2. Le récit de la course.
Avant de voir le récit de cette première épreuve de l'Enduro du Touquet, ce qui frappe à la lecture de Moto Journal et de Moto Revue, c'est l'enthousiasme des journalistes pour cet évènement naissant. La plume de Jean-Pierre Frisquet (Moto Journal) a du mal à trouver un adjectif pour définir son week-end, mais pour lui, une chose est sure: il s'est passé "quelque chose" dans l'histoire de la moto... Quant à Alain Kuligowski (Moto Revue), il ne regrette pas d'avoir pu vivre le départ qu'il qualifie d' "un instant d'une rare intensité"...
10 heures du matin, ce dimanche 16 février, les 286 pilotes prennent place sur la plage pour un départ en ligne. Moteur éteint, chacun attend le baissé du drapeau pour pouvoir s'élancer. C'est tout d'abord un sprint de quatre kilomètres, gaz en grands, que les concurrents doivent disputer. Le réglage de la carburation sera extrêmement important (la majorité du plateau roule sur des deux temps) et un ajustement trop pauvre entraînera de nombreux serrages.
Pour le holeshot, les avis divergent; pour Moto Journal, c'est Christian Rayer qui est pointé en tête alors que Moto Revue annonce que c'est Jean-Claude Olivier qui a été le plus rapide. Match nul, la balle au centre. Disons que les deux ont raison puisque JCO serre son moteur juste avant de virer dans le goulet. Malgré une Yamaha 360 (certainement une YZ) très rapide, avec une carburation enrichie de plusieurs dizaines de points, le monocylindre n'a pas apprécié le traitement.
Rayer (Yamaha 360) est donc au commandement mais il est très vite dépossédé de son bien par Joël Queirel sur une KTM 250cc. Sont venus se mêler à la lutte Michel Combes (Montesa 250 Enduro) et Jacky Vernier (Ossa 250 Desert).
Les choses se compliquent dans le deuxième tour. Les hommes de tête, en arrivant dans le goulet, tombe sur un bouchon créé par les néophytes (beaucoup sont engagés sur des 125cc trail manquant cruellement de puissance). Michel Combes est celui qui s'en sort le mieux, mais ses concurrents ne sont pas loin.
Au troisième tour, c'est Jacky Vernier, d'après Moto Revue, qui tire le mieux son épingle du jeu. Son "patron" Marcel Seurat a équipé sa machine d'un système de remplissage de carburant rapide. L'opération est assurée à vitesse grand V, ce qui permet au pilote de conserver la tête avant d'entamer le quatrième et dernier tour. Par contre, pour Moto Journal, c'est Michel Combes qui occupe la tête à ce moment là...
Toujours est-il que le coup de théâtre survient dans le dernier tour. Michel Combes tombe en panne d'essence à 600m de l'arrivée. Le temps de remettre un peu de carburant et il se retrouve relayé à la sixième position. Jacky Vernier est le premier à passer sous le drapeau à damier. Il est suivi par Joël Queirel alors que Nicolas Samofal (Ossa) complète le podium. La quatrième position revient à Christian Rayer alors que le top cinq est fermé par Bossaert.
Sur les 286 pilotes, 224 termineront l'épreuve. Les organisateurs avaient prévu 35 minutes par tour pour les meilleurs; en fait, il ne leurs en faudra que vingt, ce qui fait que la course aura duré à peine une heure et demie. Peu importe; cette première édition a été un véritable succès, et tous les acteurs de cette nouvelle aventure n'attendent qu'une chose: pouvoir remettre ça...
Parmi les liens intéressants, je vous ai parlé au début de l'INA:
A voir également:
Source:
- Moto Journal n° 207 du 20 février 1975
- Moto Revue n° 2208 du 20 février 1975
Photos: G. Mallet et G. Perrin (Moto Revue)
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