L'Opel Grandland est-il plus fiable que le Peugeot 3008 ?
Dates clés
- Octobre 2017 : lancement du Grandland X, cousin technique du Peugeot 3008
- Août 2019 : commercialisation de l'hybride rechargeable Hybrid4
- Juillet 2021 : restylage et dénomination Grandland
- Octobre 2024 : apparition du Grandland de seconde génération
En bref
MAXI-FICHE FIABILITE. Après les Mokka X et Crossland X, Opel développe sa gamme de SUV par le haut avec le Grandland X. Apparu en 2017, il n’est autre que le cousin technique du Peugeot 3008. Malgré des dessous communs, l’Allemand se distingue nettement du Français. Ceux qui trouvent que ce dernier va trop loin en termes de style trouveront davantage de sagesse en regardant le Grandland X.
Sans surprise, son gabarit est très proche avec 4,48 m de long, le plaçant au cœur du segment des SUV familiaux. Il offre ainsi une habitabilité correcte et un coffre suffisamment grand, hormis pour les versions hybrides rechargeables.
Le poste de conduite diffère également de son cousin. L’ensemble est nettement plus classique, plus facile à appréhender, mais aussi plus triste. À noter qu’Opel a fait des efforts sur la qualité des matériaux pour rendre son SUV valorisant.
Lors de sa sortie, la gamme est simple puisque deux moteurs seulement sont proposés : 1.2 Turbo de 130 ch et 1.6 Diesel (ou Turbo D) de 120 ch. Trois niveaux de finitions peuvent y être associés : Edition, Innovation et Elite. Dès décembre 2017, un "gros" diesel 2,0 l de 177 ch vient en renfort, uniquement en boîte automatique.
C’est à partir d’avril 2018 qu’officie sous le capot le 1,5 l de 130 ch, toujours d’origine PSA. Quatre mois plus tard, le 1,6 l essence fort de 180 ch rejoint la gamme, mais l’engouement du public sera logiquement timide.
Le Grandland X passe à l’hybride rechargeable en juillet 2019. Pour marquer le coup, il propose 300 ch et quatre roues motrices, comme le Peugeot 3008 Hybrid4. En décembre de la même année, une version plus raisonnable apparaît avec deux roues motrices et 225 ch sous le capot.
À partir d’août 2021, l’Opel passe dans sa seconde partie de carrière. Il supprime le suffixe X, revoit toute sa face avant et sa planche de bord. Une refonte complète qui a le mérite de se voir. Le système multimédia devient compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, la conduite autonome de niveau 2 s’invite tout comme la caméra 360°. En revanche, rien n’évolue côté mécanique.
Opel ressuscite l’appellation GSe avec un Grandland équipé de la version hybride rechargeable de 300 ch. Néanmoins, ce SUV n’a rien de sportif.
En avril 2024, la nouvelle génération de Grandland est officiellement présentée, sa commercialisation a débuté en septembre dernier.
Caradisiac a aimé
- La dotation en équipement
- Le choix en hybride
- L'agrément de conduite
- Le confort général...
Caradisiac n'a pas aimé
- Qui se paie légèrement en dynamisme
- Le système multimédia
- La consommation de l'Ecotec
- Le volume du coffre des versions hybrides
- La présentation triste
Qualités et défauts
Ce qui peut vous tenter
- La dotation en équipement
Les Opel sont généralement bien équipés et ce Grandland ne fait pas exception. Dès le niveau de base, il est pourvu de la climatisation automatique bizone, de l’avertisseur de changement de fil, de la reconnaissance des panneaux, de l’écran multimédia de 7 pouces ou encore des jantes alliage de 17 pouces. En haut de gamme, il profite des projecteurs à LED, d’un système audio Denon, de sièges arrière chauffants. Les versions haut de gamme se révèlent véritablement complètes, un bon point pour ce SUV. - Le choix en hybride
Sortie en premier lieu avec l’Hybrid4 fort de 300 ch, quatre roues motrices et 59 km d’autonomie homologués, cette version est ensuite secondée par une déclinaison plus raisonnable de 225 ch, deux roues motrices et autorisant une autonomie un peu plus élevée. Il a aussi bénéficié d’une micro-hybridation de 136 ch assurant un appétit raisonnable. Seulement cette dernière est apparue en juin 2024, ce qui en fait une version rare en seconde main. - L’agrément de conduite
Bâti sur la même plateforme que celle du Peugeot 3008, malgré des réglages différents, la conduite du Grandland est agréable. En ville, il se joue des manœuvres grâce à un rayon de braquage réduit. Sur route, le conducteur appréciera le bon compromis entre confort et dynamisme. En revanche, les mécaniques essence et diesel de 130 ch manquent toutefois de coffre. - Le confort général
Opel a choisi de rendre son Grandland plus confortable que le Peugeot 3008, avec un résultat convaincant. Les suspensions se montrent nettement plus conciliantes, même avec des grandes roues de 18 pouces. À noter également que les sièges avant AGR assurent un excellent confort.
