Le périphérique parisien bientôt transformé en "voie verte"
Objectif de la mairie de Paris: transformer le périphérique parisien en un boulevard comme un autre à l'horizon 2030.
« On devrait construire les villes à la campagne car l'air y est plus pur ! » : cette citation attribuée à l’écrivain et humoriste Alphonse Allais semble tenir lieu de mantra à la maire de Paris Anne Hidalgo, qui, peut-être pour se venger du score calamiteux obtenu à l’élection présidentielle, a décidé de martyriser toujours plus les automobilistes parisiens.
Cette semaine, l’édile a ainsi réaffirmé son intention de végétaliser le périphérique parisien pour en faire une véritable « ceinture verte » à l’horizon 2030.
Non que l’idée soit insensée tant le boulevard circulaire est laid sous la forme qu’on lui connaît depuis bientôt 50 ans, mais on peut s’inquiéter des conséquences de la transformation de cet axe long de 35 km, emprunté par 1,2 millions de véhicules par jour et structurant à ce titre la circulation dans toute l’Ile-de-France (40% des déplacements vont de banlieue à banlieue), en un boulevard urbain comme un autre, avec ses feux rouges, passages piétons et autres croisements.
Bref, cela reviendrait en quelque sorte à doubler les maréchaux, qui se verraient alors probablement réservés aux transports en commun et aux circulations dites « douces », ceci dans le but affiché d’assurer aux 800 000 personnes vivant à proximité de l’axe un « cadre de vie plus harmonieux, plus agréable. »
Le périphérique serait réduit à 2x3 voies, dont une serait réservées aux bus, taxis et aux automobilistes pratiquant le covoiturage, avec des caméras et des capteurs qui s’assureraient du bon usage de ladite voie.
Ce projet, qui n’est certes pas totalement nouveau, suscite l’opposition frontale de la région Ile-de-France. « Le périphérique appartient aux franciliens, 80% de ceux qui l’empruntent sont des banlieusards. On ne peut pas piétonniser le centre de Paris et supprimer une voie sur le périphérique en même temps », s’insurgeait Valérie Pecresse (autre grande gagnante des présidentielles !) en fin d’année dernière.
En retour, Anne Hidalgo promet de mener toutes les concertations et, surtout, « d’écouter » (on n’a pas dit « entendre ») les revendications des automobilistes, routiers et commerçants, avec pour but que le délai annoncé - 2030 - permette de préparer sereinement les choses.
Peut-être fera-t-elle sienne dans l’intervalle cette proposition de Ferdinand Lop, autre personnalité excentrique, qui souhaitait « prolonger le boulevard Saint Michel jusqu’à la mer, dans les deux sens. »
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