Jean Todt : « les 80 km/h, c’est un débat politique »
Invité de RTL ce matin, le Président de la FIA Jean Todt a parlé de sécurité routière, de Formule 1 et donné quelques nouvelles de Michael Schumacher.
Le Président de la Fédération Internationale Automobile Jean Todt était l’invité de RTL ce lundi matin, à l’occasion de la sortie imminente de son livre intitulé « Des millions de vies à sauver sur les routes » (éd. Débats publics). L’homme cultive la rareté dans ses apparitions médiatiques, et on était donc d’autant plus enclin à l’écouter…même si les déclarations fracassantes ne sont pas vraiment son genre.
Ainsi, sans surprise, l’essentiel de l’entretien aura été consacré au problème de l’insécurité routière sur les routes du monde où l’on déplore 1,4 million de morts chaque année, à quoi s’ajoutent, selon les années « 30 à 50 millions de blessés avec séquelles » (la fourchette est large). « La route est la cause de mortalité numéro 1 pour les jeunes de 5 à 29 ans », a martelé celui qui a été nommé en 2015 Envoyé spécial des nations Unies pour la sécurité routière par Ban Ki-Moon, alors Secrétaire général de l’ONU.
De fait, l’homme en appelle à un Sommet mondial sur la sécurité routière, inspiré des Sommets de la terre qui ont permis une meilleure prise de conscience des enjeux écologiques. Etablissant un parallèle avec la crise de la Cofid-19, l’homme explique que là, le vaccin existe déjà : « le vaccin, c’est mettre sa ceinture de sécurité, c’est mettre un casque, c’est ne pas boire en conduisant, c’est respecter les limitations de vitesse… » Et Jean Todt de préciser que 93% des victimes évoquées plus haut sont des habitants de pays en voie de développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.
"Le faux débat autour des 80 km/h"
Concernant la France, il a salué les efforts d’un pays qui est passé de 18 000 morts en 1972 à un peu plus de 3 200 aujourd’hui (et probablement moins de 3 000 cette année, confinement aidant) alors même qu’on compte trois fois plus de voitures sur les routes.
Fustigeant le « faux débat, le débat politique » autour des 80 km/h qui ne font perdre que quelques minutes sur un trajet donné alors même que du fait de la densité de trafic, « 50% de la population accepte de perdre des heures chaque semaine pour aller sur son lieu de travail », il estime que le pays a le potentiel pour réduire de moitié le nombre de victimes sur ses routes. « Il y a un problème d’autodiscipline », plaide Jean Todt, qui estime que les pays les plus performants ne sont pas forcément ceux où il y a le plus de contrôles : « l’éducation, la formation sont indispensables. » Appelant les constructeurs à « s’engager beaucoup plus » sur la sécurité routière, notamment dans les PVD. Il faut que les mêmes niveaux de sécurité s’appliquent aux véhicules quel que soit le pays où ceux-ci sont vendus. Un très récent exemple de crash test a illustré que c’était encore loin d’être la cas.
L’entretien a ensuite dévié vers la Formule 1, dont Jean Todt salue les progrès réalisés en matière de sécurité et de réduction de l’empreinte écologique. Il a même assuré que la F1 atteindrait bientôt le niveau de « pollution zéro »… sans préciser vraiment par quel biais (ont juste été évoqués l’hybridation et des « carburants à zéro émission »).
Un mot, enfin, sur Michael Schumacher. Jean Todt dit voir « une à deux fois par mois » le septuple champion du monde de Formule 1 (dont Lewis Hamilton a égalé ce week-end le nombre de couronnes mondiales) : « il se bat et on ne peut que lui souhaiter à lui et à sa famille que les choses s’améliorent. » Et d’assurer que Schumi « suit » son fils Mick, qui devrait accéder à la Formule 1 dès l’an prochain: « on va être ravi d’avoir un nouveau Schumacher au plus haut niveau de la compétition automobile. »
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