Les défis qui attendent Benedetto Vigna chez Ferrari
Ferrari accueille son nouveau patron, Benedetto Vigna. C'est le tout premier PDG venant d'un monde totalement étranger à l'automobile à prendre la tête du cheval cabré. Et les défis qui l'attendent sont nombreux.
C'est officiel, Benedetto Vigna a pris, lundi, ses fonctions à Maranello. Il succède à Louis Camilleri qui avait quitté le navire italien pour "raisons personnelles" en fin d'année dernière, laissant l'héritier Agnelli, John Elkann, s'occuper d'un cheval cabré toujours fier, mais un peu effrayé par l'avenir qui peut l'attendre. Et en particulier la transition écologique de l'ensemble de l'industrie automobile qui, tôt ou tard, touchera forcément Ferrari.
Elkann a révélé tout récemment le nom du successeur à Luca di Montezemolo, Sergio Marchionne (par intérim) et Louis Camilleri : Benedetto Vigna. Une petite surprise dans le microcosme automobile puisque ce nom était totalement inconnu.
Inconnu peut-être pour le grand cercle auto, mais pas dans la "tech". Ce membre du comité exécutif de STMicroelectronics (le géant de la puce), physicien de nature, est à l'origine de plusieurs brevets importants dans... les semi-conducteurs et les puces. Ces fameux composants dont l'automobile a tant besoin en ce moment, et qui sont au centre de toutes les attentions. Vigna avait notamment conçu un capteur 3D de mouvement, d'abord utilisé pour les airbags puis, par Nintendo sur le contrôleur de la console Wii.
Benedetto Vigna aura plusieurs axes importants de travail : le lancement du premier "SUV", le Purrosangue, déjà bien avancé en termes de conception. La transition vers l'électrique, ensuite, avec la première Ferrari sans bruit ni émission à l'échappement pour 2025, au mieux. Mais au delà du produit, il faudra aussi tenter de maintenir une marge opérationnelle exceptionnelle de 21 % (chiffres de 2021), près de deux fois supérieure à celle des meilleures marques premium.
Les investisseurs avaient eu la promesse au milieu des années 2010 d'Elkann que "nombre de nos clients ne peuvent pas imaginer une vraie Ferrari 100% électrique". Quelques années plus tard, à l'aube de la nouvelle décennie, l'héritier Agnelli change de discours. Aujourd'hui, il intronise carrément un spécialiste des puces électroniques qui devra piloter la plus grande transformation de l'histoire de Ferrari. Encore faudra-t-il que les clients et investisseurs soient au rendez-vous.
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