Jeep Wagoneer S : le premier modèle électrique mondial de Jeep est un vrai dragster
Premier véhicule Jeep 100 % électrique vendu dans le monde entier, le Wagoneer S présente des caractéristiques pour le moins remarquables. Les 600 ch et 800 Nm s'accompagnent d'un 0 à 100 km/h en 3,4 secondes, soit mieux que le Grand Cherokee Trackhawk de 707 ch. Un véritable dragster, au look qui cache bien son jeu. Découverte... mouvementée !
L'avenir de l'automobile sera électrique, ou ne sera pas, même pour le constructeur américain Jeep (tombé dans l'escarcelle de Stellantis en 2021), qui commence à électrifier petit à petit sa gamme. Après le tout petit Avenger, proposé en version 100 % électrique début 2023, mais qui n'est pas vendu partout sur la planète, il présente son deuxième modèle à "pile", qui lui, est le premier à avoir une vocation mondiale.
Déjà découvert un peu en avance sur le timing prévu, nous avons pu approcher le Wagoneer S, puisqu'il s'agit de lui, de plus près lors d'une présentation mouvementée, courte et peu adaptée au tournage d'une vidéo, dans la grande banlieue de Francfort en Allemagne. Qu'importe, nous vous livrons ici nos premières impressions, les premières infos et quelques images réalisées certes façon cow-boy, mais qui ont le mérite d'exister.
La nouveauté Jeep est un SUV familial, situé en dessous du Grand Cherokee dans la gamme. Sa longueur n'est pas encore précisée mais on l'estime entre 4,70 m et 4,75 m, contre 4,91 m pour le grand frère. Et il est basé sur une plateforme Stellantis, la STLA Large, étudiée d'abord pour l'électrique, mais qui peut accueillir d'autres énergies.
Un design Jeep réinterprété "façon VE"
À sa découverte, on comprend immédiatement qu'il a fallu le distinguer des modèles thermiques ou électrifiés de la marque. Son design devait refléter son mode de propulsion, et une certaine modernité. C'est pourquoi son look est plus fin, plus aérien que celui du reste de la fratrie. Il innove aussi, au risque de choquer les puristes, ou les plus fans de la marque. La calandre, complètement réinterprétée, adopte par exemple non plus les sept barrettes traditionnelles entourées de chrome ou de noir, mais dessine ces mêmes barrettes, avec de la lumière, lui donnant un visage finalement très différent, et indéniablement plus New York du 21e siècle, que Détroit du 20e. Cette calandre sera "tout le temps" allumée, et présentera sur le modèle de production une pièce supplémentaire transparente, pour la rendre plus aérodynamique, car elle est en l'état un piège à air.
L'efficacité aérodynamique a présidé à toutes les décisions en matière de style d'ailleurs. C'est qu'avec un moteur électrique et une batterie, il faut peaufiner les écoulements d'air, traquer le moindre tourbillon, le moindre flux contraire, pour obtenir des kilomètres d'autonomie supplémentaire.
C'est la raison d'être de l'immense spoiler aérodynamique qui trône sur le haut du hayon. S'il se fait invisible vu de profil, conservant au Wagoneer S un profil de "vrai SUV", il dévoile son béant couloir de circulation de l'air quand on le regarde du dessus. Retirez-le, et vous aurez sous les yeux un profil de SUV coupé.
Le résultat : un Cx de 0,294, ce qui en fait le SUV Jeep qui pénètre le mieux dans l'air. Cela dit, le Porsche Macan est à 0,25, et le Skoda Enyaq coupé, à 0,234 ! Il y a encore de la marge de progression chez ce constructeur, qui ne s'est jamais vraiment soucié de cet aspect devenu primordial des choses avec l'électrification.
Dans tous les cas, les volumes sont assez lisses, très semblables à ce que propose en ce moment Land Rover par exemple, dans l'esprit. Le profil respecte cette idée, avec une unique ligne de caisse, mais d'énormes jantes de 22 pouces, qui certes remplissent bien les passages de roues, mais qui ne doivent pas être la panacée en termes de pénétration des roues dans l'air. À l'arrière, en plus de l'aileron, on trouve donc une lunette très inclinée, un bandeau lumineux reliant les feux, et des lignes globalement simples.
