Essai - Audi Q2 1.4 TFSI 150 : la quint-essence du SUV urbain premium ?
Avec le Q2, Audi se lance dans le grand bain des SUV citadins, dominé en France par le Renault Captur et le Peugeot 2008. Un marché en croissance, et dont les marques premiums veulent une part. Audi est le premier à dégainer après Mini et son Countryman, un modèle un peu à cheval. Après l'essai en diesel, voici notre test de la version essence 150 ch.
En bref :
Seul moteur essence disponible au lancement en France
À partir de 26 900 €
Boîte manuelle ou S-Tronic, 4x2 ou 4x4
Le marché du SUV est en plein boom. Parti de presque rien il y a 10 ans (Suzuki Jimny, Toyota Urban Cruiser… etc.), il pèse aujourd'hui 14 % du marché français ! Et la tendance est encore à l'élargissement. Jusqu'ici absentes de ce créneau, si l'on excepte Mini avec son Countryman (mais c'est un véhicule à cheval, plutôt "access premium" que 100 % premium), les marques qui se définissent ainsi veulent évidemment aujourd'hui croquer une part de cet appétissant gâteau, où les promesses de rentabilité et de marges sont importantes. Et c'est donc Audi qui dégaine le premier avec ce Q2, qui devient aussi son 4e représentant dans la catégorie des SUV, avec le Q3, le Q5 et le Q7.
Nous avons déjà réalisé début juillet un essai de cette nouveauté, en version 2.0 TDI 150. Mais dans un contexte où les motorisations essence grignotent un maximum de terrain, il nous tardait de tester un modèle carburant au sans-plomb. Le seul disponible en France au début de la commercialisation (en ce moment même) étant le 1.4 TFSI 150 ch, nous avons donc pris en main un modèle doté de ce 4 cylindres pour un petit road-trip dans la région de Lisbonne au Portugal.
Esthétique personnelle et habitacle bien fini
Avant de parler conduite, attardons-nous quelques instants sur la plastique de ce nouvel entrant. Car contrairement à l'accoutumée chez Audi, il y a de quoi dire niveau design. Le Q2 n'est pas une photocopie des autres produits de la marque, ni un Q3 en réduction, ni une A3 surélevée… C'est le premier modèle depuis pas mal de temps (peut-être la première génération d'A5), à avoir une personnalité stylistique propre.
Bien sûr, on reconnaît au premier coup d'œil une Audi, ce qui reste important, mais avec un je-ne-sais-quoi de particulier. Peut-être la nouvelle calandre single frame octogonale, au traitement différent du reste de la gamme ? Peut-être les hauts de portières présentant un gros coup de biseau, permettant d'abaisser visuellement la ceinture de caisse et de faire ressortir les arches des passages de roue ? Peut-être surtout les montants arrière qui sont personnalisables, blancs, gris argent ou gris presque noir ? Certainement un peu tout ça… Ce qui est certain, c'est que le Q2 cultive un soupçon d'indépendance, afin d'aller conquérir un nouveau public.
L'ensemble est en tout cas, il faut bien le reconnaître, agréable à l'œil…
Dans l'habitacle, on retrouve ses marques. La planche de bord est proche (mais alors très proche) de celle de l'A3. On retrouve le volant 3 branches sport (à méplat sur certaines finitions), les aérateurs ronds, les commandes d'accès direct aux modes de conduite "Drive select", à la désactivation du Stop & Start et de l'ESP par exemple, au-dessus de celles de climatisation. Et une fois encore, contrairement à l'habitude, on a accès à des bandeaux de planche de bord personnalisables, qui permettent d'égayer une ambiance qui serait sinon assez morose. On a même la possibilité d'opter pour l'option inutile et donc indispensable, qui permet de choisir la couleur de LED situées sous les placages, pour obtenir l'ambiance nocturne qui nous sied… Dans les faits, cela servira une fois, puis éventuellement à nouveau pour impressionner les amis ou les voisins. Mais c'est bien réalisé. Également, comme sur les gammes supérieures, on peut opter pour le "virtual cockpit", une instrumentation 100 % numérique et configurable. Une option à 520 € sur notre modèle Sport.
La présentation est en tout cas de belle facture, tout comme la qualité des matériaux et des assemblages, à l'exception notable des plastiques de contre-portes, au niveau des coudes, qui font cheap à souhait.
Aux places arrière, l'espace est étonnamment généreux, lorsque l'on sait que le Q2 ne mesure que 4,19 m. La garde au toit est correcte car on est assis assez bas, mais l'éventuel passager du milieu fera les frais d'une largeur insuffisante pour 3 personnes et d'un tunnel de transmission très invasif…
Les bagages, eux, seront logés à bonne enseigne, trouvant leur place dans les 405 litres du compartiment qui leur est réservé. Un coffre dont le hayon peut user de la fée électricité pour s'ouvrir (moyennant 550 €), et dont le plancher peut se positionner à deux niveaux, le supérieur permettant un plancher plat. Banquette rabattue, le volume atteint 1 050 litres, ce qui n'est pas extraordinaire, un Peugeot 2008 grimpant à 1 400 litres par exemple.
Un moteur essence performant et solide en agrément
Mais passons maintenant à l'objet principal de cet essai. Nous l'avons dit, au lancement, seul le 1.4 TFSI 150 ch sera disponible du côté des moteurs essence, avant le lancement progressif des 1.0 TFSI 116 ch et 2.0 TFSI bi-injection 190 ch (à partir de janvier prochain). C'est un bloc bien connu dans le groupe VW, où il officie depuis quelques années. On le trouve sous le capot des Golf, Passat, A3 ou A4 par exemple. Il développe 150 ch donc, et 250 Nm de couple disponibles dès 1 500 tours/min. Il bénéficie de la technologie COD (Cylinder on demand), qui permet de couper deux des quatre cylindres lorsque les conditions le permettent (besoins en couple et en puissance réduits, à vitesse stabilisée par exemple). En boîte mécanique, ses émissions de CO2 sont de 124 g par km, et 119 g lorsqu'il est accouplé à une transmission à double embrayage 7 rapports S-Tronic. Il peut au choix entraîner les roues avant ou un système Quattro (une transmission qui sera a priori peu choisie, la vocation du Q2 étant orientée citadine).
À l'usage, c'est un bon compagnon. Souple, discret aux régimes usuels, il propulse sans difficulté le Q2. Il est même relativement performant, avec ses 212 km/h en vitesse de pointe et son 0 à 100 km/h effacé en 8,5 secondes. Le couple disponible très tôt aide pour les relances, qui sont énergiques, et pour la docilité et la rondeur. Pas d'effet coup de pied aux fesses à la mise en action du turbo, tout est très linéaire, mais ce petit bloc ne rechigne pas à aller chercher les hauts régimes non plus. La boîte mécanique à 6 rapports est agréable à manipuler, rapide, et son étagement ne mérite aucune critique. Même le dernier rapport n'est pas trop long. La sonorité est quelconque, et de toute façon bien étouffée par une filtration soignée. Le passage de 4 à 2 cylindres est parfaitement imperceptible. Cette coupure, qui fait gagner quelques centilitres d'essence, ne permet pas pour autant au Q2 de devenir recordman de sobriété. La consommation officielle moyenne de 5,4 litres (5,6 litres avec des jantes de 18 pouces) est un doux rêve. Dans la vraie vie, ce sera entre 7 et 8 litres selon votre type de conduite, et plus si vous effectuez beaucoup de parcours urbains. Cela reste acceptable, pour un petit SUV de cette puissance.
Côté châssis, notre exemplaire doté de l'option suspensions sport (250 €, en série sur finition S-Line), à ne pas confondre avec le châssis sport qui inclut l'amortissement piloté (900 €), s'est révélé d'une fermeté, disons, proche de la limite acceptable. S'il gère étonnamment bien les grosses saignées en ville et à basse vitesse, il devient trépidant à haute vitesse sur l'autoroute. Les suspensions classiques, que nous avons aussi pu tester sur un autre exemplaire, sont un meilleur compromis selon nous entre confort et dynamisme. Ce dernier est donc dans tous les cas assuré. La direction est bien calibrée, son assistance variant de façon pertinente selon la vitesse. Le Q2 ne prend quasiment pas de roulis, freine bien, bref, un bel ensemble très à l'aise sur tout type de route. Pas seulement en ville, où ce SUV urbain se sent paradoxalement moins tranquille, à cause d'un diamètre de braquage pas extraordinaire et d'une rétrovision rendue difficile par la grande largeur du montant arrière. La caméra de recul est d'ailleurs une option à conseiller (430 € mais oblige à opter pour les radars de recul avant et arrière à 380 €). L'agrément de conduite, pour résumer, est digne des autres produits de la marque, et au niveau d'un Peugeot 2008, référence sur ce point. Les plus pointilleux d'entre nous remplaceront juste les pneus Michelin Primacy d'origine, typés "économie de carburant", par des gommes plus accrocheuses.
Un équipement technologique seulement en option
Terminons avec l'équipement. Audi se vante d'avoir mis à disposition dans leur nouveau modèle 95 % de ce qui est disponible dans le grand Q7. Pas faux. Mais la quasi-totalité des technologies de pointe sont en option, quelle que soit la finition d'ailleurs. Notre version sport, facturée 29 700 €, inclut les équipements de sécurité passive habituels (6 airbags, ESP, ABS avec aide au freinage d'urgence) et un peu plus que la version de base côté confort. Climatisation automatique, régulateur de vitesse, Audi Drive Select (qui permet de choisir son mode de conduite, faisant varier la réponse à l'accélérateur, la direction, la gestion de la boîte S-Tronic quand équipé), Audi Music interface, radars de recul, sièges sport, jantes 17 pouces et peinture intégrale font leur apparition. Et le montant arrière se pare d'une couleur gris argent. Pour le reste, il faut donc remettre la main au portefeuille. L'aide au démarrage en côte, en série sur une "bête" Clio, est mesquinement facturée 90 €, l'aide au maintien dans la voie, c'est 680 €, l'alerte de véhicule dans l'angle mort, 600 €, les phares à LED, 1 400 €, l'entrée sans clé, 440 € (en série seulement sur la finition la plus haute), la recharge du smartphone par induction, 385 €, l'affichage tête haute, 680 €, le virtual cockpit, 520 €, la navigation, 260 € et même 1 700 € si l'on opte pour le MMI navigation plus avec molette tactile, grand écran 8,3 pouces et services connectés… D'ailleurs le virtual cockpit n'est possible que si c'est ce système qui est choisi, il revient donc au final à 2 220 €… Bref, vous l'aurez compris, si vous souhaitez un véhicule un tant soit peu techno, la facture grimpe vite. Et même en haut de gamme S-Line ou Design Luxe, rien n'est de série dans les aides à la conduite.
Au final, le Q2 est un nouvel arrivant pétri de qualités, mais qui les fait cher payer. Ce n'est pas étonnant, c'est tout à fait dans la tradition de la marque. Il risque en tout cas de trouver son public, les premiers chiffres enregistrés par les concessions (3 000 précommandes en 4 mois) étant encourageants.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,19 m
- Largeur : 1,79 m
- Hauteur : 1,50 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 405 l / 1050 l
- Boite de vitesse : Méca. à 6 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 124 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Novembre 2016
* pour la version 1.4 TFSI 150 COD SPORT.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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