Votre navigateur ne supporte pas le code JavaScript.
Logo Caradisiac    
Publi info

En quoi roulerez-vous demain ? La réponse des décideurs  de l'auto - En direct du Mondial de Paris 2018

Dans Salons / Salon de Paris

Eve Stocchi

Hier, pour la première fois en 120 ans d’existence, le Mondial organisait « Tomorrow in motion », l’événement qui se veut visionnaire. Politiques, patrons de groupes automobiles, dirigeants de sociétés de transports, inventeurs de nouvelles technologies ont développé leur vision sur la mobilité de demain et les défis à surmonter dans un monde en pleine révolution.

En quoi roulerez-vous demain ? La réponse des décideurs  de l'auto - En direct du Mondial de Paris 2018

Les évolutions de la voiture : périls et opportunités

« La voiture comme instrument de liberté et d’indépendance, reflet d’une ascension sociale, est à présent une idée désuète », entame Luc Chatel, ancien Secrétaire d’état chargé de l’Industrie et de la consommation, venu ici avec la casquette de Président de la Plateforme Automobile.

Notre société est en plein chamboulement technologique avec l’électrification progressive des moteurs (les sites industriels doivent s’adapter : un moteur électrique demande sept fois moins d’ouvriers que pour la fabrication d’un diesel). S’ajoute une révolution numérique : l’automobile est en passe de devenir l’objet connecté le plus intelligent. Et enfin, les usages de la voiture diffèrent avec la multiplication des solutions à mobilité combinée.

Devant un agenda environnemental auquel personne ne peut échapper, les ingénieurs de l’automobile seront les acteurs de la transformation selon l’ancien ministre… à condition d’un partenariat avec les pouvoirs publics. 

Quand l’industrie auto rencontre la technologie

Si auparavant, les conducteurs visaient les chevaux et la vitesse, ils exigent depuis une quinzaine d’années des prouesses technologiques reproduisant l’environnement de leur habitat : vidéo, audio, divertissement… Aujourd’hui le changement s’attelle à la voiture autonome qui demande une palette très large de technologies.

Pour réussir ce défi, « les grandes entreprises doivent obligatoirement travailler avec les petites », affirme Gary Shapiro, Président du Consumer Technology Association (CTA), « conclure des partenariats entre secteurs de l’automobile, les fabricants de logiciels, le marketing, etc. » 

Quid de l’industrie automobile de demain

Mais qu’aiment donc les investisseurs ? Réponse de Mike Dean, analyste auto chez Bloomberg Intelligence depuis 18 ans : les véhicules autonomes, électriques et la mobilité.

La transition vers l’électrique coûte cher, est lente et génère très peu de marge d’où une frilosité en Europe pour consommer vert. Mais dès 2020, le prix des batteries va baisser. Avec l’augmentation des véhicules autonomes, qui se déplaceront comme des trains sur une route, le nombre de morts et d’accidents va baisser.

En quoi roulerez-vous demain ? La réponse des décideurs  de l'auto - En direct du Mondial de Paris 2018

Et la Chine, très en avance dans le domaine, montrera le chemin. Pour preuve déjà : la coopération entre l’entreprise chinoise Envision, spécialiste de l’énergie, qui gère un des plus grands parcs éoliens du pays avec le grand designer italien Giorgetto Giugiaro. Son collègue Fabrizio, présente Sybilla, visible au Pavillon 1 du Mondial. Cette supercar stocke de l’énergie et absorbe des pics de puissance via la plateforme informatique connectée EnOS qui relie les objets au réseau pour adapter en continu la demande électrique. La difficulté ? « Combiner technologie et plaisir du design » ! 

La mobilité intelligente : un incontournable en construction

L’industrie automobile s’apprête à mener une bataille de l’innovation dans le siècle qui arrive. En 2030, la majorité de la population vivra en zone urbaine, dans ce que l’on nommera des « mégavilles ». En conséquences, un dense trafic est à redouter. Parmi les solutions : celle de la mobilité intelligente.

