2. Essai Quadro 4 : sain et sécurisant

Dès que l'on prend place à bord de ce premier scooter à quatre roues du marché, on constate avec plaisir une hauteur de selle culminant à 770 mm soit 10 mm de moins que le trois roues de la gamme. Cependant, la selle à deux étages s'avère plus large, et il devient difficile de poser les deux pieds à plat sur le sol pour les pilotes de moins d'1m75. Toutefois, le confort reste appréciable et l'on retient une position naturelle par rapport au guidon. Le dosseret dédié au pilote favorise grandement le confort grâce à son réglage sur trois positions.

nouveau moteur

Contrairement au trois roues S propulsé par un bloc d'origine Aeon, le Quadro 4 fait appel à une motorisation inédite signifiant un virage important pour la marque désireuse de limiter sa dépendance vis à vis de l'usine taïwanaise (celle-ci conserve tout de même l'assemblage final). Développé par les ingénieurs Quadro au siège social basé en Suisse, le moncocylindre 4 Temps de dernière génération, s'intègre au châssis tubulaire en position centrale avec un différentiel. En prime, il hérite d'un balancier d'équilibrage : celui-ci compense bien les vibrations car aucune gêne, à ce sujet, n'a été décelée durant notre galop d'essai. Cubant à 346 cm3, sa puissance s'établit à 30 chevaux (soit un gain de 3 ch par rapport au modèle S). D'autant que pour la première fois, il a fallu installer un différentiel en guise de transmission pour pouvoir entrainer les deux roues arrière. A l'usage, le moteur dévoile une large plage d'utilisation, et l'on apprécie les montées en régime de manière linéaire. Passé la graduation des 6000 tr/mn, le moteur se montre particulièrement généreux. Malheureusement, notre petite prise de contact ne nous a pas permis de réaliser une consommation de carburant.

deux systèmes HTS

A l'instar de son frère à trois roues, le Quadro 4 hérite du système de balancier avant de type HTS (Hydraulic Tilting System). Produit à Mupo en Italie, il constitue 'l'ADN de Quadro et se distingue par son architecture bien différente des autres acteurs trois roues du marché. Rappelons que ce train avant oléopneumatique (huile + air) dispose de deux roues reliées au cadre par le bais d'un triangle et de plusieurs biellettes. La cinématique d'inclinaison est assurée par la libre circulation de l'air et de l'huile à l'intérieur de trois vérins dont lin 'est placé en position centrale. Les trois combinés sont reliés entre eux par des durits en acier tressé. Si l'on avait l'habitude de cette technologie sur le trois roues, il a fallu s'habituer à dompter un deuxième situé à l'arrière. Dès la barrière psychologique levée et quelques kilomètres au guidon, piloter le quatre roues devient plus qu'un plaisir. les prises d'angle deviennent presque hallucinantes (le constructeur annonce jusqu'à 45 ° d'inclinaison) et il ne faut pas hésiter à s'aider du poids du corps pour favoriser l'inclinaison.

Si l'encombrement du véhicule s'avère moindre, il ne faut pas s'attendre à des miracles lorsque la circulation s'intensifie en agglomération car le dernier-né de la gamme n'est évidement pas aussi agile qu'un deux roues traditionnel ou qu'un trois roues. Cependant, si l'on fait abstraction du poids contenu pour ce type de véhicule et de la largeur, le quadro 4 autorise quelques passages entre les voitures. En matière de freinage, le natif de Suisse se pare d'un ensemble de quatre disques ø 240 mm crantés : comme l'exige la législation, l'action du levier gauche engendre le freinage intégral, mais l'on perçoit toujours un enfoncement du levier droit (frein avant) en même temps. Les leviers sont durs et manquent cruellement de feeling mais l'efficacité demeure irréprochable. De plus, à l'arrêt au feu rouge, il suffit d'enfoncer la pédale pour tenir tout seul et ne pas poser le pied par terre. Cependant, il vous faudra faire sauter la barrière psychologique car instinctivement, les pieds viennent au sol.