2. Essai - Honda CMX 500 Rebel S : sage rebelle
On ne peut pas tout avoir, c'est un fait, mais cette Rebel a de l'allure. Une allure un peu spéciale, entre Trail des années quatre-vingt à réservoir en forme de bosse et Bobber façon Cruiser, la petite Honda mixe les styles et les influences sans jamais tomber dans la caricature. On regretterait presque la transmission par chaîne classique, lui préférant dans l'absolu une transmission par courroie, plus efficace, avec moindre entretien et surtout réactions immédiates. Qu'à cela ne tienne.
S'il est bien un point sur lequel elle surprend, cette CX 500 Rebel, c'est sur celui de la sonorité. Le bloc issu de la CB500 profite d'un chant pour le moins prononcé et pour tout dire flatteur. C'est rauque avec des intonations rock, bref, "ça cause dans le poste", comme l'on dit. Oh, bien entendu pas de manière excessive, mais cette bande-son est agréable, joue sur les sensations et évite de trop se pencher sur le compte-tours, par ailleurs absent. Cela tombe bien.
À sa sonorité, donc, et à ses vibrations, tout comme à l'expressivité de ses montées en régime, on reconnaît immédiatement le bicylindre vertical de la marque ailée. Grognant (mais pas grognon), il fut rageur avant de se retrouver un peu plus policé, lissé et moins expressif.
Pour autant, il compense aujourd'hui par de moindres frictions et un agrément certain dans la plupart des exercices routiers du quotidien. Les 471 cm3 sont certes expressifs, mais l'effet ne suit pas toujours le chant, ce qui en devient rapidement amusant : la Rebel renforce les sensations de vitesse et se joue des sens de manière plutôt agréable.
Devenu un excellent compagnon, à la fois souple dans ses reprises et dans sa capacité à descendre bas dans les tours, énergique lorsqu'on le sollicite si l'on oublie tout excès, et particulièrement prévisible, le twin Rebel fait montre d'un caractère docile et d'une boîte de vitesse à 6 rapports impeccable et bien étagée. Il peut compter sur une mécanique fiable, robuste et garantie 5 ans. Ça ne fait pas tout, mais ça y participe.
Allé, on découvre cette nouvelle liaison au sol de la CMX 500. Les suspensions sont effectivement agréables si l'on apprécie le style ferme, et leur faible débattement est à présent mieux compensé par les mises à jour des suspensions avant et arrière. Finie la sécheresse des réactions, le toucher de route est plus velouté, mais le dos prend encore son compte sur les dos-d'âne. Au moins fourche et amortisseurs sont-ils bien coordonnés et pour tout dire bénéfiques à la "précision" du guidage tout comme à la qualité du freinage.
Le simple disque avant fait le boulot, tout comme l'étrier Nissin au look ultra-sobre. L'absence de leviers réglables en écartement ne nuit aucunement à la force du freinage, la douceur et la progressivité étant on ne peut plus présentes. L'ABS est également à la hauteur de la prestation générale. Certes, il se déclenche plus à l'arrière qu'à l'avant, relâchant davantage la pression de la pédale, mais toujours de manière prévisible et douce en dehors des virages. L'avant, quant à lui, affiche une constance appréciable et un ABS au déclenchement discret.
Si vous sortez d'un trail à grandes roues ou d'un roadster à jantes de 17 pouces, il vous faudra peut-être un temps d'adaptation au comportement des roues de 16 pouces. Certes chaussées de pneumatiques de qualité (Dunlop D404), la taille raisonnable (120 à l'avant et 150 à l'arrière) est contrecarrée par une largeur certaine et par un profil rond. En découle pourtant un petit air pataud et l'impression d'évoluer sur des boudins filtrants.
Le retour d'informations issues de la route s'en retrouve particulièrement atténué. Un point rassurant pour les nouveaux permis, plus surprenant pour les plus expérimentés en manque de feeling. Pour autant, cela tient et tient bien la route, notre modèle d'essai ayant uniquement affiché une légère tendance à élargir la trajectoire, facilement corrigé d'un coup de frein.
Ce Bobber, oui, disons qu'il s'agit d'un bobber, surprendra donc dans un premier temps les plus aguerris charmés par son look et par ses caractéristiques, avant que la partie cycle n'en vienne à les rassurer pleinement. Dans l'exercice difficile d'une conduite plus musclée, la Rebel prend volontiers de l'angle, quitte à faire rapidement frotter… une semelle de chaussure.
Agile, donc, facile à emmener et à passer d'un angle à l'autre, reste à composer avec un fessier au ras du sol (!), des genoux pliés et des mains haut perchées. Étrange posture, donc, pour les plus d'1,70 m. Cela dit, il n'y a rien à serrer à entre les jambes… Alors on fait autrement et on adapte sa conduite, son style et surtout sa position de conduite.
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