La pièce de réemploi en sérieux manque d'emploi
Près de 400 000 véhicules ne font l’objet d’aucune valorisation de pièces de réemploi. Cela représente un tiers de l’ensemble des véhicules détruits qui partent directement chez le broyeur.
Depuis le 1er janvier 2017, un décret est entré en vigueur afin que les professionnels de l’entretien ou de la réparation automobile permettent aux consommateurs d’opter pour des pièces issues de l’économie circulaire (PEC), plus communément appelées pièces de réemploi.
Seulement, il y a beaucoup de gâchis. D’après le rapport de l’Ademe et de l’Observatoire de la filière VHU, 400 000 voitures passeraient par les mailles du filet, sans aucune valorisation de pièces de réemploi. Cela représente un tiers du 1,4 million de véhicules qui partent chaque année dans les centres VHU (Véhicules Hors d’Usage), anciennement appelé casse. Une fois dépollués, ces véhicules sont directement redirigés vers les broyeurs afin d’être recyclés.
Face à de tels chiffres, Mobilians, anciennement CNPA (Conseil National des Professionnels de l’Automobile), tire la sonnette d’alarme et va déposer un recours en Conseil d’État contre le nouveau décret VHU. En effet, ce dernier paru le 1er décembre 2022, manque de précision d’après Mobilians. "La notion de désassemblage n’est pas définie et peut être diversement interprétée. Cette activité consiste, en pratique, à « arracher » les différents équipements du VHU afin d’effectuer un tri par matière. Dès lors, aucun réemploi ultérieur des équipements issus des VHU qui auront ainsi été « arrachés » ne pourra être effectué". Mobilians conclue en indiquant que "le décret tel que publié ne permet pas de répondre à l’enjeu majeur de développement du réemploi".
12 millions de pièces de réemploi
Lorsque votre auto est bonne pour la casse, elle part dans l’un des 1 600 centres VHU (Véhicules Hors d’Usage) ou 60 broyeurs agréés en France. Au total, environ 1,4 million de véhicules sont pris en charge afin d’en assurer la destruction administrative et physique. Cette filière doit permettre de remettre en circulation plus de 12 millions de pièces de réemploi.
C’est ainsi que certains éléments (panneaux de carrosserie, optiques, boîte de vitesses…) sont remis sur le marché pour être proposés en alternative à des composants neufs. C’est une manière de limiter la production de pièces neuves tout en réduisant la facture des consommateurs. Un principe qui fait encore plus sens en cette période d'inflation.
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