La Chine réduit ses aides à l'achat de voitures électriques avant de les supprimer totalement en 2020
Le gouvernement chinois a annoncé qu'il diminuait fortement les aides à l'achat de véhicules électriques avant de les supprimer purement et simplement à partir de 2020.
La Chine est le premier marché automobile au monde mais c'est aussi un pays locomotive en matière de véhicules électriques. On compte ainsi plus de 480 entreprises en produisant sur place, allant de l'enseigne régionale assemblant des mini-citadines avec des batteries au plomb jusqu'aux conglomérats mondiaux comme Geely ou le groupe Volkswagen. De plus de la moitié des ventes d'électriques dans le monde se font dans l'Empire du Milieu et la progression est spectaculaire : en 2018, alors le marché automobile local subissait son premier recul des ventes de voitures depuis plus de 20 ans, à – 2,6 % par rapport à 2017, les ventes d'électriques et d'hybrides ont, elles, augmenté de 140 %, s'établissant à 1,2 million d'unités.
Mais la probabilité de revoir des chiffres comparables en 2019 s'annonce extrêmement faible car les voitures électriques sont, comme le veut l'expression, victimes de leurs succès. Comme en France et sur de nombreux autres marchés, des incitations financières ont été mises en place par le gouvernement chinois pour diminuer la part des véhicules thermiques, avec plusieurs niveaux calculés suivant l'autonomie officielle selon le cycle NEDC, et il se montre extrêmement généreux, puisque si vous voulez acheter un véhicule pouvant faire plus de 400 km en une seule charge, vous bénéficiez d'un rabais de 50 000 ¥, soit l'équivalent de 6 600 €.
Trop généreux sûrement, puisque les autorités locales ont décidé de fortement réduire la voilure cette année avant de tout simplement supprimer toutes les aides à partir de 2020. Officiellement toutefois, c'est pour inciter les constructeurs à miser plus sur des innovations techniques plutôt que sur une assistance financière pour vendre des voitures électriques. Ainsi, pour bénéficier du plus petit coup de pouce, ces dernières doivent désormais avoir une autonomie minimum de 250 km contre 150 précédemment et ceux pouvant effectuer plus de 400 km voient leur aide divisée par deux, à 25 000 ¥, soit environ 3 300 €.
C'est un coup dur pour les constructeurs locaux et surtout pour les plus petits. Certains, comme BYD, se sont déclarés prêts à faire face à ce changement en diminuant leurs tarifs - et donc en diminuant leurs marges - pour compenser, mais d'autres n'ont pas les épaules suffisamment solides pour le faire, comme Nio par exemple.
De quoi en tout cas fortement réduire leurs moyens et donc leurs ambitions pour s'étendre à l'international et permettre de constater ce que devient la part des véhicules électriques sans assistance financière.
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