Essai - Harley Davidson Street Bob 114 : Le Bob Harley qui enfume
Que se passe-t-il quand on intègre le fameux 114 de Milwaukee dans la partie cycle du Street Bob ? On obtient un Street Bob 114, pardi ! Et quand on ajoute une peinture #1 au top et un tarif agressif débutant à 15 990 € ? Une chevauchée en Camargue nous apporte la réponse !
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Note
de la rédaction
13,5/20
Harley Davidson Street Bob 114
Moteur : Bicylindre
Puissance : 64 kW
Couple : 155 Nm
Poids : 297 kg TPF
Tarif : à partir de 15 699 €
Des Bob, on en trouve deux dans la gamme Harley. Le Fat Bob, et le moins fat de ligne, mais tout aussi fat de moteur : le Street Bob. Des Bob Harley, oui, qui ne viennent pas de Jamaïque, mais au choix des USA… ou de Thaïlande (la provenance de certaines de nos moto d'essai, dixit la plaque d'homologation). Des Bob de métal et de son, dont le nouveau représentant se montre on ne peut plus digne.
Mais au fait, qu'est-ce qu'un Softail ? C'est une moto reproduisant le look d'un Hardtail, mais avec un amortisseur à l'arrière, pardi. Enfin, un seul contre deux précédemment. Et un amortisseur signé Showa, qui plus est. Et réglable ! Ne nous emballons pas cependant, on ne peut agir que sur la pré contrainte. C'est d'ailleurs le seul réglage que l'on a sur cette moto, qu'on se le dise.
On retrouve sur toute la gamme Softail les mêmes clignotants arrière intégrant le feu de position, le même embrayage plutôt viril et raide, les mêmes commandes à la main avec les fameux clignotants dissociés. Et de fait, à présent presque partout, surtout version ou déclinaison, le même moteur Milwaukee Eight 114 qui passe Euro5 et dépasse de partout. À Gauche au niveau du carter bas, à droite au niveau de la boîte à air, bref, un truc à l'américaine, un Bob plutôt gras du haut de ses 297 kg tous pleins faits, qui s'habille en slim et une taille trop petit, mais qui a la classe. À l'américaine, la classe. Avec la prestance qui va avec.
Chez Harley Davidson, ils doivent avoir un ingénieur, dans un bureau, qui reçoit les demandes du marketing ou de la clientèle potentielle. Un type payé hyper cher, j'imagine, pour trouver des solutions. Enfin plutôt pour traiter une demande logique concernant un point crucial, et expliquer comment s'en passer. Un ponte. Quelque chose comme ça. Un garant de la tradition, un gardien du savoir, un vrai gourou avec ses adeptes qui opinent du chef. Les détracteurs ? Ils n'ont qu'à aller voir ailleurs. Ici, on fait du massif, du rustique distingué, de la fonderie "et pis c'est tout !".
Pour exemple, la dernière fois qu'on lui a remonté l'info selon laquelle une Harley ça ne freine pas, le gars a mis des leviers immenses, écartés et bien entendu non réglables, se refusant volontiers aux petites mains et offrant un bras de levier tellement costaud qu'on a le feeling d'un opéré du syndrome des loges devant ses ressorts de rééducation. Histoire de tirer plus fort ? Il a par contre concédé l'adoption d'un ABS depuis un bon moment. Histoire de contenter les marchés pour lesquels c'est obligatoire. Un ABS parfaitement intégré visuellement, cela dit et reposant en l'occurrence sur un unique disque avant et bien entendu arrière. Mais là encore, on en reparle dans l'essai.
Revenons-en à notre Bob, voulez-vous ? Il est beau, il a la ligne, pure, les jantes à rayons chromés, superbes, le guidon "mini-ape hanger" qui donne envie de faire pendouiller des franges aux poignées de gros diamètre, ou tout simplement d'y accrocher les bras et de faire tourner la roue de 19 pouces avant, flanquée d'un pneu de 100/90 au profil rond et du meilleur effet. Il élance d'autant plus l'allure que le pneu arrière ne titre que 16 pouces et 150/80. Rikiki, donc au regard de ce que l'on retrouve traditionnellement dans la gamme pour le 114.
Ah, le 114, ce fameux bloc ! Il affiche ici 155 Nm de couple et une puissance de 63 kW (86 ch). Pour autant, il délivre rapidement son potentiel et surtout il le transmet toujours à la roue arrière au travers d'une courroie aussi appréciable techniquement et visuellement, que nécessaire pour conserver la tradition. Il souffle ici dans une ligne de très gros diamètre, bien entendu, séparée, bien sûr (une pour le cylindre avant, une pour le cylindre arrière), et s'achevant en un double échappement superposé. Particularité de celui-ci : au lieu de remonter, il descend légèrement. Cela se voit, mais cela se sent aussi, nous allons le vérifier sous peu.
Ce qu'il y a de bien avec Harley Davidson, c'est qu'il n'est pas besoin d'en faire des caisses lorsque l'on détaille l'instrumentation de bord. C'est minimaliste, intégré au cache pontet supérieur et en deux parties : un petit afficheur digital faisant tenir une jauge à essence, la vitesse, un indicateur de rapport engagé (qui ne fonctionne que si l'on ne débraye pas) et l'information que l'on souhaite afficher parmi celles disponibles dans le cycle offert par le bouton de commande situé sur le commodo gauche. Heure, distance totale ou partielle, nous avons privilégié le régime moteur, histoire de nous rendre compte du pouvoir attractif et surtout tractif (enfin propulsif), du bloc "M8".
Au fait, l'assise conducteur du Street Bob se trouve à quelque 680 mm de bas. On ne peut pas parler de haut à cette distance du sol. Les petites jambes apprécieront, surtout si elles sont coordonnées avec des grands bras et de longs doigts costauds, histoire de composer avec le guidon relevé et rapproché, mais surtout les commandes aux mains résolument épaisses. Quant aux pieds, ils sont très peu avancés, laissant dépasser la pointe du talon de l'aplomb des platines. Assurément, la Street Bob impose son ergonomie à quiconque la conduite et elle fait plus que cela, les choix esthétiques influant également sur la conduite. Si l'assise passager est aussi optionnelle que la personne y trouvant place, manifestement, le maintient façon cuvette laisse peu de latitude de placement : ce sera contre le bourrelet lombaire. Sur longue distance, on risque de manquer un peu de mobilité.
Tiens, et si l'on allait vider un peu d'essence du superbe réservoir de 13,2 litres de notre Street Bob ? Ce coloris facturé 300 € de plus que la version standard lui rend en tout cas grandement justice, tout comme la finition mate et granuleuse du guidon et des tés. Au fait, le type qui dit non à tout, évoqué un peu plus haut, eh bien il a dit oui à une prise USB que l'on retrouve sous le réservoir à l'avant de la moto… Comme quoi il est moderne, le gars, non ?
A présent, vérifions ce que nous dit Harley sur la page de présentation du Street Bob : "Un couple comme on en rêve pour s'arracher au feu rouge et doubler le plus vite possible. Une signature sonore unique qui gronde en vous."
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