Fusion avec Renault : Fiat retire son offre !
Coup de théâtre dans le projet de méga fusion entre les groupes FCA Fiat Chrysler et Renault. Le Conseil d'administration du Losange n'ayant pas pris de décision à la demande de l'État français, FCA a fait savoir par communiqué qu'il retirait son offre.
Réunis pour la deuxième fois en deux jours, les administrateurs de Renault n'ont toujours pas donné leur feu vert au projet de fusion proposé par FCA Fiat Chrysler. Cette nuit, le groupe français a publié un court communiqué de presse : "Le Conseil d’administration n’a pas été en mesure de prendre une décision en raison du souhait exprimé par les représentants de l’État français de reporter le vote à un Conseil ultérieur".
La réaction de Fiat a été rapide et directe : via un communiqué, l'italo-américain a fait savoir qu'il a décidé de retirer son offre ! S'il se dit toujours convaincu de l'intérêt de la fusion, pour lui : "Il est cependant devenu clair que les conditions politiques en France ne sont pas à l’heure actuelle réunies".
Dans cette affaire, Paris a rapidement voulu peser, souhaitant avoir des garanties pour préserver les intérêts de la partie française, notamment en matière d'emplois. L'État voulait aussi garder une influence dans la nouvelle structure. Il est actuellement le premier actionnaire du groupe Renault, un statut qu'il aurait perdu dans la fusion. Il aurait eu 7,5 % des parts, alors que le groupe italien Exor, contrôlé par la famille Agnelli, en aurait eu 14,5 %. En France, on craignait une prise de contrôle déguisée de Renault par Fiat.
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, rappelait hier qu'il ne devait pas y avoir de précipitation. L'État voulait notamment prendre le temps de convaincre Nissan, le partenaire de Renault dans l'Alliance. Mais FCA était visiblement pressé. Ce qui surprend du côté du ministère de l'Économie. Le cabinet du ministre a déclaré auprès de France Info : "Depuis le début, FCA a mis une pression énorme sur le timing et a essayé de nous pousser à prendre ou à laisser. Nous avons clairement indiqué que nous ne serions pas soumis à une telle pression." Affaire classée ? La réaction de FCA est peut-être le coup de pression supplémentaire pour pousser Renault et l'État français à se décider plus vite, en faisant des concessions.
Si c'est fini, en France, il y aura les satisfaits qui estimaient que la fusion était trop risquée pour Renault, FCA apportant de gros inconvénients (mauvais bilan CO2 et retard technologique), et les déçus qui pensent que le Losange avait besoin de ce partenaire pour assurer son avenir alors que les relations avec Nissan ne sont pas au beau fixe.
> Mise à jour 13h - Renault exprime "sa déception".
Dans un communiqué, le groupe français "exprime sa déception de ne pouvoir approfondir la proposition de FCA". Il rappelle que "cette proposition est opportune, ayant beaucoup de mérite industriel et d'attractivité financière, créant un leader mondial de l'automobile, basé en Europe" et indique que "cette offre souligne l'attractivité de Renault et de l'Alliance".
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