Grosses performances et prix mini, l’Ibiza 3 est une bonne… FR
Forte d’un 1,8 l turbo à 20 soupapes de 150 ch voire d'un 1,9 l TDI de 130 ch, l’espagnole affole les chronos dans sa catégorie. Et pourtant, elle ne coûte pas bien cher : pas courant pour une petite sportive. Dès 4 000 €.
Quelque chose d’Alfa Romeo. Les Seat sorties au début des années 2000 rappellent nettement les productions de la marque italienne, et ça n’a rien d’un hasard. En effet, à la tête de son design se retrouve depuis 1999 un certain Walter de’Silva, auteur notamment de la magnifique Alfa Romeo 156.
La première manifestation commercialisée de son influence n’est autre que la Seat Ibiza de troisième génération, le type 6L, lancée en 2002. Ses lignes fluides, sa grosse calandre mordant sur le bouclier avant, ses feux arrière horizontaux et son air expressif ont quelque chose de très italien.
Techniquement, en revanche, l’espagnole reste allemande : sa plate-forme est celle de la Volkswagen Polo 9N, révélée en 2001, et ses mécaniques proviennent de la banque d’organes du groupe de Wolfsburg. A l’époque, Seat assume son image sportive et révèle en 2004 une version épicée de sa nouvelle Ibiza, la FR.
Celle-ci bénéficie d’un moteur bien connu, le 1,8 l 20 soupapes turbo, équipant notamment l’Audi A3. Développant ici 150 ch pour un couple important de 220 Nm, il confère à l’ibère de belles performances, puisqu’elle frôle les 220 km/h et atteint les 100 km/h en environ 8 s. A l'époque, le diesel exerce une attraction phénoménale, qui fait rêver les fabricants actuels d'électriques, aussi l'Ibiza FR existe-t-elle aussi en TDI.
Sous son capot, la petite sportive au gasoil reçoit un 1,9 l à injecteurs-pompes délivrant 130 ch et surtout un couple phénoménal de 310 Nm ! Aussi, la FR TDI offre des performances de petite bombe : 206 km/h en pointe pour un 0 à 100 km/h abattu en 9,4 s. Mais comme à l'époque, le groupe Volkswagen sous-estime délibérément la puissance de ses diesels, les chronos relevés sont encore meilleurs !
Le châssis s’adapte à la cavalerie en affermissant sa suspension et en agrandissant les freins à disques (ventilés à l’avant). Cela ne se traduit pas par un prix élevé : 18 350 € (25 000 € actuels selon l’Insee) en essence et 18 810 € en TDI : à peine plus chère.... Pourtant, clim, vitres et rétros électriques, radio CD, jantes alliage et ABS, notamment, sont de série.
Cela dit, la FR n’est pas une sportive pure et dure, chose par ailleurs indiquée par le fait qu’elle est proposée en 5 portes. Elle laisse ce rôle à la Cupra, forte, elle, de 180 ch. En 2006, la Seat bénéficie d’un léger restylage, qui ne touche cependant pas à la mécanique, demeurant à 150 ch. En revanche, l’ESP passe en série. En 2008, cette génération d’Ibiza passe à la trappe.
Combien ça coûte ?
Pas très cher. En bon état, et dotée d’un contrôle technique valide, l’Ibiza FR essence se déniche dès 4 000 €. Certes, il faudra accepter un compteur affichant 200 000 km au moins. A 5 000 €, on trouve des autos impeccables totalisant 170 000 km environ, alors qu’on comptera 6 000 € pour passer sous les 100 000 km. Surprise, les TDI sont de 500 € à 1 000 € plus chères !
Quelle version choisir ?
Plutôt la version essence, car elle se montre plus fiable. Optez pour l’auto dans le meilleur état possible et dotée d’un suivi riche.
Les versions collector
Ce sont les Ibiza en parfait état et à très faible kilométrage, si possible dans un coloris original. Il n'y en a pratiquement pas !
Que surveiller ?
Eprouvé, le 1,8 l de l’Ibiza se révèle très endurant, moyennant un entretien régulier. Il supporte même sans trop faiblir des préparations ! Mais il n’est pas rare d’avoir à changer les bobines vers 100 000 km. En revanche, le diesel pose des problèmes : casses de turbo, encrassement de la vanne EGR, débitmètre d'air HS (source de bien des polémiques sur les forums à l'époque !). Cela dit, le moteur TDI en lui-même est très, très robuste.
Pas de soucis particuliers transmission, même si avec l’âge on surveillera l’étanchéité des soufflets de cardan. On relève tout de même quelques bugs électroniques, débouchant parfois sur des comportements curieux de l’ESP, alors que les étriers de frein arrière sont sujets au grippage. Avec l’âge, la corrosion peut se manifester, mais l’habitacle vieillit plutôt bien. Evidemment, les vitres électriques sont faiblardes, tout comme le compresseur de clim. Mais rien de dramatique.
Sur la route
Bonne position de conduite dans l’Ibiza, grâce au volant réglable dans les deux plans. L’atmosphère à bord est toutefois sombre, même si la finition demeure convenable. Le moteur, pas très mélodieux, étonne en tout cas par sa souplesse. Il reprend fort à bas régime et autorise des reprises très consistantes en milieu de compte-tours : cette Ibiza étonne encore par sa tonicité, de sorte qu’on ne ressent pas l’absence d’un 6e rapport. En revanche, le moteur n’aime pas trop les hauts régimes.
En TDI, ça vibre au ralenti et cogne à froid, mais à chaud, le niveau sonore est à peine plus élevé qu'en essence. De plus, le moteur laisse assez pantois : sans guère monter en régime, il vous colle au siège en reprise, de façon assez inattendue. Inutile de le pousser à plus 4 000 tr/min, il ne donne pas plus : le mieux est de le laisser dans la bonne plage, à l'aide de la boîte 6.
Le châssis accepte très bien le punch du moteur, mais il ne faut pas attendre de lui des exploits en conduite sportive. L’amortissement manque de rigueur quand on hausse le rythme et la direction n’est pas des plus informatives. Rien à voir avec une Clio ! Mais la tenue de route demeure très sûre, et la suspension suffisamment tolérante pour envisager les longs trajets. En réalité, l’Ibiza FR est une petite GT rapide et polyvalente, que la puissance rend très plaisante. Reste qu’elle pèche par gourmandise : 9 l/100 km en moyenne en essence. Là, comprend pourquoi la clientèle a plébiscité la TDI, qui se contente de 5,8 l/100 km...
L’alternative youngtimer
Seat Ibiza GTI 16v (1995 – 1999)
Inaugurant la plate-forme qui servira plus tard à la VW Polo, la Seat Ibiza de 2e génération bénéficie aussi d’un dessin dû à Giugiaro. Pas un hasard s’il rappelle celui de la Fiat Punto ! En 1994, l’Ibiza se décline en GTI, dotée d’un 2,0 l 115 ch, puis en GTI 16v avec sous le capot, le 1,8 l 16 soupapes de la VW Golf II GTI. Dépollué, il est ramené de 136 ch à 130 ch mais procure à l’espagnole de belles performances (maxi de 206 km/h) et un joli caractère. De plus, le comportement routier est à la hauteur. Cette Ibiza disparaît en 1999, lors de son restylage. Dès 5 000 €.
Seat Ibiza FR 2004 – la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 781 cm3
- Alimentation : injection, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 150 ch à 5 500 tr/min
- Couple : 220 Nm à 2 000 tr/min
- Poids : 1 154 kg
- Vitesse maxi : 216 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 8,4 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Seat Ibiza FR rendez-vous sur le site de La Centrale.
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