2. Essai Mash Seventy Five 125 cm3 : prête pour ''La Grande Evasion'' ?
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler les subtilités du mot ''Scrambler'' : ce terme signifie ''grimper'' dans la langue de Shakespeare. Un langage qui, à première vue, peut paraître barbare et pourtant remis dans le contexte motocycliste prend tout son sens. Une machine de ce type se distingue notamment par des pneus tout terrain, des garde-boue surélevés, ainsi que de nombreuses personnalisations. La Seventy Five reprend deux ingrédients de ce style de véhicule ( pneus à crampon et garde-boues) pour une recette bien croquante.
quasi-identique à sa devancière
La Seventy Five conserve l'intégralité du châssis de sa devancière, en effet, la benjamine de la marque mesure au millimètre près la même taille que sa soeur aînée (1970 mm), pour un poids équivalent de 99 kilos à sec. La dernière progéniture de la société de Beaune s'adjuge aussi une ligne d'échappement de type ''saucisson'', une spécificité parmi tant d'autres qui rappelle les motos des sixties. La teinte bicolore apposée sur le réservoir, et délicieusement associée à des protections en caoutchouc pour les genoux suffisent à laisser le charme agir. Mais en terme de décoration, la Seventy Five ne s'arrête pas là et l'on ne peut passer à côté des cache-latéraux frappés de l'Union Jack. La selle longiligne et striée donne une silhouette rectiligne et bien proportionnée à l'ensemble, la finition reste soignée et les soudures du châssis traduisent d'une qualité de fabrication correcte. Toutefois, on regrettera l'apparition de quelques fils électriques visibles derrière le bloc phare avant, venant ternir le tableau. Tout en rondeur, l'instrumentation révèle un compteur de vitesse, un trip partiel et un totalisateur kilométrique, sans oublier un témoin lumineux pour le point mort et surtout un indicateur de rapport engagé, un équipement bien pratique au quotidien. Dommage que le compteur de notre modèle d'essai soit tombé en panne, un désagrément qui ne nous a pas permis de réaliser une consommation d'essence, ni de vitesse maximale. Parmi les évolutions par rapport à la Seventy, le réservoir augmente sa contenance de deux litres passant de 12 à 14 litres, ce qui accentuera forcément l'autonomie avant le ravitaillement à la pompe. Le bouchon dépourvu d'un montage sur charnière s'ouvre au moyen de la clé de contact. Le robinet d'essence et le starter manuel montrent bel et bien l'appartenance de la Seventy Five à la mode néo-rétro.
Les commodes livrent des aspects qualitatifs : on trouve à droite la commande de coupe-circuit, l'allumage des phares qui s'effectue de façon manuel et le démarreur électrique. Celui de gauche accueille une gâchette d'appel de phare, les clignotants et le klaxon. Une fois enjambé les 760 mm de hauteur de selle, l'installation se fait de manière intuitive et immédiate, les genoux légèrement repliés, les pieds bien à plat et le buste bien droit favorisent le pris en main. Le passager bénéficie d'un espace conséquent pour aborder les balades à deux en toute sérénité.
économique et fiable
Outre les gênes stylistiques des mythiques des Triumph des années 60, la Seventy Five se différencie de sa compatriote (aux accents américains) d'une partie-cycle renforcée. Le diamètre des jantes évoluent en passant de 18 à 17 pouces à l'avant, l'arrière progresse d'un pouce de 16 à 17. La fourche inversée se muscle en passant de ø 35 à ø 38 mm, ce renforcement se traduit par un comportement dynamique plus précis dans les virages et à l'abord des grandes courbes par rapport à sa consoeur. Le constat s'avère tout aussi positif lorsque la chaussée se dégrade, le ressenti sécuritaire prime et la partie-cycle n'a donné aucun signe de louvoiement. En terme de freinage, la ''belle anglaise'' évolue de façon significative avec l'apparition d'un disque à l'arrière (au lieu d'un tambour ) de ø 220 mm, tandis que le diamètre du disque avant passe de 220 mm à 300 mm. Leurs styles non ajourés nous rappellent bien l'appartenance aux années 60. D'ailleurs, les performances augmentent car la puissance diffusée au disque arrière permet de bien asseoir la moto, tout en gardant un excellent feeling au frein avant. La motorisation ne change guère, le cadre tubulaire renferme le moteur de la Seventy : issu d'une base Suzuki, le monocylindre brille par sa sobriété et sa fiabilité. Le monocylindre 4 Temps, 2 soupapes, refroidi par air, cubant à 124 cm3, délivre une valeur énergétique de 11,6 chevaux à 8750 tr/mn pour un couple atteignant 8,92 Nm à 7750 tr/mn. Il remplit parfaitement sa mission et mue les 99 kilos de la machine sans aucun problème. Les montées en régime demeurent linéaires. Cependant, et malgré un rayon de braquage conséquent, la Seventy Five s'affirme comme une excellente machine dans un milieu urbain et pour des trajets péri-urbain car les désagréments causés par les vibrations dans les hauts-régimes rendent les longs courriers franchement désagréables. Les amateurs de grande évasion passeront leur chemin. Comme évoqué précédemment, l'avarie subie sur le compteur de notre modèle d'essai, nous n'avons pu relever de vitesse maxi, mais il est fort à parier que les performances se rapprochent de celles obtenues sur la Seventy.
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