Ce qui peut faire hésiter
- Le dynamisme
En rendant son SUV plus confortable, le conducteur ne profite pas du même dynamisme qu’au volant du 3008 avec des changements de cap moins précis et une direction paraissant moins incisive. Toutefois, il n’a rien d’une péniche à mener, avec un comportant routier de très bon niveau. - Le système multimédia
Son graphisme n’était pas des plus modernes à sa sortie, de même que ses performances et sa réactivité. Les concurrents coréens font nettement mieux en la matière et son maniement paraît encore plus daté aujourd’hui. C’est l’élément qui vieillit le plus rapidement, toutes voitures confondues. - La consommation de l'Ecotec
Le moteur Ecotec 130 ch, qui se nomme PureTech sous le capot des Citroën et Peugeot a tout pour être sobre : 1,2 l de cylindrée, trois cylindres seulement et puissance modeste. Pourtant, il se montre plutôt gourmand, sans avoir le pied lourd. - Le volume du coffre en hybride rechargeable
C’est souvent le cas pour modèles hybrides rechargeables, et l’Opel ne fait pas de miracle sur ce point. Lorsque le coffre cube 514 litres en essence ou diesel, ce volume chute à 390 litres à cause des batteries. Un chiffre trop juste pour une utilisation familiale. - La présentation triste
Par rapport au Peugeot 3008, l’ergonomie de la planche de bord du Grandland est meilleure, soit. Seulement, la présentation manque franchement de gaîté. L’univers évolue avec le restylage, mais l’ensemble reste triste.
Budget
Achat / Cote :
Âgé de sept ans au compteur, l’Opel est accessible sur le marché de la seconde main. Avec 10 500 € en poche, vous pouvez prétendre à un Grandland X Ecotec 130 ch Business de 2019 avec 120 000 km au compteur environ. Toutefois, les exemplaires ne courent pas les rues. Il est préférable d’augmenter la mise de départ à 12 000 € pour profiter d’un choix plus vaste.
Pour profiter d’une version hybride de 225 ch, un budget de 18 000 € est nécessaire afin de s’offrir un modèle Elite de 2020 ayant parcouru moins de 100 000 km. Si l’offre est moins riche, les amateurs de diesel ne sont pas mis de côté pour autant puisque la mise de départ est identique à celle de l’Ecotec avec des kilométrages équivalents.
Quant à la version restylée, elle nécessite un effort financier. Comptez 17 500 € minimum pour y accéder (Ecotec 130 Elegance Business de 2021 et 50 000 km).
En tant qu’acheteur, la mauvaise réputation des moteurs ainsi que la couverture médiatique autour de la colère des propriétaires sont des atouts non négligeables pour la négociation et faire jouer la concurrence.
Consommation :
Malgré le fait qu’il soit un SUV, le Grandland montre un appétit raisonnable dans l’ensemble. En diesel, le 1,5 l Diesel (ou Turbo D comme cela peut être mentionné sur le hayon) se contente de 6 l/100 km en moyenne. Le 2.0 de 177 ch peut toutefois réclamer un litre de plus. Par contre, l'essence Ecotec de 130 ch peut fleureter avec les 8 l/100 km, une valeur peu flatteuse qu’il est toutefois possible de baisser en adoptant une conduite très souple. Quant à l’hybride rechargeable, il est possible de rouler 40 km sans brûler une goutte d’essence, mais une fois la batterie vide, la surcharge pondérale se répercutera sur la consommation… D’où l’intérêt de rouler au maximum batterie chargée.
Assurance :
L’Opel Grandland n’est ni plus ni moins cher à assurer que ses concurrents. À vrai dire, ils se maintiennent tous dans un mouchoir de poche avec seulement quelques euros d’écart à l’année. Le chapitre assurance ne doit pas influer sur votre décision d’achat. En revanche, comparer les prix entre les enseignes reste indispensable pour faire jouer la concurrence.
