La baisse des ventes B2B impacte les finances publiques et le marché automobile.
La baisse des ventes de voitures neuves aux entreprises a des répercussions au-delà du marché des flottes. Les finances publiques et les marques premium en paient également les conséquences.
Depuis mai, les ventes de voitures particulières aux entreprises (incluant les loueurs longue durée, les entreprises et les administrations) ont fortement diminué. Cette tendance n’a pas changé en novembre, et le marché a continué de baisser au fil des mois. Sur les 11 premiers mois de l’année, les ventes de voitures particulières ont chuté de 8,39 %, soit 446 817 voitures en moins. Cette baisse ne concerne pas seulement les flottes de véhicules des entreprises, mais affecte aussi d’autres secteurs économiques.
Impact sur les recettes fiscales
Les entreprises demeurent des acteurs majeurs du financement des Véhicules Particuliers. « 60 % d’entre eux sont acquis par des sociétés en France », souligne Régis Masera. L’État perçoit bien sûr la TVA (20 %), comme pour un particulier. Mais le niveau de renouvellement des véhicules d’entreprises est deux fois plus rapide. Au bout de 3-4 ans, les voitures d’entreprises se retrouvent sur le marché de l'occasion, alors qu’avec les particuliers nous sommes sur une durée de détention autour de 10 ans.
L’État percevrait ainsi deux fois plus de TVA avec les immatriculations entreprises. « A cela s’ajoute la taxe sur l'utilisation des véhicules l'ex TVS, la part sur les amortissements non déductibles, la part sur les quotes-parts d'avantage en nature » énumère Régis Masera. Comme la majorité des entreprises disposent de véhicules en Location longue durée, la TVA est perçue de manière récurrente sur les loyers. Que l’entreprise change ou non de véhicule, cela n’affecte en rien sa perception.
Le premium affecté
La baisse des ventes aux entreprises aurait-elle également un impact direct sur les immatriculations des modèles premium ? Notamment les voitures allemandes, véhicules de fonction préférés des cadres supérieurs. Le groupe BMW a enregistré en France le mois dernier une contraction de ses ventes de 22,8 % et de 5,8 % pour la seule marque BMW. Le constructeur allemand a fait état d'un bénéfice net au troisième trimestre divisé par six sur un an. En novembre, Mercedes-Benz a aussi vu ses ventes dévisser sur le marché national de 24,2 %, tout comme Audi (-8,4 %). A contrario Porsche (+ 251 %), Land Rover (+ 18,2 %) et Volvo (+ 8,1 %) comptent parmi les quinze seules marques dont les ventes nationales ont progressé en novembre.
Le malus au poids et la suppression des avantages en nature sur les voitures de fonction thermiques proposée par la mission flash sur le verdissement des flottes, devraient ajouter un peu plus de pression sur les modèles premium et leur électrification.
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