Le Tesla Cybertruck n'aura pas le droit d'être une voiture en Europe

Plus que quelques jours à attendre avant de découvrir la version définitive du Tesla Cybertruck. Tout le monde n’a d’yeux que pour lui depuis la présentation du tout premier concept-car à la fin de l’année 2019, un engin au style extraordinairement peu conventionnel qui cause des problèmes monstrueux au patron de Tesla : Après de nombreux retards (rappelons qu’il devait initialement arriver sur le marché en 2021), ce Cybertruck fait toujours chauffer le cerveau des dirigeants de Tesla à cause de procédés de fabrication qu’Elon Musk juge lui-même « incroyablement difficiles » à mettre en œuvre.

En cause, la carrosserie en acier inoxydable dont l’industrialisation à grande échelle n’aurait pour l’instant rien de rentable aux dires du patron de la marque. Plus d’un million de clients ont réservé un exemplaire du Cybertruck mais d’après Elon Musk, il sera impossible d’arriver à un rythme de 250 000 véhicules par an avant 2025. « On a creusé notre propre tombe avec le Cybertruck », a même déclaré l’homme d’affaires en précisant qu’il sera très difficile de gagner de l’argent au vu des coûts de production actuels.

Trop lourd pour l’Europe

Il ne pourra en tout cas pas compter sur le marché européen pour améliorer cette rentabilité : alors que la carrosserie du Cybertruck semblait déjà incompatible avec les normes de sécurité locales (il n’est plus possible de le précommander sur le site internet de Tesla chez nous depuis l’année dernière), il est aussi trop lourd. Comme vient de le révéler un document de la NHTSA (qui réglemente le marché automobile aux Etats-Unis), la version d’entrée de gamme du Cybertruck pèsera entre 3 629 et 4 082 kg d’après la mesure du GWVR, l’équivalent de notre PTAC européen désignant la masse totale autorisée en charge. Chez nous, il rentrerait donc dans la catégorie des véhicules nécessitant un permis poids lourd de classe C1 (comme le Hummer EV électrique), même si son poids à vide se situera probablement sous les trois tonnes. Ce document permet d’apprendre que ce Cybertruck de base se dotera de deux moteurs, contre trois à la version Performance qui sera encore plus lourde.

Pour espérer voir un jour le Cybertruck en Europe, il faudra donc que Tesla l’homologue comme camion de la classe C1 (PTAC entre 3,5 et 7 tonnes), à moins de concevoir une version moins lourde (par exemple avec un seul moteur ou des batteries moins grosses ?) qui lui permettrait de rentrer dans la catégorie des voitures (B1) avec un PTAC de moins de 3,5 tonnes.