Marché français : l'effondrement du luxe en quelques années
Même si un malus à 10 000,00 € n'est pas forcément un problème pour un acheteur d'une Lamborghini à 300 000 €, il reste symptomatique d'une tendance qui veut que la France soit une terre qui chasse le luxe. Et cela s'en ressent dans les ventes puisque le segment du luxe français est cinq fois inférieur à celui de l'Allemagne, et même plus petit que l'italien...
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le segment du luxe (qui est défini par un prix moyen égal ou supérieur à 80 000 €) s'est effondré en France en quelques années, et notamment depuis la crise de 2007. Il est aujourd'hui plus de deux fois plus petit qu'avant cette date fatidique, et la plupart des marques de grand luxe (Ferrari, Lamborghini, Aston Martin, Rolls-Royce, McLaren) se retrouvent avec des ventes relativement basses en comparaison des voisins européens.
Ainsi, selon nos confrères des Echos, il s'est vendu "cinq fois moins" de voitures de luxe (des marques suivantes : Ferrari, Aston Martin, McLaren, Bentley, Bugatti, Lamborghini, Rolls-Royce, Porsche et Maserati) qu'en Allemagne ou qu'au Royaume-Uni. Ce n'est pas vraiment une surprise dans la mesure où les Allemands et les Anglais achètent historiquement plus de ce type d'autos que les Français, mais la comparaison devient intéressante avec l'Italie puisque le marché français est même plus petit que son voisin transalpin (malgré la crise italienne, et le fait que l'Italie soit globalement un plus petit marché en valeur absolue) !
La Belgique, qui met pourtant en place depuis pas mal d'années des taxes très restrictives, vend bien mieux que la France : "En Belgique, petit marché mais paradis du luxe, on arrive à vendre 450 Maserati, avec seulement 4 concessions, contre 732 ventes en France", selon nos confrères. Pour placer les choses dans leur contexte, il y a, en France, une vingtaine de concessions Maserati...
Mais alors, pourquoi les Français n'achètent-ils plus de voitures de luxe ? Est-ce un problème purement financier ? Pas vraiment, puisqu'il y aura toujours des clients assez aisés pour le segment. Il faut plutôt y voir un souci avec les mentalités françaises, un pays où il n'est pas toujours très bon d'afficher sa réussite et/ou ses types de revenus. Ajoutez à cela le fait que toutes les grandes marques de luxe françaises ont disparu depuis longtemps (la culture automobile ayant forcément pris un coup en France) et vous obtenez un marché qui peine à atteindre 1,8 % de parts de marché.
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