Prix des pièces :
Malgré son appartenance à un grand groupe tout en partageant ses pièces avec le Peugeot 3008, le prix des pièces ne fait pas partie de la fourchette basse. Un Renault Kadjar équivalent propose des éléments environ 20 % moins cher et l’Opel se montre un peu plus onéreux que le Peugeot. Sans être aussi coûteux que les modèles dits premium, le Grandland se situe un ton au-dessus, dans la même veine qu’un Volkswagen Tiguan.
Entretien :
Suite aux soucis rencontrés sur le moteur à essence, la politique du groupe a évolué. Si la courroie de distribution devait être remplacée tous les 10 ans ou 180 000 km, la fréquence est descendue à 6 ans ou 100 000 km à partir de 2020. Idem pour les révisions, passant de 25 000 km ou un an à 15 000 km ou un an. Il est vivement conseillé de suivre à la lettre ces nouvelles recommandations. À noter par ailleurs que Stellantis prolonge sa garantie jusqu’à 10 ans et 175 000 km. En diesel, la courroie de distribution est donnée pour 10 ans ou 180 000 km et les entretiens doivent être réalisés tous les ans ou 30 000 km. Quant au 1,6 l turbo, sa distribution est à chaîne, donc sans entretien. Enfin, le coût de la main-d’œuvre se situe dans la moyenne.
Fiabilité
Description :
L’Opel Grandland X/Grandland est-il plus fiable que le Peugeot 3008 ? L’affirmer ne serait pas juste. Le volume de propriétaires confrontés à des problèmes est moindre qu’avec le Peugeot 3008 tout simplement parce qu’il s’est moins vendu. En partageant la plateforme et les moteurs, l’Allemand a aussi hérité des soucis du Français.
Bien sûr, tous les Grandland ne tombent pas en panne, mais les moteurs Ecotec et Diesel de 130 ch concentrent des défauts sérieux et multiples qui peuvent aller loin. Heureusement, le groupe Stellantis a procédé à des modifications et à des extensions de garantie. Malgré tout, de nombreux propriétaires des modèles Stellantis en ont été victimes et l'on fait savoir à l'image de l'action collective ou de la manifestation devant le siège en Belgique.
Hormis les gros soucis mécaniques, le SUV d’Opel peut aussi agacer ses utilisateurs à cause de soucis électroniques. Si vous convoitez un modèle de seconde main, un suivi complet chez le constructeur est vivement conseillé, d’autant que la liste des rappels est longue.
Pannes lourdes ou immobilisantes :
- Chaîne d’arbres à cames : c’est un problème connu sur le 1,5 l Diesel. La chaîne qui relie les deux arbres à cames se détend, prend du jeu et peut même se rompre. Dans ce cas, des réparations lourdes sont à envisager, allant jusqu’au remplacement du moteur. Ce souci majeur peut se déclarer à des kilométrages très faibles (inférieurs à 40 000 km), un léger bruit de claquement venant du moteur n’est clairement pas bon signe. Une chaîne plus large (8 mm au lieu de 7 mm) a été introduite et le groupe Stellantis a mis en place une prise en charge totale pour les modèles de moins de 5 ans ou de moins de 150 000 km.
- Voyant antipollution : cela concerne également les autres moteurs diesel de l’Opel, 1,5 l Diesel, 1.6 Diesel et dans une moindre mesure le 2.0 Diesel. Le voyant qui s’affiche au tableau de bord peut avoir plusieurs causes. L’urée, ou AdBlue, peut se figer et se cristalliser ne pouvant ainsi plus être injecté. Des cas de déformation de son réservoir ont également été recensés, ce qui peut à terme rendre le démarrage impossible.
Plus grave encore, des problèmes de grippage au niveau du système d’injection peuvent générer de la limaille de fer avec à la clé une note possiblement épicée, surtout lorsque les injecteurs sont impactés.
Enfin, le filtre à particules et le catalyseur peuvent en être à l’origine, nécessitants parfois leur remplacement. - Courroie de distribution : elle touche le moteur Ecotec 130 ch, qui est la copie conforme du tristement connu PureTech 130 ch. Cette courroie, baignant entièrement dans l’huile, peut se désagréger générant des particules qui peuvent colmater le circuit de lubrification et d’assistance de freinage. En polluant l’huile moteur, les conséquences sont nombreuses en venant boucher la pompe à vide, les électrovannes de distribution variable ou encore la crépine de la pompe à huile. Les conséquences sont souvent lourdes, allant jusqu’à la casse du moteur.