Au global, ce n'est sincèrement pas désagréable, presque élégant et définitivement mieux en vrai qu'en photo. Loin des designs torturés des modèles BMW, ou Lexus en tout cas, pour rester dans la concurrence premium.
45 pouces d'écrans numériques
L'habitacle, lui, en met plein la vue. On passera rapidement sur le système sono fourni par le spécialiste de la hi-fi McIntosh, ses 19 haut-parleurs, et ses 1 160 W, pour se concentrer sur une très large dalle de planche de bord, de 45 pouces, qui intègre une enfilade d'écrans, à la manière d'une Mercedes dotée de "l'hyperscreen". Il y en a 4 en tout : l'instrumentation pour le conducteur, l'écran central multimédia, un écran en face du passager, et un dernier écran situé en dessous de celui du milieu, pour gérer la climatisation. L'équipement pourra être pléthorique. Il n'a pas été détaillé mais pourra inclure la conduite autonome, les caméras 360°, la navigation connectée, la lecture des panneaux, l'assistant anticollision en intersections, les mises à jour à distance en OTA (Over the air), etc.
Le dessin et la présentation sont donc modernes, mais pourront dérouter les habitués de planches de bord à boutons plus traditionnels. Trois ambiances seront disponibles : une classique noire, une lumineuse de couleur claire, et une livrée rouge plus "péchue", celle que vous pouvez découvrir ici. La qualité des matériaux, sur cet exemplaire encore de niveau "prototype", semble très bonne, avec des placages en aluminium ou en céramique. Les assemblages sont à parfaire avant la mise en production à grande échelle. Et nous n'avons pu tester le multimédia, l'auto étant en mode "démo".
L'espace à l'arrière est conséquent, et la banquette pourra être, comme à l'avant, chauffante et climatisée. Le volume de coffre s'annonce exceptionnel, avec 866 litres.
Plus exceptionnelles encore sont les caractéristiques techniques du Wagoneer S. On fait bien sûr encore mieux, mais pour un premier modèle 100 % électrique Mondial, Jeep tape quand même fort.
De 0 à 96 km/h en 3,4 secondes ! Mieux qu'un Grand Cherokee Trackhawk de 707 ch
Grâce à ses deux moteurs électriques, un sur chaque essieu, il dispose de 600 ch et 800 Nm de couple. Pas de V-Max communiquée, mais le 0 à 60 MPH (Miles per hour, soit 0 à 96 km/h) est annoncé en 3,4 secondes. Un chiffre de supercar. Avec une telle accélération, il peut rivaliser avec un Tesla Model Y Performance (3,5 s.), qui sert d'ailleurs de concurrent, choisi parfaitement au "hasard", dans le film promotionnel de lancement. Il peut même tenir tête au plus puissant des SUV Jeep thermique, le Grand Cherokee V8 Trackhawk, et à ses 707 ch et son 0 à 60 mph en 3,5 s. également. Cela pose son bonhomme quand même.
Mais la question est : pourra-t-il rivaliser longtemps avec eux ? C'est à voir, car même s'il est doté d'un gros accumulateur de 100 kWh de capacité, son autonomie (non encore homologuée) est espérée à "plus de 300 miles", soit un peu plus de 482 km. Beaucoup moins donc en cas de volonté de profiter de la cavalerie disponible. Le Model Y Performance affiche 514 km, avec 72,5 kWh seulement !
Jeep annonce des temps de recharge de 23 minutes pour passer de 20 à 80 % de batterie sur borne rapide, et 28 minutes pour le 5 à 80 %, sans dévoiler la puissance maximale admissible.
Bien sûr, les capacités en tout-terrain n'ont pas été négligées. Les 2 moteurs permettent une gestion fine de la répartition de la puissance et du couple sur les deux essieux. Et le fameux "Select-Terrain" est de la partie, avec ses modes de conduite dont certains sont dédiés au tout-terrain (Auto, Sport, Eco, Neige et Sable). Le train avant peut être déconnecté pour économiser de l'énergie.
Les Américains pourront commander cette nouveauté dès le dernier trimestre 2024. Pour nous, ce ne sera pas avant début 2025. Les prix ne sont pas encore définis, mais il faudra tabler sur plus de 80 000 € à notre avis.
Photos (33)
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération