Essai - Yamaha MT-125 : La Duke nippone masquée !
Et si on revoyait tout ? À commencer par le look, tout en passant par le moteur. Et si l’on partait de la YZF 125 R et qu’on l’appelait MT-125, un peu comme on l'a fait avec la R1 et la MT-10 ? Banco. Les permis A1 et B n’ont qu’a bien se tenir, voici venir le côté sombre du Japon !
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Note
des propriétaires
Nous passerons rapidement sur le discours de la marque prodigué lors de la présentation de presse des nouvelles MT-125 et MT-03. Discours visant à nous faire entrer dans le Dark Side of Japan spirit. Du prosélytisme fait de clips hypnoticoapocalyptiques et d’images sombres vantant les mérites de passer d’une vie virtuelle ancrée dans le jeu vidéo à celle bien réelle d’un guidon en mains pour tailler les routes désertes avec les copains, tout en lâchant des éclairs. Enfin, un truc comme ça. Oui, la drogue existe chez les créatifs, fussent-il japonais, et elle fait des ravages… Rassurez-vous pourtant, nul besoin d’adhérer à cette image ni à ce concept pour apprécier cette nouvelle MT-125. Chose que nous avons fait dès notre arrivée sur le lieu du lancement, non loin de Malaga (Espagne). Ambiance.
Ambiance garage, même, au sens propre. La présentation statique des modèles avait lieu dans un parking sombre, avec éclairages rouges, et une ribambelle de MT telles des catcheuses masquées crachant de leurs yeux à LED vindicatifs la nervosité de la nouvelle ligne. Une ligne très personnelle à l’avant, un peu moins à l’arrière, tant on pourrait croire que la nouvelle MT s’est inspirée de celle qui a depuis longtemps créé le segment des petits roadsters sportifs de caractère : la Duke 125.
Pour autant, on reconnaît bien le cadre périmétrique dit Deltabox, une architecture déjà vue sur la MT 125 ancienne du nom. Par contre, il est amplement modifié niveau géométrie et pivots latéraux, sans oublier un très original bras oscillant en aluminium. Une véritable architecture de sportive et pour cause : loin de repartir de la même base que le précédent modèle, les ingénieurs Yamaha ont opté pour la plateforme technique de la YZF 125 R.
Conséquence ? Tout a changé y compris ledit cadre. La 125 Yam fait peau neuve, cadre neuf, au sens propre comme au sens figuré. Elle s’inscrit en tout cas dans une modernité flagrante niveau ligne, comme en témoigne le « masque » frontal. incluant les optiques LED. Il ne tardera pas à devenir fameux, cet élément dont les lignes sont partagées avec la MT-03 pour l’instant, mais peut-être prochainement avec d’autres MT. Il affirme haut et fort la nouvelle orientation stylistique de la marque. Déjà osé par le passé, le style devient plus actuel, voire futuriste. On ne s’en plaindra pas : c'est très réussi.
Arrière raccourci, avant trapu et musculeux, on ne joue assurément plus dans la même coure esthétiquement parlant. En témoigne l’adoption d’une fourche inversée, fut-elle d’un imposant diamètre de 41 mm. On remarquera aussi bien évidemment la fixation radiale de l’étrier. Dommage par contre que le levier de frein, n’ait quant à lui pas suivi le mouvement et demeure non réglable. On apprécie par contre la présence d’un guidon de section variable donnant une bonne impression de "musculosité". Un élément dont la MT-03 est curieusement dépourvue.
Quitte à vouloir envoyer du lourd visuellement et faire costaud, autant pousser le trait jusqu’au bout, pourtant. Car pour le reste, on nage dans le bonheur visuel à défaut de bonheur pratique : pas de prise USB ni de petit rangement sous la selle, pourtant bien utiles, pas d'assistances non plus mis à part l'ABS. La MT-03 reste sobre et se dédie au plaisir de rouler ainsi qu'à celui d'avoir de bonnes sensations. Et c'est déjà beaucoup.
Toujours à propos du guidon, celui-ci est à présent plus haut de 39 mm, plus rapproché du poste de pilotage de 19 mm et surtout plus large de 61 mm par rapport au modèle précédent. De même, les repose-pieds ont été avancés pour offrir une position de conduite plus droite et plus agréable. Si Yamaha avait pu profiter de l’occasion pour mettre une selle confortable, ç’aurait été le bonheur : l'élément monobloc vous tanne le cuir en moins de deux. Réservée aux kudacier et kudjeunz, la MT-125 ?
L’instrumentation digitale LCD fleure en tout cas bon le sérieux et se montre des plus complète, elle gratifie même d'un "Hello Buddy" - salut mon pote - à la mise du contact. C'est propre, c'est djeunz, bref, c'est quali, comme l'on dit. L’assemblage des pièces et éléments est on ne peut plus juste et les matériaux bien choisis. On en a pour son argent : comptez tout de même 4 999 € à sa sortie en décembre 2019 contre 4 299 € il y a 5 ans pour le modèle aujourd'hui remplacé.
Pour ce prix, cette 125 dispose surtout d’un atout majeur : son moteur à distribution variable. Ce fameux VVA n’est pas seulement un argument marketing de plus, il est un véritable coup mécanique et médiatique permettant de donner plus de caractère à ce monocylindre. Un moteur des plus retravaillé prétendant aujourd’hui tirer le maximum des 15 CV légaux maximum dont peut disposer un 125 cm³ sur route.
Yamaha a donc retravaillé la chambre de combustions, plus étroite, optimisé le corps des injecteurs, qui passe de 28 à 30 mm, maximisé le volume de la boîte à air, et limité les frictions internes par l’adoption d’un piston forgé (entre autres). Le refroidissement liquide a également fait l’objet de recherches visant à réduire le volume du radiateur. Un point aussi bien bénéfique sur le poids que pour l’encombrement.
À propos de refroidissement, justement, ou plutôt de chauffe moteur, le thermostat est à présent de type bypass, permettant une montée en température plus rapide tout en offrant un meilleur refroidissement. Autre point, les soupapes d’admission et d’échappement ont vu leur largeur augmenter d’1 mm. L’échappement a lui-aussi évolué en sonorité pour accompagner l’admission d’air revue.
L’ensemble de ces changements permet à la MT-125 de revendiquer seulement 140 kg sur la balance, Plutôt qu’un long discours, nous allons voir tout de suite ce qu’impliquent ces évolutions et surtout ce dispositif VVA sur route. Pour ce faire, un petit tour en ville et surtout dans les monts environnant la ville de Malaga.
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