Essai Bell M6: de sérieux arguments pour séduire...
Présenté pour la première fois à Milan en 2011 le M6 aura pris son temps pour se faire Bell, mais ça y est l'intégral est disponible au public. Nous l'avons essayé, voici le verdict.
Fleuron de la gamme, le M6 à la lourde charge d'upgrader le M5 (ici en essai) qui reste d'ailleurs au catalogue 2013. Difficile de ne pas trouver la parenté avec les autres heaumes du fabricant, le M6 ne déroge pas à la règle mais fait de son mieux pour ne pas refaire les erreurs passées…
Marque élitiste par nature, Bell propose ici une finition toujours aussi soignée.
MONOCHROME
Avec un look semblant être plus issu de la F1 que du monde moto, la nouveauté impose un look agressif coupé à la serpe. Lignes tendues, volume maîtrisé, arrêtes saillantes, spoiler arrière intégré dans la coque, tout est fait pour titiller la rétine, lui offrant un mix de vintage et de nouveauté du plus bel effet. J'adore.
Nous regretterons la version blanche unie qui nous a été confiée pour l'essai, ne pouvant pas valider la continuité de la qualité de peinture généralement proposée par Bell mais nous nous rassurerons en nous concentrant sur la garniture interne.
Toujours de couleur rouge les mousses et points d'encrage sont fidèles à leur réputation. Facilement démontable, l'intérieur retrouvera sans difficulté sa place initiale après un lavage, certes plus fréquent du fait de la couleur… mais quel effet !
Bell fait une nouvelle fois confiance à son système de platine d'écran à démontage par vis BTR (clef désormais non fournie). Certes moins pratique que son homologue dit rapide, il sera gage de sécurité lors d'une chute en limitant considérablement un dégrafage involontaire.
En continuant le tour du propriétaire nous notons l'arrivée d'inserts en aluminium encerclant les ventilations dorénavant obstruables (enfin !).
On n'aime ou pas mais quoiqu'il en soit l'intégration est plutôt bien faite.
Ce qui l'est moins c'est le déflecteur nasal en plastique préformé. Immonde et mal fait il retiendra notre attention… dans le mauvais sens ! Indigne de la finition soignée de ce couvre-chef haut de gamme, il le dessert plus qu'il ne le sert.
COCON
Englobant, le M6 a certes du mal à cacher son côté racing mais ne pèchera pas pour autant par excès en permettant au motard de le porter au quotidien. Parfaitement bien maintenu, le heaume trouve immédiatement sa place sur la tête. Ici pas de point d'encrage agressif ni de couture irritante, le Bell se fera doux pour notre plus grand plaisir en laissant de surcroit assez de place pour vos oreilles avec un dégagement prévu tout à fait correct.
Doux oui mais pas mou pour autant. L'intégral est un vrai casque sportif et il vous le fera sentir dans le sens le plus noble du terme. Seuls les motards à lunettes seront à la traine avec comme pénalité une difficulté bien présente lors du passage de leur monture.
Le M6 sera l'occasion pour la marque d'imposer un crantage au maniement de l'écran. Bonne idée même si de ce côté le fabricant doit encore fournir du travail afin de proposer un maniement moins dur et moins bruyant ainsi qu'un verrouillage en position fermée plus facile. Même remarque au niveau de la manipulation de la ventilation purement et simplement impraticable en dynamique.
IMPÉRIAL
Mais c'est bel et bien en dynamique que la nouveauté révèle tout son potentiel. Idéalement proche du visage il ne s'embarrasse nullement d'un volume excessif et devient le prolongement de votre corps sans que vous ne vous en rendiez compte. Avec une protection sonore des plus agréables l'intégral n'a peur de rien. L'autoroute, la ville, la piste, rien ne l'effraie et ça, à Caradisiac Moto, ça nous séduit vraiment!
Les 1 320 grammes vérifiés pour une taille S (contre 1 272 grammes pour le M5X en configuration identique) savent se tenir en offrant un champ de vision honorable sans pour autant surprendre. Ne comptez pas avoir un rendu identique aux stars du genre tant en latéral que sur la hauteur, ce n'est pas le cas mais le M6 reste dans la moyenne ni plus, ni moins même si les pistards reprocheront à sa partie supérieure d'accrocher le regard…
Étanche à l'eau il vous permettra de rouler sous la pluie sans vous donner l'impression d'être sous la douche. Côté tenue de route rien à signaler il offre un comportement neutre des plus agréables. L'air aussi sera cantonné à l'extérieur sans intrusion parasite. Parfait. Quant aux prises d'air le résultat sera moins flatteur. Aucune critique sur le débit de la partie supérieure ce qui n'est pas le cas de la ventilation au menton, pas suffisamment efficace lors d'un usage pistard… pourtant première vocation du couvre-chef. On aurait espéré mieux. Ce n'est pas pour autant que vous aurez à redire sur l'antibuée qui fera son office de façon générale et il faudra des conditions extrêmes hivernales (pluie+ froid) pour entrevoir ses limites.
BREF, LE M6, ÇA DONNE QUOI ?
Bell dans l'âme, le M6 propose un style cher à la marque avec une coque aux dimensions réduites et un intérieur de la même veine que ses prédécesseurs haut de gamme.
Particulièrement confortable et neutre, l'intégral tient le cap quelles que soient votre monture ou votre vitesse.
Que lui reprocher alors ? Une ventilation inférieure peu convaincante, une manipulation de son entrée d'air supérieure pas pratique pour un sous et un système de crantage d'écran peu agréable. Mais il saura retenir votre attention et se faire pardonner grâce à son bon équilibre général, son étanchéité sans remous d'air interne, sa bonne tenue et son côté civilisé qui lui permettra d'être à l'aise à la ville comme à la piste… Reste le prix flirtant avec 500 euros dans son plus simple appareil (coloris uni et sans écran fumé).
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