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Les tops/flops de la rédaction 2022 (1/14)

Dans Economie / Politique / Marché

Michel Holtz

La fin d’année est l’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétro. Chaque jour pendant cette période des fêtes, les journalistes de la rédaction de Caradisiac vous font part de leurs enthousiasmes et de leurs coups de griffes. Aujourd’hui, Michel Holtz, éditorialiste et chroniqueur, vous livre son top/flop 2022.

Les tops/flops de la rédaction 2022 (1/14)

Flop : la paralysie européenne

Pendant que les parlementaires des 27 votent pour l'interdiction totale des thermiques en 2035, les politiques européens s'écharpent et les industriels aussi.
Pendant que les parlementaires des 27 votent pour l'interdiction totale des thermiques en 2035, les politiques européens s'écharpent et les industriels aussi.

Les Américains résistent au Chinois ? Les Européens les laissent s’engouffrer. Les Américains ne décrètent pas l’électrique pour tous à une date précise ? Les Européens livrent même le jour fatidique : le 1er janvier 2035 et, depuis cette décision, sur le vieux continent, les industriels se déchirent et les politiques en font autant.

Pas question pourtant d’aller contre l’air du temps, de pleurer avec les nostalgiques du thermique que c’était bien mieux avant, que le « schlomp-schlomp-schlomp » d’un V8 c’est quand même bien mieux que le « zzzzzzzzzzzzz » de l’électrique. La décision prise à Bruxelles au mois de juin dernier est cohérente.

En revanche, ce qui l’est beaucoup moins, c'est qu’elle ne s’est pas accompagnée de la moindre décision économique. Le protectionnisme est un gros mot à Bruxelles, du moins un terme interdit dans l’Union qui applique à la lettre les accords de libre-échange de l’OMC. Changer les règles ? Vous n’y songez point. De toute façon, sans une Europe unie et fédérale, la mission est quasi impossible.

Résultat de cette paralysie, certaines voix politiques s’élèvent, en France et en Italie. Certaines voix industrielles aussi. Le fameux lobby automobile tant craint ? Il a implosé, englué dans les engueulades franco-allemandes entre Stellantis et le groupe Volkswagen. Résultat : les Chinois s’engouffrent dans la brèche et les portes du vieux continent leur sont ouvertes, en grand.

Pendant ce temps, Joe Biden rigole, et avec lui, ses constructeurs nationaux. Le cadeau de Noël de Tesla, Ford et General Motors arrivera au pied du sapin le 1er janvier prochain : une subvention de 7 000 dollars offerte à tout acheteur d'une auto électrique fabriquée sur le sol américain. Les Européens sont priés d’aller jouer ailleurs. Du protectionnisme ? Bien sûr, mais de la cohérence politique surtout.

Top : l’irrésistible ascension chinoise

MG4, l'auto bourrée de qualités et au juste prix. Un tarif loin de ceux de ces rivales européennes.
MG4, l'auto bourrée de qualités et au juste prix. Un tarif loin de ceux de ces rivales européennes.

Évidemment, ce top chinois est intimement lié au flop européen. Il ne s’agit pas ici de délivrer un satisfecit aux constructeurs de l'Empire que l'Europe accueille sur son sol, et d'applaudir benoîtement cette offensive. Il s'agit simplement de mesurer l'avancée des constructeurs de là-bas qui, après tout, ne font que profiter des atermoiements d'ici.

Deux chiffres permettent de mesurer l'importance de leur avancée. Les constructeurs chinois vendaient 9 000 voitures en Europe en 2018, ils devraient en écouler 150 000 exemplaires en 2023. La faute à qui ? Pas seulement à l'Europe et à ses portes ouvertes. La réputation chinoise de mauvaise qualité de production n'a plus court. Des Iphone aux Volvo, deux produits partiellement fabriquées là-bas, les clients sont satisfaits. Mieux : dans ces derniers cas, on est très loin du low cost. Alors pourquoi ne pas craquer, si ce n'est par patriotisme économique ? Pour ceux qui ne s'en revendiquent pas, ils s'offriront une MG, une Byd, Aiways ou Seres, sans le moindre remord et avec, parfois, des économies à la clé. C'est le cas de la MG4, aux qualités unanimement saluées, et aux tarifs qui font passer la Renault Zoe pour une voiture de luxe. MG, filiale du groupe chinois SAIC joue une partition forcément gagnante : des tarifs low cost pour des prestations généralistes.

MG est pressé de réussir en Europe et s'en donne les moyens, mais d'autres prennent leur temps et débarquent différemment. C'est le cas de Byd. La marque est depuis cet été le premier fabricant mondial de batteries. Des liquidités ? Il en est largement pourvu et Byd n'est pas pressé. Trois voitures sont aujourd'hui disponibles en Europe, dont deux totalement invendables chez nous. Mais alors, ce SUV Tang trop grand et trop cher comme cette berline Han trop longue et trop luxueuse, sont des erreurs stratégiques ? Au contraire, ce sont des réussites marketing qui n'ont qu'un but : faire la démonstration du savoir-faire chinois, en mode "ayez confiance, on sait faire du premium". Avec ce gage de qualité, Byd peut fourguer à la vieille Europe, un peu fauchée en ce moment, son SUV compact Atto 3 un peu moins luxueux, mais au même prix de nos propres productions. L'étape suivante ? Des Byd encore moins chères, mais avec la même bonne image de qualité, pour rafler le marché.

Quelle sera la stratégie gagnante ? Celle de MG ou de Byd ? Nul ne le sait, mais à défaut de constructeur gagnant, on connaît le nom du pays gagnant : la Chine.

Mon souhait pour 2023

Il serait souhaitable que Bruxelles prennent exemple sur l'administration Biden et impose aux différents membres de l'Union une forme de protectionnisme. Mais pour y parvenir, il faudrait que les 27 soient sur la même longueur d'onde en ce qui concerne les aides à l'achat d'une voiture électrique et qu'ils soient d'accord pour en finir avec le libre-échange total. En d'autres termes, que l'Europe devienne enfin l'Europe, et non un comité d'égos.

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