Le périphérique parisien limité à 50 km/h, une suite logique

Le périphérique parisien fait parler de lui ces derniers jours. Depuis lundi 17 avril, une consultation est ouverte pour que les Français puissent donner leur avis sur la réservation d’une voie pour les covoiturages, taxis, transports en commun et autres véhicules d’intervention. Il est ainsi possible de s’exprimer jusqu’au 28 mai, sauf que les dés semblent déjà jetés…

En plus d’une voie supprimée, ou plutôt réservée, il est aussi question d’abaisser la vitesse de 70 à 50 km/h. C’est ce qu’indique François Wouts, le directeur de la voirie de Paris : « L’une des possibilités, c’est qu’à l’activation des voies réservées, on passe l’ensemble du périphérique parisien à 50 km/h. » La voie de gauche serait réservée de 6h30 à 11h le matin, puis de 15h30 à 20h le soir, soit une grande partie de la journée. La mairie justifie cette décision pour « limiter le risque d’accident lié à un trop grand écart de vitesse avec les voies de droite, notamment en cas de changement de file ».

Par ailleurs, la mairie de Paris précise que la vitesse médiane sur la ceinture parisienne est de 50 km/h en journée, de 30 à 45 km/h en heure de pointe, et grimpe à un peu plus de 60 km/h la nuit.

Vitesse réduite = gain de temps

Lors de son inauguration en 1973, le périphérique était limité à 90 km/h. Cette vitesse a été abaissée à 80 km/h en 1993, puis à 70 km/h en 2014. Cette dernière limitation était déjà dans les cartons depuis 2008, voulue par Bertrand Delanoë lorsqu’il était maire de Paris.

À l’image de l’abaissement sur certaines voies parisiennes, de 50 à 30 km/h, celle du périphérique parisien est une suite logique. En 2018, quinze élus du Conseil de Paris s’étaient penchés sur la réduction de la vitesse à 50 km/h, avec aussi la mise en place d’une voie réservée. L’organisme Bruit Parif avait alors prédit une réduction du bruit de l’ordre de 2 à 3 décibels, un gain important. En revanche, aucune étude ne donnait d’indication concernant les accidents. Pourtant, la réduction à 70 km/h a permis dès la première année de les réduire de l’ordre de 15 % (627 en 2014 contre 742 en 2013). Cela n'a pas été le cas pour les décès, qui sont passés de quatre à sept sur la même période.

Sans aucun doute, certains se plaindront de passer plus de temps sur le périphérique parisien. Pourtant, la vitesse moyenne a augmenté lors du passage à 70 km/h. Elle était de 32,6 km/h en 2013, puis de 38,4 km/h l’année suivante. Réduire la vitesse a ainsi fait augmenter la moyenne de 18 %.