Pour Ian Simmons, Vice président Business Development de Magna, le leader mondial de la conception automobile, le partage de voiture va devenir vital. Aux États-Unis, BMW a déjà conclu un partenariat avec Lyft, une entreprise de mise en contact d’utilisateurs avec des conducteurs réalisant des services de transport.

En quoi roulerez-vous demain ? La réponse des décideurs  de l'auto - En direct du Mondial de Paris 2018

Pour progresser, il faut nécessairement comprendre les besoins des utilisateurs, grâce à la collecte des données… stockées sur des serveurs. « Il faut pouvoir charger 4 terabits toutes les 19 minutes », complète Thierry Breton, PDG d’Atos. « Le réseau 5G, que nous aurons dans les cinq prochaines années, ne suffira pas ». Travailler avec Google par exemple devient indispensable. « Nous devons convaincre nos législateurs de l’utilité des données pour développer les voitures connectées », ajoute l’ancien ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. « Et mener une stratégie européenne commune sur la cybersécurité : aux Etats-Unis, la NSA finance. En Chine, c’est le gouvernement. En Europe, nous avons besoin d’une approche plus profonde de financement ».

La question de la transmission des données est un sujet épineux : comment prendre en considération les besoins des conducteurs afin de développer la mobilité intelligente, sans déborder sur leur vie privée ? Contrairement à la Chine ou aux Etats-Unis, l’Europe grince des dents. L’approche de la vie privée est plus importante que l’innovation. Carlo d’Asaro Biondo, qui dirige les activités de Google, distingue alors les données personnelles (qui doivent être protégées) des statistiques comme celles transmises par Waze et Google sur les embouteillages. « Le véhicule connecté en Europe est une attente des citoyens et il devrait être sans barrière », prêche le converti. « Il faut créer un monde où l’on peut partager avec des opérateurs, car un secteur ne peut pas le faire seul ».

La mise en commun des savoirs est déjà lancée grâce à une coopération étroite avec l’industrie, les opérateurs de transports, les sociétés technologiques et le gouvernement français. « Reste à aboutir à une réglementation cohérente qui est totalement à bâtir », complète Anne-Marie Idrac, ancienne secrétaire d’État aux Transports.

La mobilité durable : entre challenges et opportunités

Le modèle actuel de mobilité qui repose sur les hydrocarbures n’est plus viable. Il faut trouver un équilibre entre les véhicules partagés et individuels, convaincre le consommateur d’aller vers une voiture partagée.

En quoi roulerez-vous demain ? La réponse des décideurs  de l'auto - En direct du Mondial de Paris 2018

Jacques Aschenbroich, PDG de Valeo, travaille sur cette flexibilité. « La mobilité s’adaptera aux consommateurs avec une multiplication des offres, basées sur des véhicules électriques ». Ce marché représente actuellement moins de 1,5 % du marché mondial. Pour les industriels, investir dans le vert implique alors une prise de risques.

« Je ne crois pas à une solution unique », martèle Isabelle Kocher. « Il existe d’autres mobilités que l’électrique, qui n’a pas encore fait ses preuves sur les longues distances ». La DG d’Engie croit en l’hydrogène vert, un marché compétitif selon lui. Il suffit juste de développer les infrastructures. Comme à Pau qui dans les prochains mois va faire circuler des bus à hydrogène.

Autre opportunité : le numérique, ayant un impact direct sur la mobilité. Il permet de mieux connaître la demande et de faire du transport quasi à la demande. « À Mulhouse, une seule application permet ainsi de payer le parking, utiliser les transports publics, se servir des vélos, emprunter un taxi… », complète Thierry Mallet, PDG de Transdev.

Tous s’accordent sur un point : la mobilité durable ne peut être viable que si la ville est repensée en smart city. Les déplacements doivent être faciles et fluides, et surtout réduits ; les éléments essentiels de la vie doivent être situés à proximité (docteur, courses, école…). La mobilité a pour mission de se transformer en service au citoyen, à qui l’on redonne du temps (notamment grâce à la voiture autonome).

 

Côté Mairie de Paris… quelle vision pour demain ?

La ville est confrontée à des mutations importantes et une révolution est enclenchée pour penser les infrastructures. Deux maître mots pour Anne Hidalgo : développer la mobilité et empêcher la pollution. Comment ? En facilitant la mobilité douce (vélos, marche), autonome et partagée.

La maire de Paris évoque l’expérience d’Autolib : « Cela nous a ouvert l’aspect électrique, mais nous avons perdu de vue que le digital apporte des solutions ». Ainsi, complète-elle, « les investissements doivent se faire en partenariat avec les acteurs de la mobilité, du service public, de l’énergie et… du digital ».

Parmi les projets récents dans la capitale : la première station à hydrogène au Pont de l’Alma avec la société de taxis Hype, des navettes autonomes au bois de Vincennes, des pistes cyclables bi-directionnelles ; et parmi les projets futurs : réutiliser les bornes d’Autolib, utiliser les sous sols de Paris comme lieu de stockage, rendre la Seine navigable avec les bateaux volants Seabubbles, travailler sur le dernier kilomètre.

En 2030, la ville devra être accessible et respirable, proposant une intermodalité des possibilités pour se déplacer.

 

Et côté constructeurs automobiles ?

Le deux Carlos, Ghosn et Tavares, s’accordent : il y aura toujours un besoin de voitures mais il faut savoir s’adapter à la demande et aux contraintes gouvernementales !

Côté PSA, le PDG en appelle même au darwinisme : « s’adapter ou disparaître ». Les défis sont nombreux : se déplacer de manière libre et confortable, mettre en place une économie collaborative et de partage, pérenniser une mobilité propre et abordable, adopter une connectivité utile et responsable. En 2030, la moitié des véhicules seront électriques ; le partage de voitures sera multiplié par dix, selon Tavares. Cinq ans plus tard, 24 % des véhicules vendus seront autonomes. Ils seront une clef essentielle d’une future smart city avec comme pierre angulaire, une plus grande qualité de vie.

En quoi roulerez-vous demain ? La réponse des décideurs  de l'auto - En direct du Mondial de Paris 2018

« La révolution de la voiture électrique s’est produite il y a 10 ans », complète Carlos Ghosn. « À présent, l’enjeu porte sur le développement et la mise en place de chaque pays de la voiture connectée et autonome ». Pour le PDG de chez Renault-Nissan-Mitsubishi, d’ici 2022, sur les 14 millions de voitures vendues, 10 % seront électriques. La technologie de l’électrique est beaucoup plus simple que le thermique, donc pour le moment moins rentable. Mais puisque les gouvernements financent les véhicules propres, c’est au final « un business model qui fonctionne et qui créera de nouveaux profits ». De toute manière, les constructeurs n’ont pas le choix. Renault a déjà réduit de moitié son offre diesel et Nissan l’abandonne totalement. Dans les dix prochaines années, les constructeurs automobiles seront les acteurs majeurs de cette révolution. Mais l’avenir est à la coopération (comme avec Google pour installer Android dans ses voitures) afin de produire de plus en plus d’auto connectées et autonomes. Electrique, autonome, connecté et service : voilà les mots du futur.

Photos (30)

SPONSORISE

Toute l'actualité

Essais et comparatifs

Commentaires ()

Déposer un commentaire

Abonnez-vous à la newsletter de Caradisiac

Recevez toute l’actualité automobile

L’adresse email, renseignée dans ce formulaire, est traitée par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.

Cette donnée est utilisée pour vous adresser des informations sur nos offres, actualités et évènements (newsletters, alertes, invitations et autres publications).

Si vous l’avez accepté, cette donnée sera transmise à nos partenaires, en tant que responsables de traitement, pour vous permettre de recevoir leur communication par voie électronique.

Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement de ces données, d’un droit de limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL). Vous pouvez également retirer à tout moment votre consentement au traitement de vos données. Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : www.caradisiac.com/general/confidentialite/