Mise à jour logiciel, mesure de la courroie, nouvelle référence d’huile, intervalle de remplacement de la courroie raccourcie, le groupe a mis en place différents procédés pour tenter de réduire ces phénomènes néfastes. - Surconsommation d’huile : c’est à nouveau le moteur Ecotec 130 ch qui souffre de cette maladie. Le déshuileur peut en être la cause, mais parfois le moteur est à remplacer.
Autres pannes ou faiblesses :
- Boîte automatique EAT6 : son fonctionnement n'est pas parfait avec parfois des à-coups et un patinage assez important à froid.
Aspect extérieur :
- Hayon électrique : son fonctionnement n'est pas sans faille puisqu'il peut faire quelques caprices.
Finition intérieure :
- Montant de pare-brise : la garniture recouvrant le montant de pare-brise ne semble pas attachée solidement puisque plusieurs propriétaires se plaignent d'un élément qui a tendance à bâiller.
- Accoudoir : celui présent sur la contre-porte côté conducteur s'use prématurément.
- Volant : le cuir du volant peut se révéler fragile.
Dysfonctionnements électroniques/fonctions à bord :
- Système multimédia : il est loin d’être épargné par les bugs en tout genre : écran qui se fige, navigation qui ne sait plus se situer, Bluetooth qui se déconnecte, climatisation qui ne répond plus… Il peut agacer les utilisateurs malgré les mises à jour disponibles.
- Electronique : le multimédia n’est pas la seule cause de soucis, la clé n’est pas toujours reconnue, l’aide au maintien dans la voie peut faire des siennes tout comme l’allumage automatique des feux.
Rappel de rectification en concession :
- Juillet 2024 : suite à des défaillances de l’injecteur d’urée sur certains Turbo D, il est nécessaire d’installer une nouvelle version du logiciel d’étalonnage de l’unité de commande électronique du moteur afin d’empêcher que le véhicule produise des émissions d’oxyde d’azote (NOx) supérieures à la limite réglementaire. Les Grandland concernés ont été produits entre le 26 septembre 2022 et le 2 septembre 2023.
- Juillet 2024 : sur les versions hybrides rechargeables construites entre le 2 juillet 2019 et le 10 mars 2020, le logiciel d’unité de contrôle ne détecte pas certaines défaillances de la batterie. Un défaut de la batterie haute tension peut se déclarer et entraîner une surchauffe allant jusqu’à un potentiel incendie.
- Janvier 2024 : les Grandland X équipés du moteur PureTech, nommé 1.2 et 1.2 Turbo chez Opel, fabriqués entre janvier 2017 et le 28 août 2018 peuvent connaître une perte de l’assistance de freinage. Des particules provenant de la courroie de distribution peuvent obstruer le filtre à huile et moins bien lubrifier la pompe à vide.
- Novembre 2023 : sur les Grandland X hybrides fabriquées du 2 juillet 2019 au 27 janvier 2023, de l’eau peut s’introduire entre le bac contenant la batterie de traction et son renfort. La rouille pouvant se former peut devenir perforante et causer un embrasement de la batterie.
- Août 2023 : sur les versions diesel, une erreur logicielle peut empêcher le voyant de dysfonctionnement de s’allumer si l’injecteur d’urée cesse de fonctionner.
- Mai 2023 : sur les Grandland X hybrides rechargeables, la batterie peut surchauffer à cause d’un logiciel de surveillance défectueux, ce qui peut provoquer un incendie.
- Février 2023 : le filtre à particules peut surchauffer et se fissurer sur les versions diesel produites entre le 8 septembre 2017 et le 24 novembre 2020.
- Décembre 2022 : un écart de tension à l’intérieur de la batterie peut entraîner une surchauffe et un incendie sur les versions hybrides rechargeables produites entre le 8 octobre 2019 et le 23 novembre 2020.
- Août 2021 : le Grandland X peut être victime d’une mauvaise soudure au niveau du support du rail du siège passager, ce qui augmente le risque de blessure en cas d’accident.
- Août 2021 : les Grandland X équipés du moteur essence Turbo peuvent être victimes d’une courroie de distribution qui s’use prématurément. Globalement, les modèles produits de 2017 à juin 2022 sont exposés à ce risque.
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