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Franciliens, allez-vous (enfin) lâcher votre auto ?

Une fois n’est pas coutume, et parce que le week-end permet d’aborder des thèmes un peu plus larges sur le thème de la mobilité, Caradisiac va vous inviter à lâcher le volant. La mesure prise par l’autorité régionale des transports Île-de-France (IDFM) d’un tarif unique est excellente. Nous allons d’abord expliquer pourquoi, puis nous allons comparer ce tarif unique à celui des autres villes du monde.

Franciliens, allez-vous (enfin) lâcher votre auto ?

La nouvelle a de quoi surprendre. Alors que nous nous attendions à ce que le tarif JO soit maintenu, il n’en est rien. Et si le tarif d’un trajet dans Paris intra-muros augmente de 16,3 %, en passant de 2,15 € à 2,50 € (pour les métros, trains et RER), celui permettant de rejoindre la petite et la grande couronne, lui, diminue de 50 %, en passant de 5 € à 2,50 €. Idem pour le tramway dont le tarif passe de 2,15 € à 2 €. Et cela, c’est sans compter le Navigo Liberté +, probablement le moyen le plus malin de lutter contre les fraudeurs. Puis l’offre est ainsi plus claire. Car jusqu’à présent, chaque moyen de transport avait son tarif.

Pourquoi une baisse du prix ?

Le prix du ticket a augmenté pendant les JO pour compenser le surcoût du service de sécurité mis en place. Un dispositif qui n’était pas donné, mais qui a prouvé que les transports en commun pouvaient être vivables. Le vice-président d’IDFM, Grégoire de Lasteyrie a confié à nos confrères de La Tribune qu’il était compliqué économiquement et logistiquement de maintenir un tel niveau, mais qu’il est possible de s’en rapprocher.

Comprenez que la maintenance est nécessaire, les travaux sont nécessaires et les aléas liés aux usagers sont inéluctables. Le premier point est le manque à gagner à cause de la fraude.

Navigo Liberté + : une autre façon de payer ses trajets

Avec 500 millions d’euros de manque à gagner, dont 100 millions pour la RATP, la fraude est un trou réel dans les caisses. Alors l’IDFM a mis en place le passe Navigo Liberté +.

Il s’agit d’un pass classique mais lié à votre RIB. Plutôt que de le recharger, vous effectuer vos trajets avec et recevez la facture à la fin. Afin d’inciter les utilisateurs à y souscrire, ce Navigo Liberté + s’accompagne de tarifs avantageux :

- Le ticket à 1,73 €

- Une facturation maximum de 8,65 € (au-delà, les trajets sont offerts)

- Les correspondances sont gratuites

Puis il affranchit les utilisateurs de faire la queue pour recharger leurs titres de transport.

Le rapport avec la fraude ? Une fois le système en place, les utilisateurs seront moins enclins à ne pas recharger le pass (par exemple) car les machines ne fonctionnent pas, il y a trop de monde aux bornes, etc.

Ce n’est pas la solution parfaite, mais elle a le mérite de contribuer à une amélioration des revenus sans être trop coercitive.

Cette nouvelle tarification sera effective dès le 2 janvier 2025. De quoi motiver les usagers à adopter les transports en commun.

Une démarche plus équitable

Nous pouvons aussi relever le côté équitable de cette démarche. En France, pays à forte activité tertiaire, les emplois sont concentrés dans les grandes villes. Y habiter est impossible pour la très grosse majorité des actifs, tant le coût de l’immobilier y est élevé. Il faut donc s’éloigner pour obtenir des loyers décents ou simplement atteignables.

Or, dans sa lutte pour le climat et contre la voiture, le gouvernement ne montrait pas vraiment d’action réelle allant en ce sens. Ainsi, ceux qui se retrouvaient loin de leur lieu de travail cumulaient à la fois des temps de trajets exténuants ET une tarification supérieure. Une double peine qui motivait à prendre sa voiture.

Le Pass Navigo avait déjà réduit cet écart en nivelant vers le haut, rendant le choix par zone inutile. La nouvelle tarification va plus loin dans l’idée. Si le confort n’y est pas vraiment selon les horaires (la saturation des transports en commun rend les trajets pénibles), le tarif est enfin tolérable.

Et ailleurs, ça coûte combien de prendre les transports en commun ?

Il est toujours intéressant de comparer, ne serait-ce que pour assouvir sa curiosité. Nous nous sommes contentés des trajets à métro. Il en ressort que souvent, habiter loin coûte plus cher en transport. La France mérite donc un bon point. Notez également que lorsque le tarif est inférieur, le réseau l’est également. Notons qu’à Rome ou Prague, c’est le temps de trajet qui est facturé. À Londres, la facturation se fait par zone quand à Tokyo, elle dépend de la distance à parcourir.

Londres, Royaume-Uni : 2,80 à 6,70 £ selon les zones

New York, États-Unis : 2,90 USD pour un trajet unique

Tokyo, Japon : 170 à 320 ¥, selon la distance

Berlin, Allemagne : 3 euros pour un ticket simple

Séoul, Corée du Sud : 1 350 KRW (environ 1,02 €)

Shanghai, Chine : 3 à 9 CNY, selon la distance (0,40 à 1,20 €) (

Montréal, Canada : 3,75 CAD (environ 2,50 €)

Rome, Italie : 1,50 € pour un ticket de 100 minutes

Athènes, Grèce : 1,20 €

Vienne, Autriche : 2,40 € pour un ticket simple

Stockholm, Suède : 39 SEK (environ 3,40 €)

Bangkok, Thaïlande : 16 à 42 THB (environ 0,40 à 1,10 €)

Santiago, Chili : 800 CLP (environ 0,90 €)

São Paulo, Brésil : 4,40 BRL (environ 0,90 €)

Mexico City, Mexique : 5 MXN (environ 0,24 €)

Prague, République tchèque : 40 CZK (environ 1,60 €) pour un ticket de 90 minutes

Copenhague, Danemark : 24 DKK (environ 3,20 €)

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