3. Interview de Marjorie Hervé, Challenge des Monos.

Bonjour Marjorie. Alors, qui es-tu et comment en es-tu venue à faire de la compétition moto ?

Bonjour. Alors, je m'appelle Marjorie Hervé, j'ai trente ans, et j'ai commencé à faire de la bécane sur route à l'âge de seize ans. J'ai fait un peu d'entraînement sur piste avec ma SS vers mes dix-huit ans et cela fait sept ans que je fais de la compétition. C'est mon père qui m'a amené à faire de la moto, même si lui était un peu plus trail, rallyes routiers, e qui n'a absolument rien à voir avec ce que je fais maintenant. Les Monos, c'est venu parce que je voulais faire de la piste avec ma 125cc pour qui j'avais eu un véritable coup de cœur. Mais comme il n'existait plus rien pour les 125cc deux temps… Un jour, j'ai rencontré Mickaël Viravongsa sur un entrainement ici. Il m'a expliqué ce qu'était le challenge des monos et ça m'a donné envi de monter mon proto.

Ensuite, cela a été un concours de circonstances. J'étais dans une période difficile où j'étais au chômage, avec ma moto en pièces. Un copain avait chez lui un moteur de River en caisses et il m'a dit : « tu passes et tu récupères le moteur ». Pour moi, ça a été l'apprentissage de la mécanique quatre temps que je ne connaissais pas du tout.

Tu as une formation de mécanique à la base ?

Absolument pas. J'apprends tout sur le tas. Le deux temps, j'ai appris après mon coup de cœur pour ma 125cc. Je voulais tout savoir sur elle et m'en occuper de A à Z. Pour la River, ça a été pareil. C'était aussi un petit challenge personnel et un pied de nez à des copains qui faisaient de l'endurance en groupe et où j'avais un peu l'impression d'être en marge. Après, j'ai eu pas mal d'aides, pour la mécanique, les modifications, le montage et réaliser enfin mon proto.

Alors présente-nous un peu ce proto…

Donc la partie cycle, c'est la base de la 125cc Cagiva Mito de 1996 avec suspension arrière Bitubo réglable, fourche de 916 Showa d'origine avec ressorts Delcan sur mesure, té de fourche supérieur également sur mesure réalisé par Jean-Louis Lebouc.

Pour la boucle arrière et tête de fourche, c'est mon beau père qui est ferronnier qui m'a aidé. Le moteur est identique aux W16 utilisées par l'armée. C'est un 600cc qui n'a absolument pas de pêche !!!...

La Sima avait fait un Supermono et ils avaient monté un River dedans mais ça n'avait rien donné et ils se sont tournés vers l'Husky. Tucson a tenté aussi d'utiliser le River mais sans aboutissement non plus.

Cela fait sept ans maintenant que je l'ai ; je n'ai pas eu de problèmes de châssis ; nous l'avons amélioré petit à petit et ça l'a fait.

Par contre, j'en suis à mon quatrième moteur. A chaque fois, c'était des petits pépins, sauf à Pau où tout a explosé. C'était un moulin que j'avais remonté pendant l'hiver et je ne le sentais pas du tout. Il a fait Ales, Carole et une course de côte.

L'avantage, c'est financièrement car tu les trouves aux alentours de 200 euros. Les pièces sont très dures à trouver.

Ton objectif pour la fin de la saison ?

J'aurai bien aimé accrocher le podium car c'est ma dernière saison avec cette machine et c'est vraiment mon bébé puisque je me suis vraiment investie dedans. Et c'est la moins puissante du plateau.

La prochaine, c'est un copain qui monte le châssis, donc cela ne sera pas pareil.

Donc, j'en déduis que tu as un nouveau projet pour l'année prochaine ?

Oui. Il est déjà en route. C'est encore un châssis de Cagiva Mito avec un 650 FSE Husaberg… histoire de faire un pied de nez à toutes les KTM et autres Husky du plateau. C'est un nouveau challenge car je change de catégories et il y a déjà pas mal de machines très abouties.

Tu aimes bien les moutons à cinq pates ?

J'aime bien ce qui n'est pas commun. Celle-ci est 100% Cagiva et je ne veux pas mettre du japonais !!!...

Tu souhaites rajouter quelque chose ?

Oui. J'ai fait un peu de côtes cette saison avec mon mono. J'étais en Open avec des 250 RS Honda, des trucs qui avionnent… Ce qui était bien, c'est que je partais première vu que j'étais dernière des essais. Le Championnat de France de la montagne, c'est la même ambiance qu'ici sauf qu'il faut se réhabituer à tourner sur route. Et l'année prochaine, je vais peut-être faire une manche en Challenge Protwin. D'autre part, si mon proto va bien, je vais peut-être partir à Horice en République Tchèque avec des potes de la montagne. C'est une course un peu comme le TT mais en plus petit.

Dernière question : tu fais un peu de moto sur route au quotidien ?

Oui et non car j'ai une vielle mémère de 1994, une des toutes premières 916. Elle n'est pas en super bon état à cause des finances mais c'est ma louloute quand même.

Merci Marjorie et bonne fin de saison.

Merci et à bientôt.