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La fiscalité sur les carburants en France fait le plein de mécontents

Dans Pratique / Budget

André Lecondé

Il n’a échappé à personne que le tarif du litre du carburant à la pompe est reparti à la hausse. De quoi, a priori, satisfaire les professionnels du secteur qui voient leurs marges grandir et les sous rentrés. Une fausse idée. L'Union française des industries pétrolières (Ufip) a décidé de le rappeler avec force dans un communiqué qui s’inquiète de cette inflation. Enfin, plus exactement, qui dénonce l'augmentation de la fiscalité sur les carburants en France. Ce qui n’est pas exactement pareil.

La fiscalité sur les carburants en France fait le plein de mécontents

Les mécontentements du passé auraient-ils servi de leçon ? C’est à croire si l’on en juge par cette sortie de l'Union française des industries pétrolières au sujet de la hausse généralisée sur les carburants à la pompe.

On rappellera que l’Ufip est un syndicat professionnel qui rassemble les entreprises exerçant en France une activité dans l’un des trois grands secteurs de l’industrie pétrolière : exploration et production de pétrole et de gaz naturel, raffinage et distribution. Du "puits à la pompe", l’Ufip représente et exprime les points de vue professionnels et industriels de dix-huit entreprises, membres actifs et de dix-neuf entreprises, membres associés.

Le décor posé, on se dit qu’un pétrole qui monte et un carburant qui suit la même courbe, c’est bon pour leurs affaires. Peut-être, mais c’est aussi mauvais pour l’image car au final, l’automobiliste est pressé au porte-monnaie ce qui peut éroder son seuil de tolérance. Voire provoquer son mécontentement.

Il faut donc se souvenir que le prix à la station-service ne dépend pas que de ces industriels. Il y a aussi l’État. Ce dernier a été pris à témoin par le président de l'Ufip, Francis Duseux, lors d'une conférence de presse. Ce dernier a insisté sur le fait que l'augmentation de la fiscalité sur les carburants en France avait des conséquences sur le pouvoir d'achat des consommateurs et l'activité industrielle.

Et il n’a pas tort. Car à la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) s’est ajoutée la contribution climat-énergie (CCE), sorte de taxe carbone ? Résultat ? L'augmentation de la fiscalité sur le gazole représente une hausse cumulée de 12,3 centimes par litre en 2017 depuis 2015, selon l'Ufip. Pour les supercarburants, ces hausses cumulées sont de 5,2 centimes en 2017 et de 24,3 centimes en 2030.

2030 ? Oui, puisque la trajectoire envisagée pour la CCE d'ici à cette échéance, mais qui doit être confirmée chaque année dans la loi de finances, conduit à une hausse cumulée de 34,4 centimes d'euros par litre. Un coup de massue tandis « que 85 % des Français ont besoin de leur voiture pour aller travailler en zone rurale. Et cela ne va pas changer du jour au lendemain », a insisté le président de l'Ufip qui rappelle que l'énergie représente 10 % des coûts de l'industrie.

"On dit faites attention quand même à l'impact sur le pouvoir d'achat des Français. Et puis peut-être encore plus grave, vous renchérissez les coûts du transport pour les industriels français", alors que l'énergie représente 10 % des coûts de l'industrie.

"Attention, si vous continuez vraiment à augmenter de façon significative cette taxe carbone, plus l'augmentation probable des prix, vous arrivez quand même à des niveaux de prix très, très élevés", termine l’organisation. En cette période électorale agitée, c’est le genre d’arguments qui ferait le plein des voix.

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