2. Essai Ducati Multistrada 1260 S 2018 : Sport et prise au vent
Si comme tous les Trails, la Ducati Multistrada peut impressionner par sa taille, une fois à bord, on se rend vite compte de sa convivialité. En mode selle basse et les pieds bien à plat pour mon mètre soixante-dix, la déplacer n’est qu’une formalité, de ce côté-là, elle a l’avantage sur bien ses concurrents. La répartition des masses et l’empattement correct viennent compléter le tableau.
À bord, les commandes tombent bien sous les mains, même si par leur nombre, il faut un peu de temps pour s’y faire. La bulle ne gêne pas la visibilité, quelle que soit la hauteur, mais son angle d’inclinaison laisse le haut du corps exposé au vent et aux intempéries. Les repose-pieds sont ajustés même si les patins en caoutchouc glissent dès qu’il pleut. Préférez donc les retirer pour une meilleure accroche.
Dès les premiers kilomètres en ville, on se rend vite compte que l’embrayage est un peu ferme, et le neutre pas toujours facile à trouver. Notre modèle d’essai n’ayant pas beaucoup de kilomètres, on laissera le bénéfice du doute sur l’étagement de la boîte de vitesses. Comme sur la version 1200, la conception de la partie cycle laisse comme un flou sur le train avant, mais qui reste gérable, cela ne sera qu’une question d’habitude et de confiance en la moto. Comme toutes les Ducati, la Multi’ a du coffre et aime à le faire savoir. Si vous vouliez passer discrètement en ville, c’est peine perdue. Le mode Urban qui passe le moteur en 100 chevaux permettra de mieux appréhender le moteur sur les basses vitesses et rends les accélérations plus souples sur les premiers 3000 tr/min. Hormis son gabarit, elle trouvera sa place dans la circulation dense, parfois au détriment de l’humeur des indispensables sur leur scooter, le téléphone coincé dans le casque et qui tente de vous passer à côté par tous les moyens. Dernier point, elle fascine le badaud au feu rouge, même en noir mat, le plus discret.
Mais comme l’on peut s’en douter, la Ducati reprend tout son sens dès que l’on quitte l’enfer de la ville. Bien calé à mi-régime, on se laisse porter par le ronron du moteur et la stabilité de la partie cycle. Il suffira d’une légère ouverture de gaz pour sentir le bicylindre répondre franchement. Inutile de se poser la question des dépassements. Pour cette version S, on privilégiera très vite le Shifter Up&Down pour rouler qui se révèle parfait sur tous les régimes, cela pourra même éviter les à-coups de changement de rapport. Les kilomètres défilent et le rythme augmente naturellement, si bien qu’il faut vite regarder son compteur régulièrement. Le Bicylindre invite à jouer, vraiment très fort, partout et tout le temps. Les motards joueurs seront pleinement comblés et pourront aller titiller du roadster en montagne sans se poser trop de questions. Le côté sportif est toujours bien présent et dès que les routes deviennent tortueuses, la gestion des transferts et son agilité permettent de montrer sa vraie polyvalence.
Bref, un moteur plein partout et une partie cycle plutôt rigide qui permettra les frivolités. Mais est-ce qu’elle a tout pour elle ? Et bien niveau confort, il y a de quoi faire, en plus le passager bénéficie de larges poignées de maintien, mais l’équipage devrait tout même faire face aux vibrations à hauts régimes qui ne sont pas des plus agréables sur longues distances. Un point noir contrebalancé par la qualité des suspensions semi-actives qui absorbent bien la plupart des routes dégradées. Côté freinage pour finir, les Brembo font le travail avec une bonne attaque sans trop de violence et un bon mordant régulier. En revanche, l’ABS ne se déclenche pas, même sur des très gros freinages.
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