Essai - Royal Enfield Meteor 350 : l'étoile montante
Tout fraîchement arrivée sur le marché français et déjà entre nos mains, la Royal Enfield Meteor 350 met son corps céleste à l’épreuve de l’eau ! C’est du côté de Beaune par une journée cataclysmique que nous avons pris contact avec la nouveauté 2021 de la marque indo-anglaise
Alors, plutôt étoile filante ou plutôt météorite, la Meteor ? À 4 099 €, quel est votre avis ?
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Note
de la rédaction
14/20
Si vous ne connaissez pas la différence entre les deux (étoile filante et météorite), disons pour simplifier que la première file dans le ciel et laisse une trace, là où l’autre se désagrège et se fait vite oublier en entrant dans l’atmosphère (enfin c’est ce que nous dirons pour imager le propos, les plus scientifiques d’entre vous commenteront). Une question de taille, donc. Le souci premier, avec cette Meteor 350, c’est justement sa cylindrée. Le marché hexagonal n’est en effet pas si friand que cela de petits cubes. Disons inférieurs à 400 cm³. Par contre, il l’est de roadsters néorétros et de machine de caractère. Sans parler de Royal Enfield, marque dont les modèles originaux ont le vent en poupe depuis ses modèles 650 à moteur bicylindre : l’Interceptor et la GT.
Pour ce qui est du caractère visuel, on est servi, surtout si l’on aime la tradition, le métal bien travaillé et la discrétion mâtinée d’un style élégant et doux. Une forme de luxe caractérisée par un sentiment de belle finition et de bel objet. On ne saurait tout à fait dire si une Harley se serait mêlée à une Triumph Bonneville, ou si tout simplement les Royal Enfield n’auraient pas évolué en bien. En très bien même.
La Meteor profite d’un dessin flatteur et d’une ligne séduisante, même (surtout ?) avec ses pots saucisson. Plutôt rondouillarde au niveau du réservoir, des carters moteur et des habillages de flanc, joliment soulignés (ou surlignées) par les lignes tendues du cadre, on la remarque à plus d’un titre, tant par la qualité qu’elle respire que par les petites touches de chrome, judicieusement réparties et bien proportionnées. On en retrouve donc au niveau des ailettes moteur (un bloc à refroidissement air/huile), cache de l’injection, ligne d’échappement, ressorts d’amortisseurs arrière, bâtons de jantes et optiques avant comme arrière. L’harmonie prime et l’on se dit que l’on en a largement pour son argent. Ou son chrome, au choix.
En témoignent les commandes à la main. Les poignées bombées, aussi bien que les maîtres-cylindres de frein et d’embrayage, profitent de commodos originaux – de qualité moyenne en apparence — et de leviers à la forme douce et travaillée évoquant les motos anciennes. On adhère immédiatement, même si c’est bien niveau plastiques que l’on trouve critique à formuler (ébavurage, ajustement). Idem au niveau des supports de rétroviseurs, finis « à la lime ». Ça a son charme dira-t-on. Tout comme les commandes aux pieds, embouties et rappelant ironiquement les roadsters pourtant « haut de gamme » que nous avons essayés ces derniers temps (CB 1000 R et MT-09 ou Tacer 9).
Cela dit, la Meteor propose une particularité aussi curieuse que déroutante : le sélecteur double branche. On passe ainsi les rapports au talon ou au coup de pied, mais un constat s’impose : le manque d’amplitude laisse à penser qu’en Inde, on chausse petit : un 42 fillettes tient à peine entre les deux branches. Il va falloir trouver la bonne position du pied, ou passer son chemin. Si l’on a de grands pieds. Une version standard serait plus judicieuse. Si l’on parvient à trouver le coup de pied, au prix d’une gymnastique à assimiler, on profite d’une sélection assez agréable et douce.
La modernité fait une incursion remarquée au niveau de l’instrumentation, particulièrement soignée. Elle contraste même avec le reste de la moto, en introduisant d’une part un afficheur digital LCD au centre du compteur principal, et un autre dévolu au système connecté (Bluetooth/smartphone) et à l’application de navigation « turn by turn » déportée, sobrement dénommée Tripper. Le petit afficheur le plus à droite prodigue alors successivement les indications de direction reposant sur un itinéraire planifié et enregistrable, issu d’une plateforme dérivée de Google Maps. Une référence, donc, comme pour le reste de la moto, qui s’adjoint les services des meilleurs dans leur domaine et dans leur gamme de prix. Simple, efficace.
L’ensemble est plaisant et suffisamment contrasté par le temps noir qui nous accueille sur les terres de la SIMA, l’importateur de la moto en France depuis 2019. Surtout, on retrouve toutes les informations essentielles, parmi lesquelles un indicateur de rapport engagé forcément pratique et compensant l’absence de compte tours. Ça n’a l’air de rien, mais en attendant de bien la connaître, cette Meteor, on appréciera. Tout comme il est agréable de pouvoir alterner entre les informations classiques dispensées par l’écran principal d’une simple pression de l’index gauche sur le bouton « i » du commodo.
Autre point ne faisant aucune concession : le freinage. Est-ce un hasard si la moto indienne fait appel à la marque indienne de Brembo, sobrement dénommée ByBre (comme By Brembo – par Brembo) ? Certainement pas. Le manufacturier a su prouver combien il était capable de fournir un équipement à la hauteur des standards européens. De plus, les étriers avant à 2 pistons et arrière à simple piston sont secondés par un ABS double canal. Quant à juger de l’efficacité du simple disque avant à l’imposant diamètre de diamètre 300 mm et de celui de l’arrière, nul doute que les conditions climatiques du jour et l’état des routes vont s’y prêter. Sans oublier une monte pneumatique des plus exotique : des CEAT Zoom Plus…
Le réservoir de 15 litres, bombé et de forme « goutte d’eau » traditionnelle pour un « custom », se pare d’un logo en relief, lui aussi chromé. Le classicisme ressort, et chacun y trouvera son compte. Particulièrement dans le coloris bleu Supernova de la version essayée ce jour. En option, il fait partie des 3 déclinaisons au catalogue et est facturé 300 € de plus que les 4 099 € normalement requis. Pour ce tarif, on a également droit à un dosseret passager, greffé sur un support amovible intégrant les poignées passager. La selle est d’ailleurs en deux parties, dont une ample assise conducteur ergonomique et souple, située à 765 mm de haut seulement.
À propos de posture, justement, le guidon se montre assez haut pour mettre les bras parallèles aux jambes et au sol, épousant la ligne générale (au sens propre), prompte à dynamiser le style. On apprécie la décontraction, mais notre essai écourté par une météo capricieuse ne nous aura pas permis de tester le confort sur la durée. Pour le maniement, par contre, il est idéal de proportions. La Meteor est particulièrement agile, suffisamment légère et bien équilibrée pour mettre en confiance lors des demi-tours qu’elle fait en un rien de temps. Reste une poussette faisant ressortir les 191 kg de la demoiselle.
Le moteur, un monocylindre de 349 cm³ affichant… Et si nous terminions les palabres en ne vous le disant pas de suite ? Si pour une fois, on laissait parler les sensations, afin de deviner combien ce moteur titre ? C’est en tout cas un 4 temps. Seul anachronisme ou presque sur une moto décidément très moderne, une boîte 5 vitesses laissant deviner des rapports appropriés et une vitesse de pointe des plus raisonnable. Aurons-nous l’opportunité d’aller l’accrocher ? La réponse dans quelques instants !
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