Les pneus, plus polluants que les moteurs ?
Ce n'est pas la première fois que l'on peut lire que les émissions de particules fines sont surtout dues à l'usure des pneus, plaquettes de freins et embrayages. Mais à quel point ? Une étude montre que dans le pire des scénarios, l'usure d'un pneu équivaut à 1000 fois les émissions de particules d'un moteur.
Depuis le dieselgate, les études sur les oxydes d'azote et les particules fines des véhicules, émissions novices pour l'Homme, se sont mulitpliées. Et la dernière en date vient soutenir que la plus grosse partie des particules fines ne vient pas du pot d'échappement, mais des pneumatiques et de leur usure naturelle. Un constat qui n'est pas nouveau, mais qui est tout de même chiffré par Emissions Analytics, une société indépendante leader mondiale dans le domaine de l'analyse des émissions de véhicules.
"Nous avons conduit une Volkswagen Golf de 2011 sur 320 km à haute vitesse, sur chaussée dégradée. Cela a donné une perte de 1,844, ce qui donne 5,8 g/km de matière. C'est 29 fois supérieur à nos prévisions". Emissions Analytics a pris un pneumatique de piètre qualité (premier prix), utilisé sur un bitume très moyen, justement atteindre le "worst case scenario" (le cas le plus défavorable). Les estimations faites, au départ, pour une conduite "classique" sont également élevées : "notre test initial conclut sur l'hypothèse qu'en moyenne, un pneu perd 1,5 kg de matière en 30 000 km, soit 200 mg pour les quatre pneus au kilomètre. C'est déjà 44 fois la limite autorisée sur le test d'homologation pour les particules à l'échappement (4,5 mg/km)".
"Malgré le caractère exagéré de notre test de "pire scenario", cela reste un nombre très élevé : 5760 mg/km d'émissions de particules fines sans aucune régulation, contre des émissions à l'échappement très régulées et limitées à 4,5 mg/km - soit un facteur de plus de 1000".
Les experts estiment que le fait que les pneus ne soient pas pris en compte dans le calcul des particules fines ne devrait pas durer. Emission Analytics rappelle par ailleurs que la différence de rejets de particules fines dangereuses entre moteur essence à injection indirecte (monopoint, multipoint...) et injection directe est, elle aussi, importante (de l'ordre de cinq fois supérieure pour les moteurs à injection directe).
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