Elon Musk regrette-t-il d'avoir soutenu Donald Trump ?
L’INFO DU JOUR – annoncé sur le départ puis impliqué dans une violente altercation publique avec l’homme fort de l’économie au sein de l’administration de Donald Trump, Elon Musk ne semble plus vraiment sur la même ligne que celle du président.

La légende raconte qu’Elon Musk a décidé de changer définitivement de bord politique à l’été 2021, lorsque le président des Etats-Unis Joe Biden l’a exclu d’un évènement rassemblant tous les principaux constructeurs automobiles américains pour parler de l’avenir des voitures électriques. L’administration Biden aurait alors pris cette décision d’exclure Tesla pour respecter la volonté du puissant syndicat des travailleurs de l’automobile (l’UAW), peu enclin à discuter avec ce patron aux méthodes critiquées.
La suite, on la connaît : Elon Musk a commencé à prendre des positions de plus en plus marquées contre l’administration américaine en place et le camp démocrate de façon plus générale. Après avoir racheté Twitter en 2022, il a utilisé son réseau (rebaptisé « X ») pour exprimer des opinions politiques de plus en plus à charge contre le président Joe Biden, les démocrates, les « woke de gauche » puis les immigrés.
Puis, à l’été 2024, il a annoncé son soutien financier au candidat Donald Trump. Avec des effets surprenants comme le changement de position sur les voitures électriques de cet homme précédemment connu pour son désamour de cette technologie. Une fois Donald Trump élu, il a intégré son administration pour présider le « DOGE », cette fameuse structure conçue pour tailler dans les effectifs publics et limiter au maximum les dépenses de l’état américain. Cette position, de même que ses déclarations publiques parfois très polémiques, ont d’ailleurs attisé la haine d’une partie des Américains (et du reste du monde) qui s’en prend régulièrement aux Tesla depuis.
Elon Musk regrette-t-il ?
Même si l’idée même de voir Elon Musk officier au plus haut niveau de l’administration américaine impliquait de possibles conflits d’intérêts et une chance d’avantager Tesla par rapport à ses principaux concurrents, les choses semblent ne pas tourner comme l’avait prévu le patron du constructeur de voitures électriques et de SpaceX.
Il y a quelques jours, déjà, on apprenait que Donald Trump prévenait son entourage du départ prochain d’Elon Musk (ce qu’a vigoureusement démenti le principal intéressé). Mais depuis, des tensions apparaissent publiquement entre le patron de Tesla et des hauts responsables de l’administration Trump. Le 8 avril, Elon Musk a répondu très sèchement sur son réseau social aux paroles de Peter Navarro, le conseiller au commerce de Donald Trump qui influe lourdement sur sa politique économique. Interrogé sur Fox News, il y qualifiait Elon Musk « d’assembleur de voitures et non pas de fabricant de voitures ».
« Peter Navarro est un abruti », a répondu Elon Musk par message public, rappelant (avec raison) que Tesla est au contraire le constructeur automobile fabriquant la plus grosse proportion de ses autos aux Etats-Unis. « Navarro est plus bête qu’un sac de briques », a-t-il ajouté à la suite.
Elon Musk veut zéro taxes entre les Etats-Unis et l’Europe
De façon quasiment simultanée, Elon Musk participait à une visioconférence avec le Vice-président du Conseil des ministres d'Italie Matteo Salvini. Ses déclarations se placent à l’opposé de ce que fait l’administration américaine actuellement : « je pense qu’il faudrait arriver à avoir zéro droit de douane entre les Etats-Unis et l’Europe », affirmait-il en craignant probablement pour l’avenir de sa marque Tesla dans ce contexte où Donald Trump veut taxer tous les autres pays et mène une guerre commerciale.
Bref, les divergences entre Elon Musk et les hauts responsables de l’administration du président Donald Trump paraissent désormais inconciliables. Le patron de Tesla voulait le libéralisme absolu mais Trump verse plutôt dans le protectionnisme pur et dur. La position des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine, avec des taxes augmentées de 125% contre les produits importés depuis l’Empire du milieu et une réponse presque proportionnelle du côté chinois, n’arrange probablement pas non plus les affaires d’Elon Musk. Et s’il avait mieux fait de soutenir Kamala Harris, lui que les milieux de gauche américains tenaient en haute estime à la fin des années 2000 lorsqu’il promettait de « sauver la planète » grâce à ses futures voitures électriques ?
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération