2. La vie en Alfa Giulia est un retour aux plaisirs fondamentaux

Au moment du lancement de la Giulia en 2016, Alfa Romeo mettait fièrement en avant sa variante Quadrifoglio équipée d’un très beau V6 bi-turbo de 2,9 litres développant 510 chevaux, exactement comme la Mercedes-AMG C63 V8 de l’époque. L’Italienne parvenait alors à rivaliser avec cette dernière (et la BMW M3) au registre des performances et du plaisir de pilotage.
Un peu moins d’une décennie plus tard, cette Giulia Quadrifoglio existe toujours, à 100 400€ (contre 122 100€ au minimum pour la BMW M3 passée à une autre génération depuis et 135 600€ pour la Mercedes-AMG C63 désormais équipée d’un 4 cylindres turbo hybride !). Toujours disponible aussi en diesel de 160 chevaux et 210 chevaux, la Giulia conserve également son quatre cylindres essence 2,0 litres turbo de 280 chevaux en cœur de gamme, exactement comme dans notre modèle d’essai conduit depuis Paris jusqu’à Marseille (en finition Veloce).
Comme en 2016, déjà, ce moteur « cœur de gamme » n’offre évidemment pas le même caractère que le fabuleux V6 de la Quadrifoglio. On peut critiquer la technologie d’ordinateur de bord dépassée, l’habitabilité arrière moyenne, la fermeté de l’amortissement ou la relative fadeur de ce moteur de 280 chevaux dont ni la sonorité ni les performances n’impressionnent vraiment. Mais trouver de telles sensations de pilotage dans une berline familiale neuve en 2025, ça commence presque à paraître anachronique !

Malgré sa légèreté exagérée, la direction se montre rapide sans être brouillonne et donne vraiment l’impression d’être reliée à un train avant tranchant comme une coupe budgétaire de Carlos Tavares. C’est tout bête mais cet élément domine vraiment l’expérience : même sans avoir un groupe motopropulseur particulièrement excitant à utiliser, le comportement dynamique de la Giulia semble plus que jamais calibré pour procurer du plaisir à son conducteur. La transmission intégrale Q4, désormais obligatoire avec ce moteur de 280 chevaux, paraît totalement inutile mais elle conserve un typage « propulsion ». On regrette d’ailleurs le fait qu’il ne soit pas possible de désactiver totalement l’ESP sur les versions « non-Quadrifoglio » de la Giulia avec un tel degré de sportivité comportementale et d’efficacité.
En 2016, déjà, cette Giulia figurait parmi les berlines premium les plus intéressantes à conduire avec la Jaguar XE et la BMW Série 3. En 2025, ces qualités paraissent d’autant plus flagrantes face à ses concurrentes devenues encore bien plus lourdes et filtrées ! Je me souviens d’ailleurs l’avoir trouvée moche à sa sortie avec son design un peu lourd et maladroit par certains aspects comparé à la précédente 159 que je considère comme l’une des plus belles berlines de tous les temps. Mais là, aujourd’hui, je la trouve absolument sublime (surtout dans cette configuration) par rapport aux Allemandes actuelles. Au point d’éprouver du plaisir rien qu’en la regardant ou en conduisant dans cet habitacle si sportif et traditionnel.
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