donnent à cœur joie. |
L’aspect extérieur | - Capot. Presque tous les propriétaires ont été confrontés à un capot qui se déforme et vibre à haute vitesse (au-dessus de 120 km/h), spécialement par fort vent latéral. Un correctif existe chez Peugeot mais n'est pas toujours efficace. - Ajustements de carrosserie. Les panneaux de carrosserie peuvent avoir été mal alignés en usine, spécialement à la jonction capot/calandre. - Feux de jour à LED. Ils peuvent "claquer" prématurément. - Coffre. Il peut rester bloqué, et plus rarement s'ouvrir seul. Un remplacement de la serrure est nécessaire. |
- Trappe à carburant. Certains propriétaires ont connu des soucis d’ouverture de cette trappe. Elle peut même rester coincée. |
L'aspect/finition intérieure | - Mobilier. Bruits et craquement au niveau de la planche de bord et des contreportes ne sont pas rares. - Sièges. La coque arrière des sièges conducteur et passager peut se déclipser, au moins jusqu'aux modèles 2018. - Planche de bord. L'insert au-dessus de la boîte à gant peut se déclipser, et les matériaux se déformer, voire se décoller. - Contreportes. Certains propriétaires signalent carrément un décollement des contreportes. |
- Bruit d’air. Des bruits d’air, notamment en provenance du pare-brise, perturbent certains utilisateurs. Cependant, il n’y a pas grand-chose à faire à ce niveau. |
Les dysfonctionnements électroniques/fonctions à bord | - Multimédia. Les bugs sont courants (écran noir, perte du GPS, du Bluetooth, lenteurs, blocage, système qui redémarre en roulant, perte de la fonction tactile). Il faut reprogrammer ou remplacer le bloc multimédia. - Verrouillage centralisé. Sur quelques modèles, il est capricieux. - Rétroviseurs. La fonction rabattage peut dysfonctionner, ou le miroir ne pas revenir en place après une marche arrière. - Stop and Start. Comme sur beaucoup de véhicules qui en sont dotés (presque tous en fait), le système peut ne pas se déclencher, de manière aléatoire. Le plus souvent, un remplacement de batterie est nécessaire pour retrouver un fonctionnement normal, si une reprogrammation n'est pas efficace. - Démarreur. Risque de mise en court-circuit pour les modèles jusqu'en septembre 2016 (voir chapitre rappels). |
- Aides à la conduite. Le Front Assist semble faire des siennes : freinage intempestif, mauvaise détection… Les utilisateurs s’en plaignent régulièrement. Le remplacement de la caméra ne résout rien, mais le système semble un peu sensible aux salissures. Quant à la lecture des panneaux, la vitesse indiquée n’est pas toujours la bonne. Ce problème est plutôt récurrent chez tous les constructeurs. - Système d’infodivertissement. Lenteurs, radio qui se coupe, déconnexion inopinée du smartphone… les soucis sont nombreux et variés et le réseau a semble-t-il du mal à les solutionner. Une mise à jour peut faire l’affaire, mais pas toujours. |
Le bilan
Le Peugeot 3008 s’incline dans ce match. En effet, les pannes lourdes sont plus graves que sur son concurrent allemand. De plus, les soucis électroniques sont plus nombreux, même si le Tiguan n’est pas non plus exempt de défauts dans ce domaine. Par ailleurs, la finition intérieure du français est moins soignée, avec un vieillissement plus rapide et des bruits de mobilier davantage présents. Enfin, ces deux SUV ont connu de nombreux rappels, et sur ce point, le Volkswagen fait encore défaut.
En plus des rappels, qu’il conviendra de vérifier avant l’achat, l’historique des factures et le bon suivi de l’entretien et de sa périodicité sont à prioriser.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération