Interview: Claude Michy: bilan et avenir du GP de France
Quelques jours après le Grand Prix de France, Claude Michy nous a accordé une interview afin de faire le bilan de ce week-end exceptionnel. Il nous a également donné son point de vue face à l'augmentation d'associations de riverains s'opposant à l'activité des circuits...
L'édition 2022 du Grand Prix de France a une nouvelle fois battu tous les records avec une fréquentation dépassant les 110 000 spectateurs le dimanche (voir l'article d'Olivier en cliquant ici). Quelques jours après l'événement, le promoteur de l'événement Claude Michy, que l'on ne présente plus, nous a accordé un peu de son temps pour faire le bilan de cette 29ème édition.
Bonjour Claude Michy. Merci de nous accorder un peu de temps. Tout d'abord, quel bilan tirez-vous de ce Grand Prix de France?
Le bilan, ce n'est pas à moi de le faire mais plutôt aux spectateurs qui viennent assister au Grand Prix et à vous les journalistes. Nous, nous essayons de l'organiser au mieux mais comme toutes organisations, il y a quelques détails ou quelques failles à améliorer et trouver les bonnes solutions pour que cela se passe mieux l'année prochaine. On a eu beaucoup d'affluence ce qui a entraîné des problèmes de circulation. Cela peut sembler normal lorsqu'il y a un tel regroupement ce qui ne veut pas dire que l'on ne peut pas essayer de les améliorer. Il y a eu un problème de densité pour tout ce qui est parking voitures. Là aussi, il faut que l'on trouve plus de places.
Après, il y a toujours des petits détails à améliorer. Il y a des gens qui nous écrivent pour nous faire part de leurs observations. Nous essayons d'en tenir compte. Un exemple, Dorna a mis un échafaudage pour une caméra télé à un endroit qui n'était pas prévu sur les plans donc ça peut gêner les gens dans les tribunes. Ce sont des désagréments et l'objectif est qu'il y en ait le moins possible.
Vous êtes très attaché à tout ce qui entoure le Grand Prix avec des animations, la visite de la voie des stands, la fan zone..., avez-vous d'autres projets pour l'année prochaine?
Là, déjà, on va débriefer ce qui a été et ce qui n'a pas été. Cela va être le 30ème que l'on organise donc nous allons essayer de trouver des choses nouvelles qui donnent une belle image du Grand Prix de France et de la moto. En fait, l'objectif, il est là.
D'une manière plus générale, on sait que les circuits sont dans le collimateur de nombreuses associations de riverains et de mouvements écologistes. On l'a vu avec Mérignac, Albi ou encore Dijon-Prenois pour ne citer qu'eux. Est-ce que le circuit du Mans est également impacté par ce "phénomène"?
Je dirais que les minorités sont toujours mieux organisées que les majorités. D'un autre côté, il faut être conscient que les gens qui se sont installés à proximité savaient qu'il y avait un circuit. Après, la notion du bruit au quotidien, il y a tout un tas de normes et de réglementations qui se mettent en place. Il est évident que c'est quelque chose sur lequel il faut être attentif. Les constructeurs travaillent pour faire baisser le niveau sonore des machines au quotidien. Pour les épreuves, c'est autre chose puisque les réglementations sont internationales, c'est un autre sujet. Mais il y a des Ayatollahs qui ont oublié que tous les progrès qui ont été faits, que ce soit en auto ou à moto, sur la sécurité, l'évolution technologique, la baisse de la consommation, etc, etc.. tout cela n'est que le résultat de la compétition et de la recherche. Aujourd'hui, si on a l'ABS, des véhicules "hybrides", de la sécurité active ou passive, c'est uniquement lié à ça. Il faut regarder les deux côtés de la pièce. II y a le bon et le mauvais côté. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas des améliorations à faire mais il ne faut pas dire Amen à tout le monde.
Pour revenir à l'actualité, comment voyez-vous l'impact du retrait de Suzuki?
C'est la vie du sport. Suzuki était déjà parti, ils sont revenus, il y a d'autres constructeurs qui sont arrivés. C'est la vie du Moto GP. Il y a cinq constructeurs qui sont présents, on aura 22 machines au lieu de 24, ou on en aura 24, on aura peut-être un nouveau constructeur... Cela n'altère pas le spectacle. La seule chose que cela peut altérer, c'est le nombre de pilote.
Vous souhaitez rajouter quelque chose, un message à faire passer?
Mon message, c'est que je trouve que le public s'est bien tenu. Il y a un rajeunissement de la clientèle. Nous, nous faisons la gratuité jusqu'à 16 ans depuis longtemps et nous avons autour de 25 % de clientèle féminine. Les gens viennent en famille et c'est bien pour la moto. Ces jeunes seront peut-être amenés à pratiquer le sport moto via ce que met en place la fédération pour la formation des jeunes sur piste dès 6 ou 7 ans. Je crois que la moto, du fait du titre de Fabio et grâce au travail que fait Canal +, touche de plus en plus de monde. Nous arrivons dans une nouvelle ère où la fédération fait ce qu'elle a à faire. Le public est vraiment passionné. Il n'y a pas une seule manifestation "à billetterie" en France qui rassemble autant de monde. Le Moto GP est devenu numéro 1. C'est une énorme progression et à partir de ce moment-là, il faut essayer de gérer cette évolution pour satisfaire d'abord le spectateur et ensuite inciter les jeunes à la pratique ou à la découverte du deux-roues. Ils ne seront pas tous champion du Monde et ne feront pas tous de la compétition, mais le but est qu'ils puissent utiliser ce moyen de déplacement en toute sécurité.
Merci beaucoup Claude Michy et bonne préparation pour la 30ème édition.
Merci à vous.
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