Les véhicules apprennent à communiquer… pour gagner en sécurité
La voiture ne sera réellement autonome que lorsqu’elle pourra communiquer avec les autres véhicules et avec les infrastructures de gestion de la circulation. En effet, envoyer et recevoir des informations en temps réel permettra aux véhicules de prendre les bonnes décisions pour une sécurité routière optimale.
Aujourd’hui, les panneaux d’affichage routiers à messages variables ou une application comme Waze délivrent des avertissements sur les conditions de circulation. Mais demain, le véhicule autonome recevra et gérera lui-même des données sur l’état de la route et les obstacles qu’il sera susceptible de rencontrer. « Parler » et « écouter » en temps réel permettra à la voiture de prendre les bonnes décisions pour assurer une bien meilleure sécurité routière que celle que nous connaissons aujourd’hui et qui a pour limite la réactivité humaine face à un danger.
Réduire le nombre d’accidents occasionnant morts et blessés sur nos routes, tel est l’enjeu des solutions de communication dites « V2X » (« vehicle to anything » avec ses déclinaisons V2V pour véhicule à véhicule, V2I pour véhicule à infrastructure ou I2V pour infrastructure à véhicule). Deux technologies sont à même d’assurer cet objectif : ITS G5, une technologie Wi-Fi normalisée et adaptée à des mobiles à forte vitesse, ou la technologie des réseaux cellulaires 4G et 5G.
Ford lance le mouvement
Ford est l’un des tout premiers constructeurs à avoir annoncé la commercialisation prochaine de véhicules équipés de la fonctionnalité V2X. Lors du salon CES 2019 de Las Vegas, en janvier dernier, il a affirmé qu’il déploierait sa technologie C-V2X (C pour cellulaire) sur tous ses nouveaux modèles à partir de 2022, aux Etats-Unis. Il a invité d’autres constructeurs, les exploitants d’infrastructures et de voirie, ainsi que les organisations gouvernementales, à coopérer avec lui pour accélérer le développement de cette technologie.
Une autonomie encore sous supervision humaine
Un projet européen, baptisé Scoop et basé sur la technologie ITS G5, a aussi été lancé dès 2014. Dans ce cadre, un déploiement à grande échelle a eu lieu en France entre 2014 et 2018 (en Ile-de-France, sur l’A4, en Isère, et sur des rocades à Bordeaux et en Bretagne) avec 3 000 véhicules et sur 2 000 km de route, avec la participation des collectivités locales, des gestionnaires routiers, des constructeurs automobiles PSA et Renault, des universités et des centres de recherche. Cette solution est maintenant prête à être déployée et montre une indéniable réussite des partenaires ayant pris part à cette expérimentation.
Depuis, Renault et PSA ont vendu quelques dizaines de véhicules équipés de ce système à un petit nombre d’acheteurs volontaires, par exemple à des commerciaux ou des techniciens d’intervention qui utilisent fréquemment la voiture. Il fonctionne sous leur supervision car le véhicule autonome n’est pas près d’être opérationnel sur nos routes compte tenu des obstacles réglementaires et juridiques auxquels il se heurte. Les constructeurs qui l’avaient promis pour 2020 font marche arrière et ne donnent plus de date de commercialisation au grand public, du moins en ce qui concerne le véhicule totalement autonome (c’est-à-dire sans aucune surveillance humaine à bord du véhicule).
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