La Cour des comptes épingle la politique de la Sécurité Routière
Bien mais peut mieux faire, telle est l'appréciation de la Cour des comptes concernant la politique menée par la Sécurité Routière depuis plusieurs années. L'instance remet en cause l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la mortalité routière.
Si on regarde les chiffres bruts des morts sur la route, il est difficile de remettre en question la politique de la Sécurité Routière puisqu'on est passé de 18 000 morts en 1972 à moins de 3 500 en 2018 et 2019. C'est même un "succès incontournable" selon les Sages de cette institution.
Parmi les autres bons points, la Cour des comptes juge que la mise en place des radars automatiques en 2003 a porté ses fruits et affirme qu'ils ne sont pas des "pompes à frics" contrairement à l'idée reçue. Pour justifier cette affirmation, la cour prend pour exemple l'année 2019, durant laquelle l'ensemble des dépenses engagées pour les politiques de sécurité routière s'est élevé à 3,7 milliards d'euros alors que l'ensemble des recettes liées à la perception des amendes a atteint cette année-là un peu plus d'un milliard d'euros.
Enfin, le passage au 80 km/h est aussi une décision positive : « La baisse constatée de la vitesse moyenne sur les routes concernées par la limitation à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée a également contribué à la sécurité des usagers » selon les experts.
Toutefois, tout n'est pas parfait, loin de là. Ainsi, le rapport signale également que les résultats des différentes politiques stagnent depuis plusieurs années. "Depuis 2013, le nombre des décès a cessé de diminuer et la position de la France par rapport à ses voisins européens s'est dégradée, passant du 7e au 14e rang en dix ans."
La Cour des comptes regrette aussi que la politique soit trop axée sur le nombre de tués et pas assez sur le nombre des blessés graves qui augmente régulièrement, tout comme celui des personnes vulnérables (piétons, cyclistes et personnes âgées).
Parmi les choses à corriger, il y a également la présence de moins en moins visible des forces de l'ordre sur le terrain qui doit être endiguée, mais aussi un renforcement des contrôles liés à la conduite sous l'effet de l'alcool et des stupéfiants qui entraîne 43 % des décès. Le déséquilibre avec la lutte contre la vitesse est flagrant comme en atteste le nombre de points retirés : 70 % d'entre eux concernent la vitesse contre seulement 0,9 % pour usage de stupéfiants au volant et 5,2 % pour conduite sous l'emprise de l'alcool.
Le bilan de la Cour des comptes est clair : l'élève Sécurité Routière doit donc continuer sur sa lancée mais corriger certains égarements.
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